Klaus est encore enfoncé en moi jusqu'à la garde. La sensation de son corps enfoui en moi est indescriptible, et j'aimerai que ce contact ne se rompe jamais.
Mais paradoxalement, je ne me sens ni rassasiée, ni euphorique, ni apaisée comme ça devrait être le cas.
A la place, je me sens complètement vide et floutée. J'ai l'impression que toutes mes émotions viennent de disparaître dans un gouffre.
Nous sommes tous les deux le souffle court, attendant le moment où nos respirations respectives se seront calmées.
Klaus respire contre mon cou, mais il relève la tête et m'embrasse juste en dessous de l'oreille. Il n'y a aucune tendresse dans ce geste. Ce dernier est purement mécanique, probablement répété des dizaines et des dizaines de fois à travers les siècles afin de satisfaire des femmes trop crédules, comme moi.
Quand il se retire de mon corps endolori, je ne ressens rien. Je sais que je devrais avoir mal après que mon corps ait été malmené ces dernières vingt-quatre heures, mais je ne ressens que du vide.
Pour la première fois depuis des mois, je voudrai me retrouver aussi loin de lui que possible et je ne veux même pas entendre le son de sa voix.
Je reste allongée sur le dos à fixer le plafond, me demandant quelle est meilleure façon de fuir Klaus.
Mon regard se pose sur lui, il est debout en face de moi et me tend la main. Si j'étais pleinement consciente, je serais en train d'hausser les sourcils, mais à la place, je le regarde, l'oeil vide.
- Viens prendre ta douche avec moi.
Je suis incapable de dire si il s'agit d'un ordre ou d'une proposition, et alors que je devrai prendre mes jambes à mon cou et fuir sa chambre, je lui tend machinalement ma main et le suit dans la salle de bain.
Je reste là, nue, à le regarde ouvrir le robinet de son immense cabine de douche.
Il me prend sèchement par le coude et je me retrouve projetée sous le jet brûlant.
Le pommeau de douche est assez grand pour nous deux, si bien que nous nous faisons face.
Klaus prend un peu de gel douche dans sa main, le fait mousser dans ses paumes et approche ses mains de moi.
- Laisse-moi te laver, dit-il doucement.
Je le laisse faire, comme si j'étais sa marionnette. Ses mains agiles passent sur mes épaules, mon dos, sous mes aisselles et je frissonne quand il s'attarde sur les zones sensibles.
Une fois propre, il s'occupe de lui, et je le regarde faire sans rien dire. À une autre époque, je l'aurai supplié de me laisser faire, et j'aurai touché chaque centimètre carré de sa peau nue avec délectation.
Mais les choses ont changé. J'ai l'impression que trop de mal a été fait et je suis incapable ne serait-ce que de le regarder dans les yeux.
Au bout d'un moment - je ne sais pas combien de temps s'est écoulé-, je sens Klaus prendre mon menton entre ses doigts pour relever mon visage vers lui.
- Qu'est-ce qui se passe ? demande-il rudement.
Je secoue la tête. J'ai peur de parler et de me mettre à pleurer.
- Je vois bien que tu es contrariée, ce qui ne devrait pas être le cas étant donné ce qu'on vient de faire.
J'ai envie de lui dire que c'est justement à cause de ce qu'on vient de faire que je suis dans cet état, mais je m'abstiens. A quoi bon ?
- Je ne sais pas quoi te dire, je souffle.
- Tout vaut mieux que ce silence, dit-il abruptement.
Je prends une légère inspiration. Il faut que je dise ce que j'ai sur le cœur. Alors je pose la question qui me taraude depuis que j'ai posé les yeux sur lui la première fois.
- Est-ce que tu m'aimes ?
Il fronce les sourcils et chasse l'eau qui coule de son visage. J'avais presque oublié où nous nous trouvions.
- Je crois que je préférais quand tu ne disais rien.
Il bougonne tandis que je soupire. Je me détourne de lui et il me force à lui faire face.
- Pourquoi faut-il toujours que tu compliques tout ? Tu ne peux pas te contenter de ce qu'on a déjà, toi et moi ?
- Mais on a quoi, toi et moi justement ? Est-ce que je vais devoir me contenter de parties de jambes en l'air ? Du sexe purement mécanique ? Des gestes répétés sur des centaines de femmes avant moi ? Tu sais très bien que je ne suis pas comme ça.
Il reste silencieux, et je sens le sel de mes larmes se déverser dans la douche.
- Je veux que tu saches que je ne suis pas un de tes avoirs. Je ne serai jamais capable de me contenter de sexe sans sentiments. Je ne sais plus ou j'en suis. Tu me dis que tu ne veux pas rester loin de moi, mais tu agis avec moi comme si j'étais ta chose.
Les mots suivants ont du mal à sortir, mais je me fais violence.
- Alors que moi je t'aime.
Klaus me regarde comme si j'avais perdu la tête.
- Klaus, je suis amoureuse de toi.
Il ferme les yeux, secoue la tête.
- Ce que tu dis est insensé.
- En quoi être amoureuse de toi est insensé ?
- Arrête ! dit-il d'une voix forte. Je n'ai rien à t'offrir Agnes. Ce qu'on a, c'est tout ce que je peux te donner.
- Mais tu n'essayes même pas ! je rétorque avec un ton désespéré. Je me suis disputée avec Teodora et j'ai blessé Tobias un nombre innombrable de fois. Pour toi.
- Je ne t'ai jamais demandé de te battre pour moi.
Je recule d'un demi-pas, et l'eau de la douche cesse de ruisseler sur moi.
- Mais c'est ce qu'on fait quand on aime quelqu'un, je souffle. On se bat pour lui. Tu ne veux pas te battre pour moi ?
- Non.
Il regarde le sol et rajoute rapidement :
- Je suis désolé Agnes. J'en suis incapable.
Il tend de nouveau la main vers moi dans une tentative de réconciliation mais, à la place, je quitte la cabine de douche, laissant Klaus seul sous le jet d'eau chaude.
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Wouwou Agnes a "résisté", même si juste avant elle a cedé U_U
Pour les personnes qui ne comprennent pas que ce soit bientôt la fin du livre, no worries, tout va bien se passer ! :D
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Avec tout mon amour, Blandine ♡
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Club Eleven
VampirosLa vie d'Agnes Wallenberg est orchestrée comme du papier à musique. Issue de l'aristocratie suédoise, aux valeurs, aux croyances, et aux règles strictes, elle n'a jamais fait de vagues. L'année de son dix-septième anniversaire, elle apprend la vérit...