Chapitre 13

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Herman.

Nous avons le feu vert, Laura peut avoir mon enfant sans problème. Le mois de mars risque d'être beau pour nous deux, si la FIV fonctionne. Je garde quand même les pieds sur terre, le gynécologue a bien dit que la fécondation in-vitro pouvait ne pas fonctionner dès la première fois. On a trois tentatives avant d'abandonner.

Enfin, je me gare chez moi, c'est bientôt 13 heures, c'est l'heure de manger. Laura est avec moi, on va manger ensembles ce midi, on va en profiter pour discuter de l'emménagement et de sa démission au boulot.

Nous nous dirigeons vers l'ascenseur, toujours dans le silence. Je sens Laura plongée dans ses pensées, je me demande ce qu'il ce passe dans sa petite tête. J'espère qu'elle n'est pas en train de regretter.

Elle suis le mouvement quand l'ascenseur s'arrête à mon étage et elle va s'installer à table. Je file dans la cuisine, Stéphanie est là. Je la préviens que, pour une fois, je mange à table et qu'il y a quelqu'un avec moi. Faudra que je présente les deux femmes, elles vont cohabiter un petit moment ensembles, mais j'y ferais quand elle viendra emménager chez moi.

Je retourne dans la salle à manger, Laura est définitivement plongée dans ses pensées.

-Hé, Laura, quelque chose ne va pas ?

Elle secoue la tête en se redressant et en me regardant.

-Non, tout va bien. Je pensais juste à ces quelques mois avec toi.

-T'as peur que ça ce passe mal ?

-Pourquoi ça ce passerais mal ?

-J'en sais rien. Peut-être que tu as des habitudes que je ne supporterais pas.

Stéphanie arrive et pose les assiettes en saluant Laura, qui la salut aussi. Je récupère mon verre et prends quelques gorgées, cette matinée m'a donné soif.

-J'ai effectivement une habitude que tu peux ne pas aimer. J'adore me balader nue chez moi.

J'avale de travers l'eau que j'avais dans la bouche et me mets à tousser, elle vient de me choquer. Je l'entends rire en venant me taper dans le dos, je mets du temps à calmer ma toux, mais j'y arrive.

-T'es pas sérieuse ?! Demandai-je alors qu'elle retourne s'asseoir.

-Je suis très sérieuse. J'adore cette sensation.

-Je suis prêt à parier que tu te fous de moi.

-Pas du tout.

Elle prends son verre et prends à son tour quelques gorgées, puis elle rigole en le posant. Elle n'est pas sérieuse, je le savais.

-Je savais que tu te moquais de moi.

-Bah oui. Je suis assez pudique, mais j'aime beaucoup porter juste un tee-shirt et un petit short pour me détendre, été comme hiver.

-Ça me rassure.

-Quoi ? Je sais, par des échos et des vues de unes de journaux, que tu es un chasseur de fées. Ne me dit pas que me voir nue te dérangerais vraiment.

-Ça me dérangerais, franchement.

Elle lève les yeux au ciel puis elle prends sa fourchette.

-Bon appétit. Et évite de t'étouffer en mangeant.

-Si tu ne me ressors pas de phrase qui risquerais de me choquer, je ne devrais pas m'étouffer de nouveau.

-Je vais voir.

Je lui souhaite un bon appétit puis nous commençons à manger en discutant de tout et n'importe quoi. Elle me parle de sa passion du chant et quand elle est arrivée à New-York. Je lui confie peu de choses de moi, j'ai pas envie qu'elle en sache trop sur ma vie.

-En fait, ce soir je vais au bar pour chanter, annonce-t-elle quand Stéphanie a débarrassé la table. Et j'irais même si tu refuses.

-Pourquoi je refuserais ? T'as le droit de sortir prendre l'air avant que de voir tes sorties réduite.

-Merci. Vous êtes trop généreux monsieur. Mais sache-le, je peux démissionner de mon boulot, quitter mon appartement, mais je continuerais à chanter dans ce bar.

-On verra.

-Pas on verra. Herman, tu sais très bien que la chanson est ma passion, je ne m'arrêterai pas parce que tu le demandes. Ou que tu l'exige.

-Hé je te rappelle que tu vas habiter chez moi, alors j'ai le droit de te demander certaines choses.

-Si tu m'interdis de chanter, je te jure de déchirer le contrat et de partir. Peu importe ce que tu m'offres.

Bon sang, j'ai choisis une tête de mule comme future mère de mon enfant.

-T'es une tête de mule en fait.

-Pas du tout, je ne veux juste pas que tu me prive de toutes mes libertés. Tu sais que la chanson est ma passion et il est hors de question que tu m'en prive. Tant que je ne suis pas enceinte, je vais continuer à vivre comme je l'entends. Et si le gynécologue me donne son feu vert, je profiterais toujours d'une soirée scène ouverte. OK ?

-Compris madame.

Je capitule, elle ne lâchera pas l'affaire, mais je vais réussir à lui imposer du repos pendant la grossesse.

-Merci. Et dis-moi, quand est-ce que tu veux que j'emménage ?

-Le week-end prochain. Je te laisse une petite semaine pour rassembler tes affaires. Est-ce que tu as des meubles que tu souhaites récupérer ?

-Du tout. J'étais dans un meublé, rien ne m'appartiens, hormis mes vêtements.

-Parfait. J'enverrais quelqu'un avec un véhicule pour t'aider à tout déménager.

-Pourquoi tu viens pas m'aider ?

-J'ai des rendez-vous la semaine prochaine, c'est pour ça.

-D'accord.

Nous continuons notre petite discussion un petit moment, puis mon portable sonne, c'est le boulot. Je laisse Laura y aller, lui rappelant de réunir ses affaires  et de faire son courrier de démission.

Je file ensuite dans mon bureau pour répondre à l'appelle que j'ai. Je me mets au boulot, moi qui pensais être tranquille aujourd'hui...

J'entends quelqu'un toquer à la porte, je lève la tête et regarde qui vient d'arriver. C'est Stéphanie, elle a un plateau dans les mains.

-Votre café monsieur.

-Merci Stéphanie. Vous êtes un ange.

-Je fais juste mon travail.

Elle rigole puis vient poser le plateau sur mon bureau.

-Monsieur, je peux vous demander quelque chose ?

-Bien sûr.

-La jeune femme qui était avec vous tout à l'heure, c'est celle que vous avez choisit ?

-Oui. Je vous la présenterais le week-end prochain. Elle vient s'installer samedi.

-D'accord. Je m'occuperais de nettoyer sa chambre. Vous savez si elle a des allergies ?

-Non. Vous lui demanderez quand elle arrivera. Je vous laisserais faire un point toutes les deux.

-Très bien. Je vous laisse travailler.

Elle sort du bureau en fermant la porte, je me remets au boulot. Ce soir, je vais peut-être sortir, j'ai besoin de m'aérer.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant