Chapitre 64

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Vendredi, Herman.

Je suis dégouté. Laura a son rendez-vous aujourd'hui chez le gynécologue, celui que je ne dois pas loupé pour le début d'une possible grossesse, mais je dois partir en urgence pour la Nouvelle-Orléans. Je ne rentrerais que demain après-midi, ça va me bouffer mon vendredi après-midi, que j'avais posé exprès pour Laura, et mon samedi matin alors que c'est mon anniversaire. Ça m'énerve.

Je rentre rapidement à la maison, je dois prendre quelques affaires pour ma nuit là-bas, je vais en profiter pour parler à Laura et lui dire que je ne peux pas venir cet après-midi avec elle. Henry le voit que je suis gonflé, il ne dit rien et passe de la musique que j'aime bien dans la voiture.

Nous arrivons à la maison, je fonce faire mon sac et je toque à la porte de la chambre de Laura. Elle est dedans, sur son lit, avec son livre de français, son carnet, son ordinateur et ses lunettes qui lui donne un air d'intello que j'adore. Elle lève la tête vers moi, souriante.

-Hé, t'es rentré plus tôt ?

-Ouais. Je devais venir récupérer un sac, je pars à la Nouvelle-Orléans, urgence de dernière minute.

-T'es sérieux ?

-Très, et ça me fait autant chier que toi de ne pas pouvoir venir avec toi au rendez-vous.

-Mais non ! C'est pas cool, mais je comprends.

-Je savais que tu allais comprendre.

-C'est le boulot et si c'est urgent, je ne peux pas t'engueuler.

-Merci. Je ne sais pas quand je serais libre, envoie moi un message quand tu sors du rendez-vous.

-J'attendrais plutôt que tu reviennes, surtout si c'est une bonne nouvelle.

-Tu fais comme tu veux.

J'entends Henry m'appeler du salon, je vais rapidement embrasser Laura.

-Je rentre demain après-midi, promis.

-T'as pas besoin de me faire de promesse. Et file avant d'être en retard. Va vite régler ce problème.

-À demain.

-À demain.

Je sors de sa chambre et je rejoins Henry. Nous descendons rapidement à la voiture, on s'installe et on part. Je prends mon ordinateur et travaille un peu dessus durant le trajet, pour être au point sur ce que je dois faire. C'est un immeuble qui tarde à être rénové, l'entreprise de rénovation a décidé d'arrêter car ils s'estiment mal payés. Ça me fait chier qu'on dise ça, sachant que je paie toujours très bien les entreprises s'occupent des rénovations.

Autant dire que je risque de les viré et de prendre une autre société. Sauf s'il y a effectivement un problème de calcul, ils n'ont pas à faire ça.

-Monsieur, je peux vous poser une question ?

La voix d'Henry me sors de mon travail, je ferme mon ordinateur et je le regarde.

-Bien sûr. Je vous écoute.

-Vous avez des sentiments pour Laura ?

-Quoi ?

-Je vous vois très attaché à cette femme et j'ai l'impression que ce n'est pas parce qu'elle est votre mère porteuse. Il y a autre chose, jamais vous ne l'aurez invité à voyager avec vous si vous ne ressentiez rien pour elle.

-C'est surtout que je ne voulais pas qu'elle s'ennuie ici, ce n'est en aucun cas une question de sentiment amoureux.

-Vous êtes sûr ? Je ne vous ai jamais vu comme ça, avec aucune femme.

-En même temps, je n'ai jamais eu une femme comme ça à la maison. Et je suis attaché à Laura, ça ne veut pas dire que je suis amoureux d'elle.

Même si ce sentiment ne me dérange pas, je n'aime pas quand on dit que je suis amoureux quand je ne le suis pas du tout. Je suis attaché à Laura, je l'apprécie énormément, elle m'attire et elle aura toujours une place particulière dans ma vie, mais je ne suis pas amoureux d'elle. Peut-être pas encore on va me dire, mais je laisse la vie faire les choses et je ne m'interdit pas l'idée d'avoir des sentiments. Je ne suis vraiment pas le genre badboy sans sentiments. J'ai un cœur et j'ai pas honte de le montrer. Je le cache juste pour protéger les gens que j'aime et à qui je tiens.

-D'accord.

-Dites-moi pas que vous allez insister.

-Non, bien sûr que non. Mais vous savez que je serais toujours une oreille attentive.

-Je le sais. Merci de me le dire.

-C'est un plaisir.

Nous arrivons à l'aéroport, nous allons directement sur le tarmac. L'avion nous attends avec deux de mes collaborateurs, ils vont m'aider à régler ce problème. Nous nous installons dans l'avion et on se mets directement au travail. J'envoie juste un dernier message d'excuse à Laura et j'envoie un mail au gynécologue pour lui dire que je ne serais pas présent. Je pose mon téléphone et je me concentre sur le problème du boulot.

Le lendemain après-midi, Herman.

Je rentre enfin à la maison, mon problème a été réglé d'une façon simple : l'entreprise de rénovation a été viré. Ils étaient bien payés, avaient de bons matériaux, faut pas se foutre de moi. J'ai déjà une nouvelle entreprise, une avec laquelle j'ai l'habitude de travailler, qui ne me revient pas trop cher et qui a ouvert une succursale à la Nouvelle-Orléans il y a quelques mois. On s'entend bien et je connais la qualité de leur travail.

Enfin, je rentre à la maison, ça fait du bien. Et aujourd'hui, en plus, je fête mes 31 ans. Je ne sais pas si Laura le sais, c'est pas bien grave si elle ne le sais pas. Mais elle est très curieuse, je ne serais pas étonné si elle le sais.

Henry me dépose à la maison, il me souhaite un bon anniversaire avant d'aller chez lui. Je me dirige vers l'ascenseur en regardant mes messages, mon petit frère et de mes parents. Personne ne peut venir, mais c'est pas bien grave, j'irais les voir quand je pourrais. Je réponds et les portes s'ouvrent pile quand je verrouille mon téléphone.

Je m'avance dans l'appartement, Stéphanie vient m'accueillir.

-Bonjour monsieur. Bon anniversaire !

-Merci Stéphanie, et bonjour.

Elle vient me faire la bise, chose qu'elle ne fait qu'à mon anniversaire et Noël. Elle prends mon sac, le travail revient toujours au galop avec elle.

-Où est Laura ?

-Dans sa chambre.

-Merci.

Je monte rapidement dans sa chambre, je toque et entre quand elle me dit que je peux. J'espère qu'elle aura une bonne nouvelle à m'annoncer.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant