~ Livre Deux - Chapitre 11

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Je crois que j'ai un moment d'absence en apercevant Klaus, tout vêtu de blanc. La couleur met en avant la couleur extraordinaire de ses yeux bleus poudrés. Ses cheveux sont légèrement repoussés en arrière, et il est rasé de près. Bref, il est tout à fait comestible et je note qu'il porte de façon discrète son collier en demi-Lune.

Teodora hausse les épaules à mon attention. De toute évidence, elle non plus ne s'attendait pas à le voir ici. Je suis brièvement soulagée avant d'être de nouveau agacée. Que fait-il ici ?

Il se dirige vers nous d'un pas nonchalant, même s'il m'adresse un sourire carnassier, apparemment conscient de l'effet que produit sa présence ici sur moi. Néanmoins, je ne suis pas d'humeur à me laisser faire, alors s'il veut jouer à ce jeu, allons-y gaiement.

- Klaus ! je m'exclame joyeusement en me levant et en déposant un baiser sur sa joue. Quelle bonne surprise ! Que fais-tu ici ?

Ses yeux bleus Wallis me scrutent, sondant mon expression.

- J'ai décidé de vous rejoindre. Je ne voulais surtout pas manquer ton premier massacre d'innocents. J'espère que je ne m'impose pas.

Il est redevenu gentleman en prononçant cette dernière phrase. Guindé, froid, bref : Klaus.

- Très drôle ta blague, marmonne Teodora en levant les yeux au ciel et en faisant un signe au serveur.

- Je suis sérieux, dit-il sans une once d'amusement dans la voix.

- Teodora m'a dit que le Club Eleven était on ne peut plus sécurisé, je rétorque.

- Peut-être, dit-il en jaugeant ma tenue, mais deux vampires à ta rescousse valent mieux qu'un, tu ne trouves pas ?

Il regarde Teodora, qui a le regard braqué sur le serveur.

Je comprends alors qu'il y a de fortes chances pour que Klaus soit sincère. Car il tient à Teodora, à sa façon, certes, mais il tient à elle. Il veut la savoir en sécurité. Même s'il se fiche complètement de moi, ça me touche qu'il soit là. Pour mon amie.

- Je prendrai une bouteille de Bollinger, dit-il au serveur. Avec des verres pour ces demoiselles également.

- C'est noté, Monsieur.

Je fais la moue.

- J'aimais bien le Martini, dis-je en tentant de récupérer dans mon verre une lichette d'alcool.

Klaus lève les yeux au ciel.

- Est-ce que c'est normal qu'en l'espace de quelques secondes tu as déjà épuisé mon quota de patience te concernant ?

Je ne peux m'empêcher de rire. J'aime bien le voir exaspéré, même si c'est à cause de moi.

- Non. Ce n'est pas normal. Je te conseille de revoir ton quota à la hausse.

Il esquisse un sourire.

- Je vais voir ça.

Le serveur revient rapidement avec un seau à champagne contenant le Bollinger et trois verres assortis et il ouvre pompeusement la bouteille devant nous. J'ai beau avoir grandi dans une famille d'aristo, j'ai horreur des manières.

Teodora, elle, s'extasie devant la bouteille probablement hors de prix que Klaus vient de commander. Au moment où le serveur s'apprête à partir, je vois Klaus qui le prend par le poignet et qui lui tend, si je ne m'abuse, plusieurs billets de mille couronnes suédoises. Il lui chuchote quelque chose, et le serveur s'empresse d'hocher la tête.

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