« Tu portes du Gucci ? C’est cool, mais c’est mieux d’porter ses c**illes. »
Ça sonne une fois, puis deux, puis trois, puis messagerie. Je raccroche et rappelle, ça sonne une fois puis encore une deuxième fois puis ça décroche…
… -allo ?
Moi *voix tremblante* - Souley ?
… - enfaite, c’pas Souley là, lui il est plus là.
Encore un peu et mon cœur allait lâcher.. Plus là ? Dans quel sens ?
Moi *en ravalant ma salive* - co… comment ça ?
… - t’es qui toi déjà ?
Moi - MAIS QU’EST-CE QU’ON EN A Ä CIRER ? IL EST OU SOULEY ?
… - allez n*que ta sœur toi !
Et le voilà, qu’il me raccroche à la gueule en me laissant en pleins angoisses. Sans hésiter, je rappelle mais je tombe directement sur messagerie ! P*tain le salaud !
Khelti - WILI WILI !
Elle lâche un cri et tombe dans les vapes ! J’étais en panique tah sah, je savais pas quoi faire yee zeeh. J’appelle les samu, et me met à lui donner quelques claques mais en vain. Je lui renverse un verre d’eau sur le visage, en vain aussi. P*tain, p*tain, p*tain, tout ça à cause de moi, moi et seulement moi.
Les samu n’ont pas tarder à arriver. Je leurs ouvre la porte et leurs indiques. Ils l’a prennent et me demande si je monte avec eux, je réponds que non car Amira je l’avais laissé en haut toutes seule. Fallait que je remonte la chercher. Ils me disent à quel hôpital venir et partent.
Je me retourne et me voilà face à tous les voisins de leurs fenêtres et les teneurs de murs. Manquait plus que les commérages pff. J’inspire un coup et avance pour rentrer chez moi. Je me faufile entre les teneurs de murs quand on m’attrape par le bras. Je pensais que c’était Yassine, mais enfaite nan, c’était Sadek. --‘ un revenant.
Moi - lâche-moi stp.
Sadek - elle a eu quoi ?
Moi - tombé dans les vapes. Lâche.
Sadek - je te dépose à l’hosto ?
Moi - non, je me débrouillerai.
Sadek - ok, je t’attends ici.
Il me lâche et je monte. Je finis par monter et habiller ma fille. Je l’a regard, et l’embrasse. Avec ou sans son père, je l’a lâcherai jamais ! Une fois finit, je m’habille à l’arrache moi. Je vais chez khelti, la mère de Yassine. Elle m’ouvre et me fait entrer.
Khelti - c’était Fatima mamah Souleyman (la mère de Souley) ?
Moi - Oui. Yassine il est ou tata ?
Khelti - je sais pas, il est pas renter depuis hier et le hmar il répond pas au téléphone.
Moi - je voulais qu’il me dépose à l’hôpital, mais bon merlish.
Khelti - vient, je viens avec toi.
Moi - non, c’est bon, j’y vais toute seule en transport en commun.
Khelti - zid kedami (azy devant moi) !
Je souris et avance devant elle en sortant de l’appartement. Jusqu’ici, la seule à me faire sourire sah. Une fois en bas, Sadek vient à la rencontre de khelti… J’ai raté un épisode ?
Sadek - khelti, tu vas ou ?
Khelti - à l’hôpital, avec Samira. Tu fais quoi là toi ?
Sadek - je suis là tranquille. Je vous dépose ou quoi ?
Moi - non c’est bon, on prend le bus.
Khelti - oui, dépose-nous si ça te dérange pas.
Sadek - si ça m’aurai déranger, j’aurai pas proposer mais bon. Azy venez.
On le suit jusqu’à sa voiture. Je monte derrière avec la petite dans mes bras. Sadek plie sa poussette et l’a met dans le coffre. Pendant toute la route, j’ai pas lâcher un mot, je les laisser parler entre eux. Une fois devant l’hosto, je descends, Sadek fait de même, sort la poussette et l’a déplie et me demande de lui la donner.
Moi - nan, je l’a met moi dans la poussette.
Sadek - donne wesh, je la dépose moi. Je l’a fait pas tomber.
Moi - qui dit pas que tu vas cavaler avec elle ? Je sais pas s’il faut que je te rappelle, mais y’as quelques temps, rien que tu me traitais et me menaçai hein.
Sadek - waaah, passe à autre chose sahbi. Azy, met là toi. Ca a même pas confiance en son grand frère quoi.
Je ne lui ai pas répondu, grand frère ? Mdr, pas mal lui. Je mets la petite dans la poussette et l’attache. Je la pousse pour rejoindre khelti, qui était déjà devant l’entrée de l’hosto.
Sadek - attend.
Je me retourne et le regard du genre « quoi ? ». Il rajoute pas à un mot et s’approche de la petite et lui embrasse le front. Son geste m’a touché sah, ça me fait rappeler à Souley quand il faisait ça à Amira. Il se redresse et m’embrasse le front et me chuchote.
Sadek - je t’ai lâché longtemps, mais maintenant je vous lâcherai plus toi et la petite, que tu le veuille ou non.
Et il est parti. J’inspire un grand coup et me ressaisi et avance vers khelti Khadija (on va l’appeler comme ça la mère de Yassine, d’ack ? Parce que sinon vous allez vous embrouiller avec toutes les « khelti ») (mère de Souley : khelti Fatima, et mère de Yassine : khelti Khadija). On rentre, je demande après khelti Fatima. On m’indique, j’y vais. On me demande d’attendre devant car je n’ai pas droit de rentrer.
Moi - pffiouw.
Khelti Khadija - sbar sbar benthi (patiente, patiente ma fille).
Moi - c’est à cause de moi tout ça w’Allah. Si j’aurai pas parler, il serait encore là et khelti serait pas dans cet endroit.
Khelti Khadija - koulchi bel mektoub.
J’ai plus répondue. Après 20 minutes d’attente, toujours rien. Intérieurement, je pétai un câble mais fallait pas que je le montre devant khelti Khadija, sinon elle allait encore me demander de patienter.
40 minutes et toujours rien. Sauf que je vois Samir, sa femme (ma cousine) Sara, Leila et Marwan qui arrivent en courant vers nous.
Leila - SAMIRA ? T’ES LA DEPUIS QUAND ? ELLE A QUOI MAMA ?
Moi - depuis trois quart d’heure. Je sais pas, j’attends encore.
Leila - elle a eu quoi ???
Moi - elle est tombée dans les vapes.
Leila - pourquoi ? Comment ça ?
Moi - je sais pas.
Je savais, mais je me voyais pas lui dire que c’était à cause de moi et Souley.
Samir - y’a pas un medecin qui est venue là ?
Moi - non.
Samir - il se fout de ma gueule là ah ouais ?
Il va toquer FORT à la porte. Y’as une infirmière qui en sort.
Infirmière - un soucis ?
Samir - oui et pas qu’UN ! MA MERE A QUOI ?
Infirmière - pardon ?
Samir - eh ! eh ! eh ! Me prend pas la tête là ok ? Dit-moi ce qu’elle madame Fatima Ben ***** !
Infirmière - un médecin n’est pas venu à votre rencontre ?
Samir - TU TE FOU DE MA GUEULE LA AH OUAIS ? JE SUIS CALME MAIS ME CHAUFFE PAS !
Je me lève et pousse Samir doucement vers Sara.
Moi - non, il n’est pas venu. On pourrait avec une brève explication de votre part ? Svp.
Infirmière - tout va pour le bien pour madame Ben ****. On a surement du l’envoyer en chambre de repos. Mais un instant, je vais chercher le médecin traitent.
Elle re-rentre dans la salle. Je me rassoie et soupire. El HamduliLlâh.
Samir - mama elle était partie ou ?
Leila - je sais pas, elle m’a dit qu’elle allait voir quelqu’un. Toute la nuit, elle a pas dormie.
Moi - elle est venue me voir moi.
Samir - pourquoi ?
Moi - pour parler.
Samir - de ?
Moi - Souleyman.
Samir - il est ou lui déjà ? Il dort ?
Moi - non.
Samir - il est où ?
Moi - je sais pas.
J’ai baissé ma tête, j’avais les larmes aux yeux sah, je voulais pleurer sa race.
Samir - il a travaillé la nuit ?
Moi - il a jamais travaillé.
Samir - comment ça ?
Leila - laissez-là tranquille un peu.
Samir - toi ferme ta gueule.
Leila - ta gueule toi, laisse-là tranquille ! Tu veux savoir ? Ben je vais te le faire savoir ! Celui qui te sert de frère, il s’est cassé de la maison depuis des semaines maintenant. Il a laissé sa femme et sa fille tout seul, sans regret, sans rien. Et Yemma, elle avait un pressentiment que ça allait pas, c’est pour ça elle est partie voir Samira ! C’est bon ? T’as entendu ce que tu voulais entendre ? Maintenant nos gueules à tous !
Personne n’a plus parlé. Le médecin arrive enfin, et nous dit qu’elle va bien, juste elle avait fait un arrêt cardiaque du à je ne sais quoi, j’avais pas trop compris moi. Et qu’elle était dans une chambre de repos, comme l’infirmière nous l’avais dit précédemment. Je souris à l’infirmière et je suis les autres qui se dirigeaient vers l’accueil pour demander après leur mère. En parlant de mère… La mienne, qui est-elle réellement ?.
Samir - on prend l’ascenseur là ?
L’acceuil - non, celui de ce côté.
Samir - ok.
Leila - merci.
L’acceuil - je vous en prie.
Je les suis jusqu’à devant l’ascenseur. Ils attendaient qu’il arrive.
Moi - euh… Moi, je vais y aller.
Leila - pourquoi ?
Moi - comme ça, je vais vous laisser entre famille.
Leila - quel famille ? Toi tu fais pas partie de la famille peut-être ?
Moi - quand même, je me sens pas bien.
Leila - on va voir un médecin ?
Moi - non, ça ira.
Leila - ben tu viens avec nous.
Je soupire. Il me faut un moyen pour que j’esquive ce moment. Je me vois pas les regarder entraine de prendre leurs mère dans leurs bras et lui exprimer à quel point ils ont eu peur. Jalouse ? Oui, dans le fond, j’enviais tous ceux qui ont eu la chance d’être aimé par leurs VRAIS mère…
Ils montent dans l’ascenseur, et PAR CHANCE, il n’y avait pas assez de place pour la poussette d’Amira.
Leila - vazy, descendez, laissez les gens prendre celui-là, nous on prend le prochain. On vas pas laisser Samira là.
Moi - nan mais c’est bon, je prends le prochain moi, vous allez y.
Sara - ben je reste avec toi, je monte avec elle.
Samir - vous montez maintenant, je dehak pas.
Sara - mais oui roh ! Tu veux qu’on aille où ?
Samir - deux cousines ensembles, ça passe pas.
Sara - n’importe quoi.
Il lui répond pas, et les portes se referment. Directement, je me dirige vers la sortie de l’hôpital.
Sara - OHW ! Tu vas où ?
Moi - je rentre chez moi Sara, w’Allah je me sent pas d’y monter.
Sara - Samira, stp, t’as quoi ? T’as vue tes cernes et ton teint ?
Moi - mais rien t’inquiète.
Sara - w’Allahi que tu vas tout me dire maintenant ! On s’était toujours tout dit, pourquoi ça va changer ?
Moi - vient dehors.
On sort dehors et je me suis mise à tout lui raconter, depuis qu’on s’est plus retrouver toutes les deux. On pleurait à deux devant l’hôpital, on aurait dit des madeleines sah.
Samir - VOUS ETES SERIEUSE LA ?
On se lève et on voit Samir qui arrivent vers nous. Sara elle se retourne vers moi, essuit ses larmes et me dit :
Sara - même si t’es ma fausse cousine là, ça ne change rien pour moi, tu restes ma seule cousine !
Ses paroles m’ont fait chaud au cœur sah. Elle me prend dans ses bras et se détache de moi. Samir il nous regard sans comprendre.
Sara - vazy, on s’appelle.
J’acquis de la tête et part vers l’arrêt de bus.
Samir - elle va ou là ?
Sara - oh ferme ta gueule là ! Vient on rentre à l’intérieur.
J’ai plus prêté attention et accélère vers l’arrêt de bus. Une fois à l’arrêt de bus, je me suis assise et me suis mise à penser, réfléchir, tout ce que vous voulez, mais en gros j’étais pas dans ce monde. J’étais loiiin, je rêvais d’une vie meilleure sah.
… - je te dépose ?
Pourquoi quand t’es bien dans tes pensées, obliger il doit y avoir quelqu’un pour te les casser ?
Je relève ma tête et voit la voiture de Sadek, lui était assied sur son siège à attendre que ma langue articule.
Sadek - oh, je te parle nan ?
Moi - non ça ira.
Sadek - azy monte.
Moi - non je t’ai dis, ça ira.
Sadek - hleuf (jure) que t’as peur de moi ?
Moi - fait la différence entre ne pas avoir confiance et avoir peur.
Sadek *soupirant* - je te dépose juste chez toi et je bouge.
Moi - non ça ira, je t’ai dit.
Sadek - oh ta gueule, tema ta fille comment elle se les gèle, tu sais pas l’habiller normalement ?
Moi - déjà ferme ta gueule ok ? Ma fille parle pas d’elle et je l’habille comme je le veux, il est ou ton souci ?
Sadek - eh vazy ferme ta gueule et fait la monter là, elle va mourir de froid tu vas rien comprendre quand elle respira plus.
Moi - ta gueule. Aide-moi.
Il me sourit et sort de la gova. Je prends Amira dans mes bras et lui plie la poussette et la met dans le coffre. Je monte derrière sans brancher. Je suis chère bête, j’ai vu un rayon de soleil et j’ai cru qu’il faisait chaud. --‘
Sadek - monte devant nan ?
Moi - non, j’ai la petite.
Sadek - ton point faible hein mdr, quand ça parle d’elle tu cèdes directe.
Moi - tu te crois drôle là ?
Sadek - nan même pas.
Moi - ok.
Sur le reste du chemin, plus personne à parler. Jusqu’à ce qu’on arrive à un carrefour, au lieu de tourner à droite pour rentrer chez moi, il trace tout droit.
Moi - oh ! oh ! oh ! Tu vas où là ? J’habite par là-bas moi.
Sadek - mddr, ta gueules w’Allah.
Moi - tu te fous de ma gueule là ?
Sadek - oh ta gueules c’est bon, tu viens avec moi et tu ferme ta gueule !
Quelle idiote d’être monté ! Dès le début fallait pas lui faire confiance à ce abruti ! Pffiouw ..