Chapitre 110

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Quelques jours plus tard, Herman.

Aujourd'hui, Laura rentre. On est le 2 octobre, mercredi, j'ai hâte qu'elle rentre à la maison. Elle va mieux, elle a besoin de repos, mais elle va mieux. Le seul point qui l'attriste vraiment, c'est la perte du bébé. Elle a revu la psy, qui l'aide vraiment, mais Laura va vraiment avoir du mal à s'en remettre. Tout comme moi.

J'arrive à l'hôpital, je me gare et fonce dans la chambre de Laura. Quand j'entre dans la pièce, je vois mère et fille discuter ensembles en faisant le sac, ça me fait sourire. Laura est la première à se tourner vers moi, elle sourit en me voyant.

-Coucou Herman.

-Salut. Comment tu te sens aujourd'hui ?

-Libre. Ça fait du bien de me dire que je sors enfin.

-C'est pas pour autant que tu vas vadrouiller partout.

-Je sais. D'ailleurs, il faut qu'on se parle.

-C'est grave ?

-Je vais t'expliquer. Maman, laisse-nous seuls cinq minutes.

Nelly hoche la tête et sort, je m'avance vers Laura, inquiet.

-Qu'est-ce que tu veux me dire ?

-Heu, je vais faire ma convalescence chez mes parents, à Durham.

-Quoi ? Mais t'es pas assez bien ici ?

-Je ne me sens plus en sécurité ici. J'ai pris la décision hier.

-T'as pris la décision ou bien c'est ta mère qui t'y a imposé ?

Elle fronce les sourcils en posant son tee-shirt, elle n'aime pas ma question.

-Herman, crois-tu que ma mère peut me forcer à partir avec elle ?

-J'y crois.

-Et bah tu te trompes. Elle m'a proposé de rentrer, de retrouver ma famille. Je ne pouvais pas refuser. Et j'ai besoin de calme et de sécurité. Je sais que là-bas, rien ne va m'arriver.

-Ici aussi. Tu sais que je tiens toujours à ta sécurité.

-Tu y tiens, pourtant je me suis retrouvée ici. Je ne me sens plus en sécurité à New-York.

J'ouvre la bouche, mais rien ne sort. Elle part, ça me fait mal. J'ai quand même une dernière question.

-Tu reviendras quand même ? Tu vas pas partir indéfiniment ?

-Je...

Elle hésite, c'est pas bon. Elle baisse les yeux, prends une inspiration et vient vers moi.

-Je ne compte pas revenir ici. Herman...

-Non, j'ai compris. Je te laisse finir, je vais voir l'accueil, savoir s'ils ont ta facture. Je la paie et je rentre.

-Herman, s'il te plaît, attends.

Je sors de la chambre sans attendre, Nelly était devant la porte. Elle retourne voir sa fille, moi je vais vers l'accueil, réussis à récupérer la facture, fait le chèque et je rentre chez moi. Hors de question de rester ici.

J'arrive chez moi plus rapidement que prévu et je me dirige vers ma terrasse, pour respirer. Je fais les cent pas dessus, jusqu'à ce que mon téléphone sonne. Je le prends et regarde, c'est un message de Nelly, elles passent à l'appartement récupérer les affaires. Putain, Laura part. Définitivement. Je donne un coup dans une chaise et je me cale contre la rembarde. Je regarde le trafic, ça ne me détends pas comme d'habitude.

Du bruit me sort de ma contemplation, je me tourne. Laura est là, c'était pas difficile de me retrouver. Je me retourne vers la route, j'ai pas envie de l'affronter droit dans les yeux.

-T'es pas encore partie ?

-Je voulais te parler avant. T'es partie comme une furie.

-C'est normal, non ?

Je sens que je suis amer, sec, mais c'est juste pour m'éviter de craquer.

-Herman, j'ai pas pu t'expliquer vraiment mon choix.

-Et t'as pas à le faire.

-J'ai à le faire.

-Pour avoir la conscience tranquille. Te dire que tu as largué quelqu'un comme il faut. Que tu ne veux pas faire comme tu as fait avec ton ex.

-C'est méchant ça Herman. Et je voulais juste te dire que ma décision était réfléchis. Tu as d'autres ennemies, d'autres problèmes, je ne serais jamais en sécurité totale avec toi. Ces quelques mois avec toi était les plus beaux de ma vie, mais ils ne réussissent pas à éclipser le malheur sur j'ai subit.

-D'accord.

-D'accord ? C'est tout ?

-Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre Laura ?!

Je me retourne et la regarde, la tristesse arrive.

-Je t'ai tout donné Laura ! Tout ! Mon temps, mon énergie, mon cœur, mes sentiments ! Et aujourd'hui, tu me quittes juste parce que tu ne te sens pas en sécurité ! Je ne vais pas te dire un "merci d'être passé, au revoir, bon voyage" ! Je savais que tomber amoureux de toi était une très mauvaise idée !

-Herman...

-Non, c'est bon ! Je ne veux plus t'entendre, plus te voir ! Sors de chez moi ! J'ai été trop con à t'ouvrir la porte, j'aurais du le sentir qu'une femme comme toi fuirais à la première occasion.

Elle me regarde, c'est comme si je l'avais poignardé. Mais elle me fait autant mal, je veux qu'elle comprenne. Rien ne sort de sa bouche, elle se contente de partir. Quand je la vois disparaître, je hurle. J'envoie valser la vaisselle qu'il y a sur la table et je craque. J'ai vécu près d'une semaine tendu, inquiet, pour que ça ce finisse comme ça, dans des cris de ma part. Elle m'a quitté et elle est partie avec un bout de mon âme. Je m'assois contre la rembarde et je pleure. J'ai perdu la femme que j'aime.

Je retourne à l'intérieur après un long moment, j'ai moi aussi besoin de souffler. Je vais dans ma chambre, sors un sac et le remplis. Je vais aller chez mes grands-parents, à la campagne. Je sais qu'ils ne poseront pas un milliard de questions sur ma présence.

Quand je sors de ma chambre, je vois que celle de Laura est ouverte. J'entre dans la pièce, le lit est fait, la bibliothèque est vide. Sur le bureau, il y a le téléphone que je lui ai offert au début du contrat, son ordinateur et le doudou qu'elle avait acheté pour le bébé. Il y a aussi une enveloppe, je ne la touche pas, j'ai pas envie de remuer le couteau dans la plaie.

Je fais un tour du dressing, il ne reste plus rien hormis la robe que je lui ai payé lors de la réouverture du musée de New-York, avec le collier. Je jette un coup d'œil aux tiroirs, plus rien non plus, elle a tout pris. Je vais dans la salle de bains, plus un seul produit ne traîne, comme dans la mienne.

Je sors rapidement de cette chambre et je pars à mon tour. Dans l'ascenseur, j'envoie un message informel à mes collaborateurs que je serais absent quelques temps et je préviens Henry et Stéphanie que Laura est partie et que je m'échappe aussi quelques temps.

Une fois dans ma voiture, je prends une profond inspiration et je pars direction l'aéroport. Je vais prendre un vol commercial, ça ira très bien.

À très vite New-York.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant