II - Chapitre 17

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Quelques jours plus tard, Laura.

Je suis à l'atelier, concentrée sur un tableau. Il est compliqué à restaurer, c'est un tableau qui a été à la poussière pendant des années. Comment on peut laisser des tableaux aussi beaux dans un coin, à le laisser prendre la poussière ? Le laisser aller est la pire chose qui existe dans le domaine de l'art.

Mais, alors que je travaille sur la restauration de ce tableau, j'entends des talons claquer derrière moi. Je lève mon pinceau et me tourne vers la personne qui arrive derrière moi. C'est Izzy, une jeune secrétaire du musée.

-Oui ?

-Tu m'as entendu arriver ?

-Avec tes talons sur le béton, oui, je t'ai entendu. Qu'est-ce qu'il y a ?

-T'as reçu deux courriers.

-Merci.

Je prends les enveloppes qu'elle me tends, elle repart aussi vite. J'ouvre la première enveloppe, c'est une demande d'échange avec le musée de New-York, à traiter plus tard. J'ouvre la seconde, je suis surprise de voir une invitation à un vernissage dans trois mois, début juin, à New-York, dans un vieil entrepôt à côté de Manhattan. Je regarde qui m'invite, c'est Ian Brixton !

Je souris, c'est un honneur d'être invité à un vernissage ! Je pensais qu'il m'avait oublié avec le temps, il doit croiser tellement de monde. Mais je suis très heureuse, j'irais avec plaisir. Je pose les deux courriers sur le côté et je finis la première phase de rénovation du tableau, qui me prends toute la matinée.

Je retourne dans mon bureau et cherche dans mon portefeuille la carte de visite de Ian, je la trouve après une longue recherche. J'ai trop de choses dedans, un tri s'impose dans mon sac et mon portefeuille. Je prends le combiné et tape le numéro, j'ai envie de le remercier et de lui demander une petite chose.

J'attends un petit peu, Ian me réponds à la dernière sonnerie.

-Allô ?

-Bonjour Ian, c'est Laura Tyler.

-Oh, bonjour Laura ! Comment allez-vous ?

-Très bien. Je voulais vous remercier pour l'invitation à votre vernissage.

-C'est normal de vous inviter. Une femme qui connaît aussi mon art mérite d'être présente à mon vernissage.

-C'est gentil, merci beaucoup. Et je voulais vous demander si je peux inviter mon fiancé.

-Malheureusement non. Les invitations sont nominatives et strictement personnel. On prendra que les personnes qui ont le carton à leur noms.

-D'accord, c'est pas bien grave.

-Mais c'est Herman votre fiancé ?

-Non, pas du tout. On a rompu tout les deux depuis quelques mois maintenant.

-Je suis désolé. Vous étiez beaux ensembles, vous formiez un très beau couple que j'admirais beaucoup.

-C'est gentil.

Je grimace, je déteste qu'on dise ça. Oui on était bien ensembles, mais on était loin de former le plus couple de la planète.

-Encore merci pour l'invitation, je viendrais avec plaisir voir vos œuvres.

-Merci à vous de prendre votre temps pour venir. On se voit le 14 juin à l'exposition.

-À très bientôt Ian.

-À très bientôt.

Je raccroche en souriant, c'est pas trop grave si je ne peux inviter personne à mon tour. Ça me fera une petite sortie solo à New-York, à côtoyer des gens qui sont importants. Je range l'invitation dans mon sac et je me mets au travail bureautique, ce que j'aime le moins dans ce boulot, mais qui est nécessaire. Si je veux tenir mon atelier correctement, je dois bien le gérer.

Sauf que mon portable me coupe, je le prends et fronce les sourcils en voyant un numéro inconnu. Je réponds quand même, on sais jamais.

-Oui allô ?

-Laura Tyler ?

-C'est bien moi. Qui êtes vous ?

-Cornelius Brown, de la maison de disque.

-Oh, bonjour monsieur ! Que me vaux l'honneur de votre appel ? Et comment avez vous trouver mon numéro de téléphone ?

-J'ai eu votre numéro grâce à votre mail, il est noté en bas de page. Et je vous appelle pour avoir votre réponse sur la proposition qu'on vous a fait avec les nouvelles conditions. On a reçu aucune réponse depuis mardi et on est déjà jeudi.

-Je pensais vous avoir répondu, je devais avoir la tête ailleurs. Et j'ai l'honneur de vous dire oui. Je veux bien être votre nouvelle compositrice. Les nouvelles conditions sont parfaites, je ne peux qu'accepter.

-Super ! On aurait besoin que vous veniez à New-York signer le contrat au plus vite, même si ce n'est que ce week-end. On vous donnera en même temps du matériel et votre première mission.

-Vous ne pouvez pas me l'envoyer directement par mail le contrat ? J'avais prévu un week-end avec mon fiancé pour organiser notre mariage.

-Non, on doit vous voir et avoir quelques documents avant de tout signer et envoyer au service RH.

-Bien, alors je vais me libérer. J'ai pas envie de passer à côté d'une telle opportunité.

-Alors on se donne rendez-vous samedi à dix heures dans nos locaux. Je vous envoie l'adresse avec les pièces à apporter.

-Parfait. À samedi alors.

Je raccroche, samedi je signe pour mon second boulot de rêve ! Je vais devenir compositrice pour une des plus grande maison de disque au monde et je vais sans doute travailler avec de grandes pointures de ce monde. Finalement, New-York n'a pas été si mal que ça.

Le reste de ma journée de travail passe à une vitesse folle, j'ai hâte d'annoncer à ça à la famille. Ils vont être fiers, encore plus Seb. Il sait plus que quiconque que c'est un de mes rêves ultime ça.

Je range mes affaires en quatrième vitesse et file après une vérification de l'atelier, excitée comme une puce. Je rentre rapidement à la maison, pose mes affaires dans ma chambre et je descends au salon, où mes parents sont installés sur le canapé. Elea est aussi présente, elle fait ses devoirs sur la table basse. Depuis mon retour, elle me fait toujours la gueule, tant pis.

-Papa, maman, où est Seb ?

-Chez lui. D'ailleurs il a demandé à ce que tu le rejoignes, réponds papa.

-J'irais le voir après vous avoir annoncé quelque chose

Je capte toute leur attention, même celle d'Elea.

-À New-York, j'ai eu l'occasion de rencontrer un chasseur de talents et son patron qui tient une grande maison de disque, l'une des plus grande. Ils m'ont d'abord proposé de chanter pour eux, puis de devenir une compositrice, et j'ai accepté le contrat !

-Ça veut dire que tu déménages à New-York une nouvelle fois et que tu abandonnes ton poste au musée ?

-Bien sûr que non maman, j'ai négocié pour travailler ici, sans que ça empiète sur mon travail actuel. La journée j'irais au musée et le soir et le week-end, je composerais des musiques, c'est tout.

-Et t'as pas peur de te perdre dedans et de perde Seb à cause d'un trop plein de travail ?

-J'ai pas de quota, je dois juste faire des compos qui me plaisent. Si je n'en fait que deux par mois, ils accepteront. T'as pas à tant faire maman, je saurais gérer ma vie de restauratrice, de compositrice et d'épouse.

-Et peut-être de maman un jour ?

-Euh, ça on verra.

J'ai pas envie d'enfant, mais pas besoin de leurs dire maintenant. Depuis mes deux fausses couches, surtout la deuxième, l'idée de retomber enceinte me rends anxieuse. J'ai pas envie de souffrir à nouveau.

-Bon, en attendant, je rejoins Seb. On se voit plus tard.

Je retourne dans ma chambre, fait un sac rapide et je fonce chez mon fiancé. Il faudrait que je pense à emménager chez lui, c'est aussi chez moi là-bas maintenant.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant