Une vie sous contrat

II - Chapitre 26

Laura.

J'entre dans la buanderie, c'est à mon tour de sécher mes vêtements. Ils me collent à la peau, c'est horrible. Je les glisse dans la machine et mets la serviette autour de moi. J'ai pas vraiment envie d'être totalement nue ici. Heureusement que j'avais retiré mes chaussures quand j'étais derrière Elea, sinon, ça n'aurait pas été agréable.

Je regarde la pièce, Stéphanie n'a pas encore rangée les vêtements propres d'Herman, le bac est encore là. Je regarde ce qu'il y a dedans, il y a surtout ses caleçons. Mais il y a aussi des tee-shirts, dont un noir que j'adorais porter. Je passe ma main dessus en souriant, ça me rappelle les folles nuits d'amour que nous avions dans sa chambre et la flemme que j'avais de chercher une tenue dans ma chambre.

Je le prends dans mes mains et le glisse sous mon nez, il sent bon la lessive et son parfum. C'est vrai qu'il avait cette attitude bizarre de demander à Stéphanie de parfumer légèrement ses habits avant de les ranger. Je ferme les yeux et me souviens de ces quelques mois léger que j'ai passé avec lui.

La machine me sors de mes pensées, j'ai sérieusement sentie ce tee-shirt pendant une bonne demi-heure ? Je le replis, le pose et je me rhabille rapidement. Je sors de la buanderie, Elea et Herman ont disparus. Je les cherchent, ils sont dans la bibliothèque, en train de jouer aux échecs. Je les regarde de loin, ils s'entendent à merveille. Je me demande si Elea s'entendrait bien avec Pablo, mais je pense que leurs caractères iraient bien ensembles. Ils sont tout les deux des caractériel, ils devraient bien s'entendre.

Je les regarde un petit moment, Herman apprends bien les échecs à ma petite sœur. Je jette un coup d'œil à mon portable, le temps passe trop vite, c'est déjà cinq heures et on a rendez-vous à sept heures et demi avec Suzanne. Je vais dans la bibliothèque, les deux font attention à moi, enfin.

-Elea, c'est cinq heures, il faut qu'on y aille si tu veux avoir le temps de te préparer.

-J'arrive. On pourra revenir demain ?

-Le vol est tôt, on aura pas le temps.

-OK.

Elea se lève, Herman range rapidement le plateau et viens vers nous.

-Je vous ramène. Il faut juste que tu me dises à quel hôtel vous êtes.

-Tu dois avoir du boulot...

-Je peux prendre un peu de temps pour vous ramener. Allons-y.

Herman sort de la bibliothèque, nous le suivons jusqu'à la voiture. Je tape l'adresse sur le GPS et on est partis. Un truc ne m'avait pas manqué à New-York, c'est bien les embouteillages sur certains axes.

On réussit quand même à arriver à l'hôtel en une bonne vingtaine de minutes, Herman se gare.

-Merci pour ce moment avec toi Herman, j'espère que je pourrais revenir te voir.

-J'ai encore à t'apprendre aux échecs, je t'accueillerais avec plaisir.

-Merci.

Elea fait un rapide bisou à Herman et sort de la voiture, je détache ma ceinture et commence à ouvrir la portière, mais il me retient. Je me tourne vers lui, un peu surprise.

-Quoi ?

-Je voulais te dire que ça m'a fait vraiment plaisir de te revoir aujourd'hui. Ces quelques heures avec toi étaient très agréable.

-C'est vrai. Mais je dois y aller.

-Tu vas me manquer.

Je souris et je lui fais un rapide bisou sur la joue. Herman a le temps de plaquer sa main sur ma nuque et me garde contre lui.

-Je meurs d'envie de t'embrasser depuis que je t'ai revu.

-Je suis fiancée Herman, tu peux pas faire ça.

-Je peux le faire.

Ses lèvres frôlent doucement les miennes, je ferme les yeux.

-Tes lèvres, ton corps, ton esprit, tout me manque. Je crève d'envie de te retrouver Laura. J'ai envie de t'embarquer loin et te faire l'amour comme jamais je ne l'ai fait avant.

Ma respiration se coupe, je ne m'attendais pas à une telle déclaration.

-Je sais que t'es fiancée, mais ça ne m'empêchera jamais de te désirer.

-C'est pas bien ce que tu fais, murmurais-je.

-Te dire à quel point t'es désireuse n'est pas bien ?

-Non.

-Ça te mets le doute sur ton mariage ?

Oui, ça me mets le doute. Un doute que je ne devrais plus avoir aujourd'hui. Je sens les lèvres d'Herman s'approcher un peu plus, mais sans presser les miennes. Je suis tiraillée entre cette envie de l'embrasser et l'envie de fuir loin de lui.

Sa main bouge et se glisse sur mon cou, ça me réveille de cette transe interdite. Je réussis à me dégager et je sors de la voiture sans dire un mot. Je rejoins Elea qui m'attendais à l'intérieur, j'espère qu'elle n'a rien vu. Nous nous dirigeons vers l'ascenseur, je me cale au fond de la cabine quand elle s'ouvre.

Elea me regarde, un peu interloquée par mon comportement.

-Qu'est-ce qu'il c'est passé dans la voiture ?

-Rien. Et ne m'oblige pas à en parler.

-OK. Mais rassure moi, tu vas pas faire la gueule ?

-Non. Sauf si tu en parles.

-Il faut le dire à curiosité, elle risque de resurgir à tout moment.

-Curiosité ?

-Avec joie, dégoût, peur, tristesse. Tu sais, comme dans le film Vive Versa.

Je pouffe de rire, elle est vraiment bête quand elle veut.

-T'as regardé trop de films pendant mon absence.

-Juste les films nécessaire à ma culture.

Je secoue la tête puis regarde l'avancer des étages. On arrive au nôtre, on fonce dans la chambre et on commence à se préparer tranquillement. Elea est la première à aller à la douche, j'en profite pour préparer ma tenue pour ce soir. Une simple robe longue bleue nuit à manche courte, parfaite pour cette soirée. Je sors aussi mon maquillage et prépare ma pochette pour ce soir.

Elea finit par sortir de la salle de bains, je file prendre ma douche. Je n'oublie pas mes sous-vêtements et un tee-shirt long. Je me lave en prenant mon temps, je passe mes doigts sur mes lèvres et souris. Si on avait échanger le moindre baiser, je crois que j'aurais fait faux bond à Suzanne, à Sev et toute ma famille et je me serais échappée avec Herman.

Mais je dois arrêter de penser à ça. Lui et moi, ça ne reprendra jamais, j'aime un autre homme et je n'ai pas à avoir ce genre d'envie. Si je le désirais vraiment, je serais restée, je n'aurais jamais fuit.

Aller ma vieille, ressaisis toi, tu deviens ridicule.