Alètheia Selwyn.

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Son souffle était encore court quand Bellatrix rajusta sa robe. Voldemort n'avait pas tenu sa parole. Il ne s'était pas contenté d'une seule fois. La sorcière aurait dû s'en vouloir d'avoir ainsi fait mentir son Maître, mais elle en était incapable. Elle était trop heureuse d'avoir été une nouvelle fois digne des faveurs du Seigneur des Ténèbres. Il était parti à la seconde même où l'affaire avait prit fin, laissant sa maîtresse seule et haletante.
Bellatrix, une fois rhabillée correctement, transplana au Château Lestrange. Elle alla directement dans la cuisine, étant affamée. Elle y trouva Mérida, assise sur une chaise, le visage grave. Tout en se servant une part de tarte, elle demanda à sa belle-mère ce qui n'allait pas.

- C'est terrible Bellatrix, terrible, répondit Mérida d'une voix blanche. La jeune Alètheia Selwyn a disparu.
- Selwyn ? Ils font partie des Vingt-huit Sacrés, cela n'a aucun sens.
- Bien sûr que cela n'a aucun sens ! Ce n'est qu'une enfant, une si douce enfant...
- Ne peut-il pas s'agir d'une fugue ?
- C'est ce à quoi j'ai d'abord pensé, mais la mère de l'enfant m'a assuré que c'était impossible. Alètheia est une jeune fille très calme, très sage... elle n'aurait jamais fait quelque chose de la sorte.
- Oh... étrange.

En vérité, Bellatrix n'était pas plus alarmée que cela. Les Selwyn étaient des sangs purs respectables, l'un d'eux était même au service du Seigneur des Ténèbres. Jamais leur Maître n'aurait commandé l'exécution d'un enfant de sang pur, et surtout pas un Selwyn.
Tout à coup, sa respiration s'arrêta. Son Maître ne pouvait pas être à l'origine de la disparition. Ses ennemis en revanche n'avaient jamais vraiment contre-attaqué. Peut être qu'il s'agissait là d'un message que les traîtres essayaient de faire passer à l'armée des Ténèbres. Après tout, tous soupçonnaient les familles nobles de faire partie des mangemorts, et leurs noms de familles étaient de notoriété publique. Il suffisait de choisir une cible suffisamment importante pour que l'attention du Seigneur des Ténèbres soit captée. S'il s'avérait que la jeune Alètheia Selwyn avait bien été enlevée par un ou plusieurs ennemis, alors l'affaire était bien plus grave qu'elle ne laissait paraître. Elle devait immédiatement prévenir son Maître.

- Je dois y aller. Désolée pour la petite. Je suis sûre qu'elle sera rapidement retrouvée saine et sauve.

Mérida lui lança un regard triste et se moucha bruyamment tandis que Bellatrix tournait les talons pour transplaner à nouveau au Manoir Malefoy.

****

Les points de Bellatrix tambourinaient sur la porte du bureau qu'occupait habituellement son Maître. Aucune réponse. Elle se mordit la lèvre inférieure, ne sachant que faire, et s'assit au sol. Elle savait qu'elle pouvait l'appeler en touchant la marque sur son avant-bras, mais craignait trop de l'interrompre dans quelque chose de plus important. Alors, elle attendit devant son bureau, immobile et en silence. Après une longue heure, le mage noir apparu au bout du couloir. La sorcière se leva aussitôt et fit une profonde révérence.

- Je n'ai pas le temps pour ce genre de choses, Bella, tu as déjà eu ta dose ce matin, dit Voldemort avec un léger sourire au coin des lèvres.
- Maître, je n'oserai pas vous...enfin...je viens vous voir parce que...

Il passa devant elle et entra dans son bureau, laissant la porte ouverte. Il fit signe à Bellatrix de venir s'asseoir et referma la pièce.

- Continue.
- J'ai appris par madame Lestrange que la jeune Alètheia Selwyn avait disparu.
- Hmm. Dommage.
- Maître, j'ai pensé qu'il pourrait s'agir de représaille de la part de nos ennemis. C'est pour cela que je suis venue vous voir. Je ne veux pas que la communauté de sang-pur cesse de nous soutenir par crainte d'être attaquée en retour. Je sais que les soupçons visent déjà grand nombre d'entre nous, Maître. Mais ce n'était jusque là que des mots dans le vide, sans aucune répercussion.
- Nous n'avons aucune preuve pour l'instant qu'il s'agit d'un enlèvement calculé par nos ennemis. Mais tu as eu raison de venir m'en parler, Bellatrix, et je dois avouer que je suis impressionné par ta capacité de réflexion. En effet, nos ennemis pourraient commencer à agir violemment et s'en prendre aux sorciers les plus précieux. Je prêterai une oreille attentive à cette affaire. Si tu as quelques nouvelles, je veux que tu viennes immédiatement me voir, comme tu l'as si bien fait aujourd'hui.
- Je vous tiendrai au courant, Maître.
- Bien, Bella. Autre chose ?
- Non, Maître.

A Black Tale : Sisters of House BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant