A Black Tale : Sisters of House Black

La chambre-forte des Lestrange.

21 juin 1972, Manoir Malefoy, Wiltshire.

- Maître ?

Bellatrix entra dans le bureau. Voldemort lui fit signe de s'asseoir dans le fauteuil de velours vert.

- Bonsoir, Bellatrix.
- Bonsoir, Maître.

Voldemort observa sa servante dont la poitrine se soulevait au rythme rapide de sa respiration. Elle avait des petits yeux et des cheveux décoiffés. Il avait dû la réveiller. Cela lui importait peu. Il avait passé la journée à réfléchir à la mission qu'il s'apprêtait à lui confier. Il avait longuement hésité. Mais avait fini par prendre une décision.

- Je vais avoir besoin de toi, Bellatrix, pour cacher un objet qui m'est extrêmement précieux.

La sorcière ne dit rien, mais redoubla d'attention.

- Avant que je ne te dise de quoi il s'agit, j'ai besoin que tu maîtrises à la perfection le sortilège de duplication et le maléfice de flagrance.
- Bien, Maître, répondit Bellatrix en fronçant néanmoins les sourcils, perplexe.
- Tu n'en parleras à personne. Je n'accorde ma pleine confiance à nul autre que toi, alors ne me déçois pas.
- Mon Maître sait que vous décevoir est ma plus grande crainte. Je serai discrète, mon Seigneur.
- Hmm.

Il avait pris son corps une fois et l'avait immédiatement regretté. Bien sûr, il y avait pris du plaisir. Bellatrix était superbe, et elle l'adorait. Mais il s'était rendu compte que le geste était déplacé. Il ne pourrait pas recommencer, ce serait une idée de fou que d'entretenir une liaison avec sa servante. Elle n'était que cela. Sa servante, son esclave, son soldat.

Elle sentait la rose.

Il s'était habitué à son parfum. Elle venait si souvent dans son bureau qu'il n'avait nul autre choix que d'humer la délicate odeur chaque fois qu'elle effectuait à mouvement. Il appréciait ce parfum.

- Y a-t-il autre chose dont vous vouliez me parler, mon Seigneur ?
- Non.

Il ne lui ordonna pourtant pas de partir, alors elle resta assise.

- Y a-t-il quelque chose que je peux faire pour vous, mon Seigneur ? demanda la brune les yeux lourds de désir.
- Bellatrix, dit sèchement Voldemort. Non il n'y a rien que tu puisses faire. Rentre chez toi, et ne reviens que quand tu seras experte en ce que je t'ai demandé d'étudier.
- Bien, Maître.

Elle se leva alors et fit une profonde révérence avant de sortir. Voldemort ferma les yeux. Il pouvait percevoir les effluves de rose qui venaient jusqu'à lui.

****

- As-tu fait ce que je t'ai demandé ?
- Oui, mon Seigneur. J'ai étudié le sortilège de duplication et le maléfice de flagrance. Je suis capable de les lancer sans aucun problème.
- Hmm.

Elle était particulièrement belle ce jour là.

- Maître, puis-je vous demander à quoi cela va servir ?
- Patience, Bellatrix. Suis-moi.

La sorcière obtempéra, et suivit son Maître à travers les longs couloirs du Manoir Malefoy, jusqu'au sous-sol. Là, il se dirigea vers une armoire d'où il sortit un coffre assez imposant. Il le posa au sol et pointa sa baguette dessus. Aussitôt, le couvercle de l'objet se souleva, dévoilant un second, puis un autre, et le suivant, fonctionnant ainsi durant de longues secondes. Enfin, il dévoila un petit objet brillant que Voldemort saisit. Il s'agissait d'une coupe dorée, pas très grande. Elle dégageait une énergie puissante, Bellatrix savait qu'elle était incrustée d'une magie extrêmement noire. Voldemort enveloppa la coupe dans un tissu et la tendit à la jeune brune en prenant une profonde inspiration comme s'il hésitait encore à lui confier l'objet.