Abraxas Malefoy.

473 37 3
                                    


- Les moldus craignent la mort, dit Cygnus Black qui se tenait devant ses trois filles, car ils n'ont aucune maîtrise sur elle. Ils tentent de donner un sens à leur misérable vie pour que leur fin ne soit pas vaine, car ils n'ont aucun moyen de dompter leur mort. La plupart des sorciers d'ailleurs se comportent de la même manière, car ils n'osent pas s'approcher des ténèbres. Mais les ténèbres, jeunes filles, sont l'origine même de notre pouvoir. Il ne faut pas les craindre, il faut les embrasser. Les ténèbres et les arts compliqués qui y sont associés ne sont pas une mauvaise chose. Le bien et le mal sont des concepts abstraits dont les limites sont floues et trop subjectives. L'ignorance et la connaissance, elles, sont des choses très concrètes. Ce sont elles qui différencient les bons sorciers des mauvais. Les plus grands sorciers sont ceux qui ont osé savoir, ceux qui ont osé connaître toutes les branches de la magie. Le savoir est une arme, mes enfants, et jamais vous ne ferez partie des ignorants. Je veux que vous sachiez affirmer votre puissance, vous en servir habillement, et parvenir toujours à vos fins. Quand vous irez à Poudlard, vous apprendrez toutes sortes de choses qui vous seront utiles. Mais vous n'apprendrez pas tout. C'est pour cela que votre mère et moi-même nous efforçons de vous instruire du mieux que nous pouvons, afin qu'aucun aspect de ce monde ne vous échappe.

Les trois sœurs écoutaient attentivement leur père, buvant ses paroles.

- Je vous parlais de la mort. Il existe une forme de magie qui transcende les notions de vie et de mort. Elle va au-delà de l'infini, et est à l'origine de nombreux mythes chez les moldus, comme celui des zombies par exemple. Savez-vous à quelle forme de magie je fais référence ?

Les filles ne répondirent pas. Aucune ne connaissait la réponse.

- Bellatrix, Andromeda, Narcissa, la leçon d'aujourd'hui portera sur la nécromancie, déclara Cygnus avec un sourire fier. Nous commencerons avec une étude détaillée de créatures terrifiantes, mais ô combien fascinantes : les inféris.

Bellatrix referma le livre qu'elle avait trouvé dans la bibliothèque des Lestrange, Nécromancie ou l'origine des mythes. Sa lecture lui avait rappelé des souvenirs chers, ceux de ses premières leçons sur la magie. Elle n'avait que sept ou huit ans quand son père leur avait donné un cours sur la nécromancie. Elle avait adoré découvrir l'histoire des inféris, ces morts qu'on ramenait à la vie dans le but de les contrôler. Tout cela la fascinait. Les cours de magie noire de son père s'étaient révélés utiles de nombreuses fois. Bien entendu, avant d'être au service de Lord Voldemort, elle n'avait jamais utilisé d'Impardonnables. Cygnus ne lui en avait dit que le nom, car il ne voulait pas qu'elle les utilise. Sa baguette pouvait être analysée, et si l'on trouvait la trace du moindre sortilège interdit, elle pourrait être envoyée à Azkaban. Ainsi, le père de famille avait prévenu ses filles qu'elles pouvaient les étudier, mais ne jamais y avoir recours.
Comme à son habitude, Bellatrix avait trouvé un moyen de briser les règles. Aussitôt que son Maître et Seigneur lui en avait donné l'ordre, elle avait utilisé les Impardonnables. Elle était à peine sortie de Poudlard lorsqu'elle avait lancé son premier doloris, son premier imperium, son premier avada kedavra.
Le premier sortilège offensif qu'elle avait jeté n'était rien en comparaison de cela, mais son souvenir la fit doucement sourire. C'était un jour de février de l'année 1959. Narcissa avait été particulièrement insupportable, et Bellatrix avait voulu lui donner une bonne leçon. Elle avait dérobé la baguette de leur mère et lancé un sortilège de métamorphose que Cygnus lui avait appris : « serpensortia ». Lorsqu'un cobra était apparu devant Narcissa, la jeune blonde avait hurlé de peur et était partie se réfugier dans sa chambre, sous le regard amusé de son aîné. Depuis, la benjamine avait une peur bleue des serpents, ce qui était particulièrement ironique pour une Serpentard aussi fière que Narcissa Black.

Elle n'avait aucune mission de prévue en ce moment. À vrai dire, les choses avaient été plutôt calme depuis la fin de l'été. On était déjà au mois d'octobre, et Bellatrix n'avait rien à faire de ses journées. Parfois, elle se demandait ce qu'aurait été sa vie si elle avait trouvé un emploi comme ses autres camarades de Poudlard. Certains travaillaient au Ministère, d'autres reprenaient les entreprises de leurs parents. La grande majorité étaient mariés et commençaient à fonder des familles. Bellatrix allait avoir vingt et un an, et elle était sans emploi et sans enfant. Du moins, sans emploi officiel. Entrer au service du Seigneur des Ténèbres avait été la meilleure chose qui lui soit arrivée. Pour lui, elle avait fait des choses terribles, mais nécessaires. Si l'on reprenait la formule du mage noir qui avait tenté de conquérir l'Europe dans les années vingt, ce que faisaient les mangemorts n'était que pour servir « le plus grand bien ». Des sacrifices ne pouvaient pas être évités dans la construction d'un monde nouveau. Terrible, peut être, mais nécessaire donc. Bellatrix n'avait pas le moindre remord quant aux crimes qu'elle avait commis. Plus tard, les gens comprendraient pourquoi l'armée des Ténèbres avait agi ainsi. Les indésirables étaient de la vermine à éliminer, alors qu'il en soit ainsi. Les véritables sorciers ne pouvaient plus supporter la présence de ces nuisibles dans leur société. Les sangs de bourbe et leurs sympathisants étaient une gangrène dont il fallait stopper la progression, et rien de plus. Les nés-moldu n'avaient aucune légitimité à disposer de pouvoirs magiques. Les ancêtres des sangs-purs avaient été décimés pour ces mêmes raisons, alors pourquoi tolérer que de telles créatures profitent aujourd'hui de la magie ? Ils avaient leur monde, qu'ils le gardent. La communauté magique se porterait bien mieux sans eux.

A Black Tale : Sisters of House BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant