~ Chapitre 27

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C'était un geste irrationnel et inconscient, j'en avais parfaitement conscience. Mais je ne pouvais pas faire autrement. Depuis que j'étais arrivée ici, toutes mes terminaisons nerveuses et tout mon corps me criaient que c'était ce que je devais faire.

Je me mis à trembler comme si j'avais été branchée à une prise électrique. Je ne m'étais pas attendue à ressentir une telle émotion, une émotion si violente que je sentais les larmes affluer au coin de mes yeux.

Klaus s'éloigna brutalement de moi, de la même manière que je l'avais agrippé par la nuque pour le forcer à m'embrasser ; car c'était cela que j'avais fait : je l'avais embrassé, sans même lui demander son avis.

Je m'attendais à subir un courroux d'une ampleur inimaginable, mais à la place, il se contenta de me regarder, haletant, ses yeux se posant à la fois sur les miens et sur ma bouche. Je voulais m'excuser, vraiment, car ce n'était pas moi, je n'étais pas le genre de fille à faire ça, mais aucun son ne sortait.

A mon plus grand étonnement, ce fût lui qui m'embrassa de nouveau en fondant sur moi tel un rapace. Il avait repris le contrôle de la situation après ce qui venait de se passer. Et cette fois-ci était totalement différente, et je me rendais alors compte de mon inexpérience en la matière quand Klaus me donna un baiser.

Un vrai baiser.

Sa langue se frayait un chemin dans ma bouche, avant de se coller contre la mienne. Sa bouche butinait la mienne dans un mélange de hargne et de douceur, comme si il avait peur de me casser. Je réalisais alors que j'avais beau m'être imaginé cette scène des millions de fois dans ma tête, mon imagination ne rendait absolument pas justice quant à ce qui était en train de se produire. Bizarrement, mon esprit vagabonda une petite seconde vers Tomas, vers qui j'aurai après tout pu me tourner en cédant à ses avances et en devenant faible. En cet instant infini, je ne regrettais absolument pas ma décision.

Je prenais certes le risque de me faire rejeter par Klaus par la suite, mais personne ne pourrait retirer le fait qu'il était celui qui venait de me donner mon premier baiser. C'était quelque chose d'immuable, et il aurait beau dire toutes les horreurs sur moi par la suite, cela ne changeait rien au final.

Ses dents mordillaient ma lèvre inférieure, m'arrachant des frissons. Fait étrange, je me sentais presque plus maître de moi-même face à ce contact que lorsque nous étions simplement dans la même pièce. Peut-être était-ce parce que ma pulsion était enfin assouvie. Paradoxalement, je voulais que ce moment ne s'arrête jamais.

Je posais ma main sur son torse, la faisant lentement descendre. J'ignorais jusqu'où j'étais capable d'aller, et j'ignorais jusqu'où il souhaitait ou pouvait aller. Sa main à lui se posa dans le creux de mes reins et je sentis ses doigts appuyer contre ma chair molle et consentante. Son autre main releva mon menton et ses lèvres s'éloignèrent des miennes, avant de plonger dans mon cou.

Il y dispersa des petits baisers mouillés légers comme un murmure, tandis que mon souffle bruyant envahissait de plus en plus la pièce. J'aurai dû me sentir gênée, mais tout ce que j'éprouvais, c'était un désir lancinant de continuer, encore et encore, jusqu'à ce que ma cervelle explose.

Klaus se mit à gémir, comme si il avait mal, et il s'éloigna rapidement de ma clavicule qu'il était en train d'embrasser. Ses lèvres étaient gonflées et meurtries, et son souffle, tout comme le mien, était court. Il me poussa tout en continuant de m'embrasser et de me tenir le visage avec ses mains jusqu'à ce que mon dos heurte son bureau. Sans préambule, il me prit par les aisselles et m'y installa brutalement, faisant trembler les objets qui se trouvaient dessus.

Je me perdais dans ce baiser qui durait encore et encore, et je m'étonnais de toutes les sensations que ce dernier me procurait ; sa repousse de barbe piquait légèrement ma peau tandis que ses mains avides, dès qu'elles touchaient ma peau nue, semblaient tracer des cercles de feu sur mon épiderme, rendant ce dernier plus sensible, presque à vif. Pendant un instant je fus tentée de vérifier si je n'étais pas en train de prendre feu, mais j'étais incapable de rompre le contact pour regarder.

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