La pureté vaincra toujours.

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5 juin 1980, Manoir Malefoy, Wiltshire.

Quand Bellatrix arriva au Manoir Malefoy, elle fut prise d'une irrépressible envie de faire demi tour. Rodulphus dû l'en empêcher, et le couple traversa la foule qui se pressait au rez-de-chaussée. Tous étaient venu voir le nouveau venu, l'enfant tant attendu, le saint bébé Malefoy à qui Narcissa venait de donner naissance. Il y avait les Black, les Rosier, les Malefoy et les MacMillan. Bellatrix ne leur adressa pas un mot, et trouva leur présence ridicule. Elle finit par trouver Dobby, qui l'accompagna jusqu'aux appartements privés de la famille, où seuls les membres les plus proches étaient autorisés. Quand l'elfe poussa la porte, Bellatrix grimaça. Les cris du bébé lui tapaient déjà sur les nerfs. Son époux la poussa doucement à l'intérieur de la pièce, et la brune s'approcha de sa sœur qui tenait l'enfant contre sa poitrine. Bellatrix fit un petit sourire, qui ressemblait plus à un rictus de malaise, et félicita sa sœur. Lucius prit le compliment pour lui et assura qu'ils avaient durement travaillé pour avoir cet enfant miraculeux.

- Il se fout de ma gueule ? demanda Bellatrix sans même regarder Lucius.
- Bella... dit Narcissa. Tiens, il s'est calmé.

Bellatrix leva les yeux au ciel puis regarda le nourisson qui s'était tut. Narcissa le dévorait des yeux, et son aînée ne savait pas quoi faire maintenant qu'elle s'était assurée que sa sœur et son neveu étaient en vie.

- Tu veux le prendre dans tes bras ?

Bellatrix dévisagea sa sœur avait des yeux écarquillés.

- Quoi ? Non, pfff, dit-elle en riant nerveusement.
- Allez, dit Narcissa avec un sourire. Assieds-toi.

La sorcière s'assit et commença à paniqué. Elle regarda Narcissa lui tendre l'enfant comme si c'était une bombe à retardement. Bellatrix le saisit du bout des bras, et les garda tendu devant elle en regardant le bébé avec un air sceptique.

- Tiens le contre toi, Bella, ce n'est pas du linge sale, dit Lucius.

Bellatrix soupira et amena son neveu contre elle. Il dormait. Il était si petit, si fragile. Il avait un léger duvet blond sur le haut du crâne, ce qui fit sourire sa tante. Elle avait toujours su que sa sœur aurait des enfants blonds.

- Coucou toi, dit Bellatrix d'une petite voix. Bienvenue. Tu as un prénom ?
- Draco, répondit Narcissa en s'asseyant à côté de sa sœur. C'est Draco Malefoy.
- Et bien Draco, j'espère que tu auras d'autres qualités, parce que tu pars mal dans la vie avec un nom pareil.
- Bella ! s'offusqua Narcissa.
- Je plaisante, mentit Bellatrix. Tiens, reprend-le. Je dois y aller. Encore toutes mes félicitations. Oh et, avant que j'oublie.

Bellatrix sortit une petite boite en satin bleu et la tendit à Narcissa.

- C'est pour le petit. On l'a faite faire en France.
- Merci, Bella, dit la blonde en ouvrant la boite.

Elle en sortit une petite gourmette en or, avec une inscription gravée à l'intérieur. Narcissa lut à voix haute :

- « La pureté vaincra toujours » ... la devise des Malefoy... merci, Bella, Rodulphus. Quel présent attentionné.
- Ouais. Bon, cette fois on y va. Repose toi bien.

Le couple Lestrange quitta les lieux sans plus de cérémonie. Bellatrix avait hâte de voir ce que deviendrait le petit Draco Malefoy, et se réjouit de voir enfin la nouvelle génération émerger, tout en regrettant de ne pas pouvoir réellement y participer. Si elle avait un fils, elle saurait déjà l'avenir qu'il aurait. Si elle avait un fils, il servirait le Seigneur des Ténèbres à partir du jour même où il recevrait sa baguette, et jusqu'à son dernier souffle.


****


12 septembre 1980, Chemin de Traverse, Londres.


Narcissa traversait l'Allée des Embrumes en poussant le landau dans lequel se trouvait le petit Draco, qui était endormi. Elle était allée faire quelques achats chez Barjow et Beurk, et profitait du soleil pour continuer ses courses jusqu'au Chemin de Traverse. Alors qu'elle se dirigeait vers la boutique de Madame Guipure, elle entendit une voix qui lui était vaguement familière. Intriguée, la femme jeta un coup d'œil derrière elle pour apercevoir deux femmes rousses, elles aussi accompagnées de poussettes. L'une était petite, ronde, aux cheveux bouclés, et Narcissa ne put retenir un rictus de dégoût quand elle vit Molly Weasley, avec ce qui devait être son vingtième gosse. L'autre, l'épouse Malefoy mit plus de temps à la reconnaître. Puis, elle s'en souvint. Cette jeune femme, grande, fine, avec de beaux yeux verts, c'était la sang de bourbe qui trainait toujours avec Severus Rogue à Poudlard du temps où Narcissa y était encore. Quand son nom lui revint, les deux rousses avaient déjà remarqué que Narcissa les regardait. Lily Potter jeta un regard mitigé à la blonde et, d'instinct, se plaça devant son petit. Molly toisa Narcissa avec dédain, et la blonde lui rendit la pareille avant de lui tourner le dos, la tête haute.


****


- Si, si, je t'assure. Weasley et Potter, ensemble, sur le Chemin de Traverse. Les deux avaient des enfants. C'est une honte. Encore un Weasley, dit Narcissa en portant son verre de vin blanc à ses lèvres.
- Ils finiront par mourir de faim s'ils continuent, ils n'ont pas les moyens d'avoir autant d'enfants, répondit Lucius avec un rire sarcastique. Mais tant mieux, ça nous fera moins de travail à faire. Et tu ne devineras pas où le père Weasley travaille désormais.
- Où ça ?
- Au Service des détournements de l'artisanat moldu, se moqua Lucius.
- J'ignorais que ce genre d'activité existait au Ministère, répondit Narcissa avec une grimace. C'est scandaleux.
- Ne t'inquiète pas, Cissy. Les choses auront tôt fait de changer.

Des pleurs se firent entendre, et le couple tourna en même temps la tête vers le berceau du bébé qui était posé non loin d'eux. Narcissa se leva pour aller voir, mais Dobby arriva avant elle aux côtés de Draco et se pencha pour apaiser l'enfant. Narcissa se figea, puis devint rouge de colère.

- Ne t'approche pas de mon fils, immonde créature ! aboya la sorcière.

Avant que Dobby ait pu toucher l'enfant, un éclair de lumière rouge vint le frapper et le propulsa contre le mur d'en face. Le pauvre elfe de maison émit un gémissement de douleur en retombant sur le sol, et Narcissa alla prendre son fils adoré dans ses bras dans l'indifférence la plus totale.

- Là, maman est là, murmura-t-elle au bébé en le serrant contre sa poitrine.


****


18 novembre 1980, Manoir Malefoy, Wiltshire.


La salle de réunion était silencieuse en cette fin d'après-midi. Dehors, la nuit était déjà tombée, et le jardin immense de la propriété Malefoy était recouverte de neige. Ce début d'hiver était rude, et la température avait chuté ces derniers jours ; tout comme le moral des troupes. Les aurors étaient de plus en plus performants, et la plupart des mangemorts sentaient bien que l'étau se resserrait autour d'eux. Dans la semaine Dolohov avaient été capturé. Certains soupçonnaient Igor Karkaroff d'avoir participé à son arrestation en donnant des informations au Bureau des Aurors. Lui-même avait été retrouvé par Alastor Maugrey peu de temps avant la mort de Rosier et Wilkes. Les serviteurs du Seigneur des Ténèbres commençaient peu à peu à considérer l'éventualité qu'ils puissent perdre la guerre, et leur fidélité au mage noir était mise à rude épreuve. Néanmoins, les récits de ce qui était arrivé à Regulus Black les dissuadaient de retourner leur veste. Les Lestrange les avaient prévenus, s'ils trahissaient leur Maître, ils seraient tué de la même façon que le jeune Black.

Lord Voldemort parcourut l'assemblée d'un regard froid. Ses yeux se posaient et examinaient chacune des personnes présentes dans la pièce. Bellatrix savait pertinemment ce que son Maître faisait alors. Le mage noir était un legilimens accompli, et les esprits de ses partisans n'avaient aucun secret pour lui. La seule sur laquelle il ne posa pas son regard fut Bellatrix. En revanche, il s'attarda sur un jeune mangemort assis non loin d'elle.

- Shafiq, dit le mage noir d'une voix douce. Debout.

Le jeune homme se leva, et la peur pouvait aisément se lire sur son visage. Il déglutit, et regarda le sol, incapable de lever les yeux vers son Maître.

- Si tu veux quitter nos rangs, va, dit Voldemort avec un léger sourire. Tu nous as bien servi... tu mérites amplement du repos...

Shafiq s'était mis à trembler, et il secoua la tête, les dents serrées.

- Non ? Tu souhaites rester ? le tenta le Seigneur des Ténèbres.
- Ou...oui, mon Seigneur, répondit le mangemort d'une voix mal assurée.

Le sourire de Lord Voldemort s'élargit, puis il s'adressa au reste de ses soldats.

- Notre ami Shafiq pense que ma fin est proche, qu'Albus Dumbledore et ses alliés vont précipiter ma perte. Shafiq croit que nous allons être battus par les incapables du Ministère. Il voudrait s'enfuir loin de son Maître, mais ne sait pas comment.

L'hilarité gagna les mangemorts, et Voldemort se délecta de son instant de gloire, braquant son regard glacial dans celui de Shafiq qui était au bord de la perte de conscience. Quand les rires s'apaisèrent, le mage noir reprit la parole.

- Tu veux partir, et je suis miséricordieux. Laisse-moi t'aider, veux-tu ?
- Maître... je vous en...
- Avada kedavra.

Shafiq s'écroula. Cette fois, seuls quelques mangemorts souriaient toujours. Bellatrix, elle, regardait Lord Voldemort avec une adoration sans borne.

- Et bien...ne restez pas là... dit Voldemort en brisant le silence morbide qui s'était installé. N'avez-vous pas une réception spéciale chez les Lestrange ?

Les mangemorts se levèrent alors dans un bruyant brouaha, prêt à se rendre au Château Lestrange où la plupart avaient été invités pour la soirée. Bellatrix, elle attendit que tout le monde soit parti pour adresser la parole au Seigneur des Ténèbres.

- Maître ?
- Hmm.
- Je...me doute que vous avez mieux à faire mais... vous êtes naturellement convié à la modeste soirée que nous organisons, dit la brune avec des yeux pleins d'espoir.
- Je suis sûr que cette réception n'a rien de modeste, répondit Voldemort. J'ai effectivement mieux à faire, mais je suis sûr que tu sauras profiter de la fête organisée en ton honneur malgré mon absence.
- Oh... et bien, nous nous reverrons à la prochaine réunion dans ce cas, mon Seigneur, répondit la mangemort d'une petite voix.
- Hmm.

Elle fit quelques pas vers la sortie alors, mais Lord Voldemort l'interpela.

- Bella.

Elle se retourna, le cœur battant.

- Joyeux anniversaire.


****


Bellatrix Lestrange était somptueuse pour son vingt-neuvième anniversaire. Vêtue d'une magnifique robe de bal noire qui mettait en valeur ses courbes étroites et sa poitrine ronde, elle brillait plus fort qu'un diamant au milieu de la piste de danse, aux bras de son époux.

- Bientôt trente ans... se plaignit la brune. Je suis si vieille. Bientôt, j'aurai des rides et du ventre.
- Arrête un peu, répondit Rodulphus. Moi j'ai déjà trente ans et regarde : je suis d'une beauté renversante.
- Toi ce n'est pas pareil, tu es un homme.
- Et ?
- Et on n'attend pas d'un homme qu'il soit beau. On attend d'un homme qu'il soit riche.
- C'est pour cela que tu m'as épousé ?

Bellatrix ne put s'empêcher de rire à cela. Le souvenir du jour de leur mariage lui revint à l'esprit, et l'idée que cette union arrangée ait pu donner naissance à la paire de combattants la plus redoutées de l'histoire transforma son rire moqueur en rire attendrit.

- Je crois plutôt que c'est toi qui m'a épousée pour mon argent, répliqua-t-elle.
- Foutaises, rétorqua Rodulphus. Les Lestrange sont bien plus riches que les Black. Notre coffre-fort à Gringott's est trois fois plus gros, et trois fois plus rempli.
- Oh... mais tu as oublié nos coffre-forts en France, en Turquie, aux Caïmans et en Suisse.
- Ah...bon je suis obligé de le reconnaître alors. Oui, Bella, je ne suis là que pour l'argent. Je n'ai que faire de ta beauté immense, de tes innombrables talents magiques, de ton humour et de ta loyauté sans borne. Seuls les gallions m'intéressent.

Tout à coup, Rodulphus se figea.

- Puis-je t'emprunter ta cavalière, Lestrange ?

Les yeux de Bellatrix s'écarquillèrent quand elle reconnut la voix de son Maître. Son époux ne répondit rien, mais amena la main de sa femme jusqu'à celle que leur Maître lui tendait, et s'effaça.
Décidemment, cela devenait une habitude pour Lord Voldemort d'interrompre les danses du couple Lestrange.

- Maître, souffla la sorcière, je croyais que...
- J'ai finalement réussi à trouver le temps, Bella, alors ne me fait pas regretter.

Les deux menèrent alors une valse fluide, gracieuse, et silencieuse. Bellatrix, la tête légèrement renversée, ses cheveux tombant en cascade jusqu'au bas de son dos, observait son Maître avec émerveillement. Lorsque la première valse prit fin, Lord Voldemort baissa les yeux vers sa servante.

- Dix ans déjà que tu es à mes ordres, Bellatrix, murmura-t-il.
- Les plus belles années de ma vie, mon Seigneur, répondit la mangemort à voix basse.
- Il ne me reste plus qu'une seule chose à régler...un fâcheux obstacle...il me faut attendre le moment propice, mais lorsque cela sera fait, plus rien ne pourra m'arrêter.
- Un obstacle, Maître ? Laissez-moi vous en débarrasser, dit vivement Bellatrix.
- Non, Bella. Ce doit être moi, répondit calmement le mage noir.

La sorcière ne répondit rien à cela. Puis, tout à coup, Voldemort se pencha vers elle et se mit au niveau de son oreille.

- Retrouve-moi à la maison dans une heure.

Avant que Bellatrix ne puisse lui demander de quelle maison il voulait parler, il avait disparu. « À la maison ». La sorcière réfléchit à toute allure, puis devina enfin. Lord Voldemort ne pouvait référer ainsi qu'à un seul lieu, un lieu que seule Bellatrix semblait connaître. Une nouvelle fois, la mangemort devrait se rendre dans la mystérieuse maison de pierre de Little Hangleton, à deux pas de là où Lord Voldemort avait assassiné son père et ses grands-parents. La maison des Gaunt.

A Black Tale : Sisters of House BlackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant