A Black Tale : Sisters of House Black

Entrevue nocturne.

Bellatrix se réveilla en sursaut, sentant sa marque la brûler sur son avant-bras. Elle se jeta en dehors de son lit et enfila une cape par dessus sa robe de nuit, avant de chausser des bottes de cuir et de transplaner. En se dirigeant vers le Manoir Malfoy, elle défit sa natte et ajusta sa cape pour cacher son corps mal protégé par le tissu fin de sa nuisette. Elle avait le visage encore gonflé de sommeil mais n'y prêta pas attention ; son apparence étant dans l'immédiat le cadet de ses soucis. Ce qui importait, c'était qu'elle était sobre depuis une semaine et que c'était la première fois depuis la dernière réunion que son Maître la convoquait. Elle s'étonna cependant de l'heure tardive à laquelle il avait jugé bon de l'appeler car il était une heure du matin.

Lorsqu'elle franchit les portes du manoir, elle fut soulagée de voir que personne n'était là pour constater sa présence. Aussi, elle se dirigea immédiatement vers les quartiers de Lord Voldemort. Ce dernier l'attendait dans son bureau. Elle n'eut pas besoin de toquer à la porte, celle-ci s'ouvrit avant que le poing de la sorcière ne touche sa surface. Elle découvrit son Maître debout devant la fenêtre qui donnait sur le jardin des Malefoy. Il ne la regarda pas mais désigna un siège d'un geste las de la main, l'invitant à s'asseoir. Elle prit place nerveusement, et fixa le mage noir, le souffle court.

- J'ai longuement réfléchi, Bellatrix, dit enfin Voldemort d'une voix létale. Tu es un soldat féroce, une adversaire et une mangemort redoutable.

Les yeux de la brune s'embuèrent, elle sentit ses joues rougir sous l'émotion.

- Mais tu es incapable de te contenir. Tu es distraite, tu es influençable, tu te laisse submerger par tes émotions. Je ne peux pas me permettre de garder une telle personne dans mes rangs.
- Maître, je vous en supplie...commença Bellatrix qui voyait où il voulait en venir.
- Silence.

L'ordre ne laissait aucune place à l'argumentation. Bellatrix resta immobile, la bouche ouverte, luttant pour contenir ses larmes.
Voldemort se tourna lentement vers elle. Lorsqu'il remarqua sa tenue, il se figea pendant une fraction de seconde puis détourna presque immédiatement son regard. La sorcière voulait se jeter à ses pieds et le supplier de la pardonner, lui promettre qu'elle ferait des efforts et que jamais plus elle ne laisserait ses problèmes personnels interférer avec sa mission. Elle voulait lui dire qu'elle était prête à tout pour lui, qu'elle voulait vivre pour lui, le servir jusqu'à son dernier souffle. Elle voulait lui dire qu'il lui avait donné un but, une raison de se battre, qu'elle n'était rien sans lui. Elle voulait lui dire que, s'il voulait se passer de ses services, alors il pouvait mettre fin à ses jours car elle refusait de vivre une seule seconde d'une vie qui ne serait pas vouée au service du Seigneur des Ténèbres. Mais elle resta muette.

- Néanmoins, reprit-il d'une voix plus douce, si on t'enlevait toutes tes émotions, je crois que tes meurtres seraient d'un ennui total et que tu serais bien moins efficace. N'est-ce pas ta haine des sang-de-bourbe qui a d'abord motivé tes actions ? N'est-ce pas le plaisir qui tu as ressenti en torturant tes ennemis qui t'a encouragé à redoubler de férocité ? N'est-ce pas l'adoration que tu me portes qui te permet de livrer bataille en ne te souciant que de ton efficacité ?

Bellatrix était rouge écarlate désormais. Elle était confuse, ne comprenait plus la situation. Il posa à nouveau son regard sur elle et, cette fois, prit son temps pour la détailler dans toute sa forme. La brune sentit une vague de chaleur ébranler son corps.

- Je veux que tu trouves le juste milieu, Bellatrix. Sers-toi de tous ces affects pour combattre, mais ne te laisse pas submerger. Trouve le vide en toi lorsqu'il le sera nécessaire. Je veux que tu te débarrasse de tout le superflu et que tu ne gardes que ce qui te motive à te surpasser dans ta mission.
- Maître, je ne vous décevrai plus jamais. Merci, merci, votre miséricorde est grande, vous êtes trop juste, Maître.
- Ce n'est pas la première fois que tu me fais des promesses vaines, Bellatrix. Je me surprends moi-même en ne t'exécutant pas sur le champ. Vois-tu, je crois que je n'arrive pas à me débarrasser de toi car je sais qu'aucun de mes fidèles n'est prêt à me servir comme toi. Tu n'agis pas pour ton propre intérêt, mais seulement pour me satisfaire. Pourquoi, Bellatrix ?
- Maître je...j'adhère fortement à votre idéologie je...je sais qu'il y a des créatures en ce monde qui ne mérite pas d'avoir accès à la magie et qui affaiblissent la puissance de ceux qui sont bien nés alors...
- Non. Il n'y a pas que cela. Alors répond moi. Pourquoi ? Répéta Voldemort d'une voix glaciale.