~ Livre Deux - Epilogue Partie 3

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Klaus.

Juste à côté de moi, à tomber dans son smoking à nœud papillon. Klaus, beau à se damner avec ses cheveux gominés coiffés en arrière. Klaus, que j'ai trop peu vu ces derniers mois mais qui à chaque fois a laissé une empreinte dans mon corps et mon cœur.

Il m'embrasse le bas de la mâchoire et me fait me retourner vers lui. Ses yeux scannent mon corps avec curiosité, comme si il me découvrait pour la première fois.

- Tu es ravissante. Un très joli sapin, ajoute-il.

Je ricane en lui tapant l'épaule. Il fait référence à la couleur de ma robe, bien entendu.

- Non, sérieusement, tu es vraiment jolie.

Klaus et l'art du demi-compliment est une chose à laquelle je me suis habituée. J'ai l'impression qu'il veut rajouter quelque chose mais il est coupé par l'arrivée de Teodora qui se jette dans ses bras.

Il faut dire qu'elle ne l'a pas vu depuis aussi longtemps que moi, soit presque trois mois.

C'est la plus longue séparation entre nous depuis que nous nous connaissons, si on ne compte pas la période de ma transformation en vampire. A cette pensée, mon sang se liquéfie dans mes veines.

Klaus tapote maladroitement le dos de ma meilleure amie, et Teo nous regarde tour à tour et fait semblant de s'éventer.

- Eh bien dis-donc, je n'aimerai pas être vos libidos respectives, à tous les deux. L'air est à couper au couteau.

- Teo ! je m'exclame, mortifiée.

Mais Klaus rigole et m'attire contre lui.

Je me souviens encore de la conversation que nous avions eu concernant notre relation. Du fait qu'il disait qu'il avait trop longtemps refoulé ses émotions humaines, et qu'il ne savait plus comment faire. Aujourd'hui, il apprend sous ma tutelle experte. Il n'est pas toujours gentil, et ne me considère toujours pas comme sa petite amie, mais il a au moins appris à se détendre.

- Salut vieux.

Tobias arrive et ils se serrent la main avec un sourire. C'est le changement majeur que je préfère au cours de ces quasi deux dernières années ; la relation entre Klaus et Tobias.

La rivalité sera toujours là en arrière plan malheureusement, et c'est en partie de ma faute. Je devrai vivre avec cette culpabilité pendant un moment j'imagine.

- Prête à t'ennuyer à mourir ? me demande Klaus en me pinçant la hanche.

Je me tortille et secoue la tête.

- Je n'ai jamais assisté à un Opéra.

- Eh bien si j'étais toi j'en profiterai pour dormir un petit peu.

Son air entendu fait s'envoler des papillons dans mon ventre.

Nous traversons le hall, munis du ticket avec nos places attitrées, et Klaus s'arrête régulièrement pour saluer des personnes qui l'alpaguent. Il me présente à certaines personnes, mais pas à d'autres. Je suis curieuse de savoir quels sont ses critères en la matière.

Nous finissons par arriver dans la salle d'opéra, si haute de plafond que je dois relever le menton. La pièce est d'un rouge profond, et plein de petites alcôves sont placées en hauteur.

Nous sommes attendus par celle que j'imagine être Aïna. Elle est déjà accompagnée de Lune et les deux jeunes femmes sont en pleine discussion.

Les deux femmes se ressemblent tellement que je m'arrête de marcher pendant quelques instants.

La seule différence est que Lune est une beauté froide et inaccessible, tandis qu'Aïna dégage une chaleur presque brûlante.

Quand nous arrivons à leur hauteur, les deux femmes sourient.

- Aïna, dit Lune avec sérieux, je te présente le plus jeune membre de la famille, Agnes.

Nous nous serrons la main, et je souris timidement. Aïna me regarde avec curiosité.

- Ainsi donc, c'est toi l'objet de tous ces tourments.

Elle plaisante, mais je ne peux m'empêcher de rougir.

- Klaus, je comprends mieux ton engouement. Elle est splendide. Toutes mes félicitations.

- On se calme, grogne-il. Elle ne m'a pas passé la corde au cou.

- Pas encore, dit-elle avec un clin d'œil. Mais ça ne saurait tarder.

Puis elle me regarde et dit avec un air de conspirateur :

- Preben était pire avant. A côté, Klaus pourrait passer pour Hugh Grant. Sois un peu patiente.

Klaus me pousse sur le côté et nous éloigne, et il dit par-dessus mon épaule :

- Super, merci de lui mettre des idées dans la tête.

Je rigole et nous regagnons nos places, situées dans une alcôve qui offre une vue d'ensemble. Un balconnet plus bas, Teo me fait des signes de la main et s'amuse avec une paire de jumelles, tandis que Lune soupire à côté d'elle.

Contrairement à ce que Klaus m'a dit, je passe un délicieux moment. Le lieu et la musique rendent l'atmosphère presque magique. Je le sens qui m'observe par moment, à la dérobée, mais je suis hypnotisée par ce spectacle.

Seule sa main posée sur mon genou me permet de rester ancrée dans la réalité.

Au bout d'un moment, la musique s'arrête et les lumière se rallument et je regarde autour de moi, perplexe.

- C'est déjà fini ? Je n'ai pas compris la fin ...

Klaus éclate d'un rire franc et tonitruant, libérant des mèches sombres de sa coiffure.

- C'est l'entracte, espèce de sotte.

Je ne relève pas son commentaire et prend la main qu'il me tend.

- Où va-on ?

Il ne répond pas, l'air soudain concentré et pressé comme si il avait le diable aux trousses.

Il emprunte des petits escaliers particulièrement étroits, comme si le lieu lui était familier.

Nous atterrissons dans une pièce poussiéreuse et déserte.

- Qu'est ce que ...

Ses pommettes s'animent et ses yeux brillent d'un éclat diabolique.

Ma bouche s'assèche tandis qu'ailleurs, tout se gorge d'humidité.

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Hello les petits chats !

Plus qu'une partie et Club Eleven sera terminé 🙈

J'ai hâte d'avoir vos retours, même si je sais que c'est compliqué sur un épilogue tronqué en plusieurs parties.

Dites-moi quand même ce que vous en pensez ;)

À mercredi prochain, bon week-end sous le soleil ☀

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