Comme à chaque fois que je m'apprête à aller voir Klaus, mon corps réagit de manière excessive : mes paumes se couvrent de sueur et mon estomac se retourne.
Ça serait tellement plus facile si je savais d'avance comment les choses allaient se passer, mais malheureusement, dès qu'il s'agit de ce garçon, je suis dans l'inconnu.
Ça semble tellement facile dit comme ça de rompre le Triangle, pour reprendre l'expression de Teodora. Mais la réalité est tout autre.
Bien sûr que je veux rompre ce cercle vicieux où je saute sur Tobias dès que Klaus me repousse. Je voudrai que les choses se passent autrement et que Klaus et moi puissions commencer quelque chose de sincère, mais je ne peux m'empêcher de glousser en pensant ça. C'est tout bonnement impossible.
Je n'ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir dire, mais j'en ai marre de réfléchir autant.
Et puis de toute façon, à chaque fois que je me retrouve à proximité de Klaus, je perds tous mes moyens. Alors autant y aller sans se prendre la tête.
Le poids dans ma poitrine n'est plus aussi lourd et douloureux qu'il y a une heure. La discussion avec Tobias et Teo m'a fait ouvrir les yeux une bonne fois pour toute.
Il est temps que les relations des uns avec les autres redeviennent normales, et pour ça, je dois aussi être honnête avec Klaus.
J'ai déjà avoué mes sentiments à ce dernier, mais à l'époque, nous marchions tous les deux sur des charbons ardents. J'étais trop irrationnelle, et il était trop en colère.
De l'eau a coulé sous les ponts depuis. Non seulement j'ai appris à relativiser davantage, mais Klaus a admis qu'il ne voulait plus passer son temps à me repousser.
Quand j'arrive devant la porte de sa chambre, je ne peux m'empêcher de marquer un temps d'arrêt.
Comment va-il se comporter ? Va-il redevenir cruel maintenant que je lui ai accordé ce qu'il voulait ?
- Qu'est ce qui se passe ?
Sans m'en rendre compte, je suis déjà dans la chambre de Klaus, et ce dernier m'observe, tête baissée en train de sécher ses cheveux humides.
- Il faut qu'on parle.
Je suis consciente que mon ton est un peu trop sec, mais je sais qu'il ne va pas s'en offusquer. La plupart du temps, il me parle mal, et changer les rôles devrait lui être bénéfique.
- J'ai horreur d'entendre ça, dit-il en balançant nonchalamment sa serviette sur son lit. Tu veux parler de quoi ?
- De tout. Il y a tellement de choses a dire.
Il soupire et s'assoit sur le rebord de son lit. J'hésite à m'asseoir à côté de lui, mais je résiste et, à la place, je m'assois sur son bureau et tourne la tête vers lui.
- Comment ça s'est passé avec Tobias et Lune ? demande-il sans me regarder.
- Bien.
Ma réponse est nulle, mais je suis tellement surprise qu'il daigne poser la question que je n'ose pas développer davantage.
- Est-ce que Tobias a le visage complètement pété ?
L'ombre d'un sourire satisfait plane sur son visage. Quant à moi, je pousse un profond soupir.
- Si c'est ça que tu veux entendre, oui. Vous êtes tous les deux bien amochés.
- Formidable, dit-il en ricanant.
- Ça n'est pas un jeu ! Je ne trouve pas ça drôle.
Il lève ses deux mains devant lui.
- Eh, c'est lui qui a commencé.
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Club Eleven
Про вампировLa vie d'Agnes Wallenberg est orchestrée comme du papier à musique. Issue de l'aristocratie suédoise, aux valeurs, aux croyances, et aux règles strictes, elle n'a jamais fait de vagues. L'année de son dix-septième anniversaire, elle apprend la vérit...