Le long silence du Seigneur.

581 44 15
                                    


Une semaine avait passé depuis la dernière fois que Bellatrix avait vu le Seigneur des Ténèbres. Elle avait attendu une lettre, un signe, n'importe quoi qui puisse lui indiquer que son Maître l'appelait à nouveau, qu'il lui ordonnait de le rejoindre, mais rien ne vint. La sorcière désespérait, elle craignait que jamais plus il ne la contacte. Il avait dû la trouver si ridicule, si inutile, qu'il souhaitait certainement qu'elle disparaisse de ce monde. Cette pensée serra le cœur meurtri de la brune.
Au moins, puisqu'elle ne sortait plus du manoir, ses parents avaient déverrouillé sa chambre et elle pouvait aller et venir comme elle voulait.
Comme Voldemort le lui avait demandé, elle s'était entraînée du mieux qu'elle avait pu. Sur des animaux d'abord, puis sur son elfe de maison. Mais rien ne lui sembla être à la hauteur des attentes de son Maître. Chacune des créatures que la sorcière avait torturées s'en sortait quasiment indemne. Son sortilège n'était toujours pas assez puissant.

Rodulphus, quant à lui, ne cessait d'être appelé par le mage noir. Chaque fois qu'il venait voir sa fiancé, sa marque se mettait à le brûler et il transplanait aussitôt, laissant Bellatrix seule. Cette dernière était profondément jalouse du jeune homme. Elle ne comprenait pas ce que Lord Voldemort lui trouvait, et pourquoi il lui rendait la tâche si difficile à elle alors que le garçon Lestrange avait été immédiatement enrôlé dès son départ de Poudlard.
Un jour, alors qu'il revenait d'une des réunions organisées par Voldemort, Bellatrix lui demanda un compte rendu de ce qui avait été dit. Bien entendu, elle avait usé de tous ses charmes. Avec sa voix la plus attendrissante, elle s'était blottie contre lui et l'avait regardé avec ses beaux yeux de chat.

- Tu as tant de chance de servir le Seigneur des Ténèbres. Tu mérites amplement sa confiance, je suis sûre que tu es son meilleur mangemort, susurra-t-elle.
- Voyons Bellatrix, tout le monde sait que son meilleur mangemort est Avery.
- Mais c'est un vieil homme. Toi...toi tu es l'avenir de l'armée des Ténèbres.
- Allons, je ne mérite pas ces flatteries, répondit Rodulphus d'un air faussement modeste.

Les deux jeunes gens étaient allongés dans le lit. Bellatrix parcourait le torse de Rodulphus du bout de ses doigts, rassemblant tout son courage pour ne pas renvoyer son déjeuner face à une telle proximité.

- Il m'a assigné ma première mission aujourd'hui. En solo.
- Oh... et quelle est-elle ? demanda la brune en tentant de cacher sa jalousie.
- Je ne peux pas te le dire, tu le sais très bien.

On sentait au ton de sa voix que le jeune Lestrange mourrait d'envie de raconter ce qui avait été dit durant la réunion. Bellatrix sût aussitôt ce qu'il fallait faire pour lui faire cracher le morceau. Elle se releva soudainement et le regarda d'un air contrarié en faisant une moue adorable.

- Je serai ta femme d'ici peu, et tu ne me fais pas assez confiance pour me parler de ton travail ? Je croyais qu'on commençait enfin à avoir un semblant de relation toi et moi. Mais il semble que je me sois trompée.
- Ce n'est pas ça Bellatrix mais...
- Et puis à qui veux-tu que je le dise ? Quel intérêt aurais-je à trahir mon futur époux ?

Elle vit Rodulphus hésiter et comprit qu'elle avait gagné. Un grand sourire s'afficha sur son visage quand le garçon lui répondit enfin.

- Bon tu promets de n'en parler à personne, hein ?
- Promis.
- Il m'a demandé d'aller donner une leçon particulière à un auror, confia Rodulphus à voix basse, le visage fier. Un type du nom de Midgen. Il habite dans quartier animé, ce ne sera pas facile mais je sais que j'y arriverai.
- Quel quartier ?
- Bethnal Green, à Londres. Mais ne t'en fais pas pour moi.
- Tu vas lui faire quoi à l'auror ?
- Lui faire regretter son affront. Il a envoyé un mangemort à Azkaban la semaine dernière. Le Maître était passablement contrarié.
- J'imagine bien. J'espère qu'il aura ce qu'il mérite.
- Mon doloris est très puissant, je suis sûr que ce sera le cas, se vanta Rodulphus.
- Je n'en doute pas. Quand vas-tu lui rendre visite ?
- Sûrement demain. Il rentre tard du travail, je resterai à l'affût devant son immeuble.
- Bonne idée.

A Black Tale : Sisters of House BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant