Chapitre 98

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Laura.

Cinq heures et demi sonnent, on sort du parc avec ma mère. On a passés le reste de l'après-midi à discuter, rigoler et dévorer une délicieuse glace, c'était génial. Ça m'a fait plaisir de la revoir, de parler de ma relation avec Herman. Elle ne comprends toujours pas comment j'ai fait pour accepter un tel contrat, mais elle le respecte. Elle a aussi très envie de rencontrer mon compagnon, mais il faut que j'en parle à Herman avant. L'idée d'un dîner ensembles ne me dérange pas.

-Tu fais quoi maintenant maman ? Demandai-je quand on sort du parc.

-Je vais rentrer à la maison. Je me suis commandé un taxi, il va m'emmener à la gare.

-D'accord. Si jamais tu veux revenir, tu peux.

-J'espère bien ! Et j'espère aussi que ton chéri acceptera de me rencontrer.

-Je lui en parle en rentrant. Ça m'a fait plaisir de te revoir, tu m'avais trop manqué !

-Tu m'as manqué aussi ma puce.

On se fait un dernier câlin, puis son taxi arrive. Je la laisse partir et je rentre directement à la maison. Je prends mon temps, je ne suis pas pressée. Je souris sur le trajet, contente de ma journée.

Mais mon sourire s'évanouit quand je me sens observée. Je tourne légèrement la tête, il y a du monde, tous sont dans leurs mood. Personne ne me regarde. Je continue ma route en sortant mon portable pour me rassurer, prête à appeler si j'ai le moindre problème.

J'arrive proche de la maison, plus qu'une rue à traverser. La sensation d'être suivi devient oppresentante, j'ai hâte d'être dans l'immeuble. Je me place devant l'entrée de l'immeuble et je traverse après avoir regardée une dernière fois derrière moi. Personne ne s'arrête, alors je traverse la route.

Un klaxon me fait sursauter, une voiture s'arrête pile à temps mais son pare-chocs touche mes jambes. Je regarde le chauffeur, il ne semble pas choqué de la scène, bien au contraire. Il sourit, c'est un connard.

-Madame !

La voix du portier me sort de mes pensées et de ma peur, je cours le rejoindre. La voiture redémarre et part à fond.

-Ça va madame ?

-Oui. J'ai juste eu peur, mais ça va.

-Vos jambes n'ont rien ?

-Non. Merci de vous souciez de moi. Je rentre.

-D'accord. Passez une bonne soirée.

-Vous aussi.

Je me dirige vers les ascenseurs, appuie sur le bouton pour l'appeler et je regarde mon téléphone. Maman est dans le train, ça me rassure.

J'entre dans la cabine quand elle s'ouvre et j'appuie sur le bouton pour monter. Je me mets à bailler sec. La fatigue me tombe dessus d'un coup, j'en peux plus de cette journée. Elle a été riche en émotion et j'ai hâte d'aller me poser avec Herman.

Quand j'arrive à l'appartement, je monte dans ma chambre, pose mes affaires sur mon lit et je retire mon jean. Je regarde mes tibias, ça va, il n'y a rien dessus. Je mets quand même un pantalon, je suis gelée de toute façon. Je récupère un sweat, l'enfile et je me pose à mon bureau. Je pose mes mains sur mon ventre, j'espère que le stresse n'a pas fait de mal au bébé.

Quelqu'un toque à ma porte, je me tourne vers elle et dit à la personne d'entrer. C'est Stéphanie, je suis déçue, je m'attendais à voir Herman.

-Stéphanie, qu'est-ce que vous faites là ?

-Herman m'a appelé et m'a demandé de vous faire passer un message. Il risque de rentrer tard ce soir, il a un dîner très important.

-Oh, merci de me prévenir.

-Et Kyle m'a dit que vous aviez manqué de vous faire renverser. Tout va bien ?

-Oui, il y a eu plus de peur que de mal, ne vous en faites pas. Et n'en parlez pas à Herman.

-Il faudra quand même lui en parler Laura, c'est grave.

-Je sais. Je lui en toucherais deux mots demain. Ou quand je le verrais.

-D'accord. Mais vous avez quand même passé du bon temps dehors ?

-Oui. J'étais chez une amie et j'ai pu revoir ma mère.

-Vraiment ? Vous avez revu votre maman ?

-Et c'était le meilleur moment depuis que je suis partie, en dehors de ma relation avec Herman.

-J'imagine bien. Et ça ce voit à votre sourire que vous avez passé un bon moment avec elle.

Je souris encore plus, ce moment me permet d'oublier cette sensation bizarre que je ressens.

-Bon. Je vous laisse, je vais préparer le dîner.

-Puisque Herman n'est pas là, ne vous cassez pas la tête. Je vais me commander à manger, profitez de votre soirée tranquille.

-Je peux parfaitement vous faire un petit repas.

-J'insiste. Sortez, profitez de ce moment où le chef n'est pas là.

-Si vous insistez ! Mais je vais rester ici, dans ma chambre si vous avez besoin de quelque chose.

-Vous faites comme vous voulez.

Stéphanie sourit et s'en va d'ici. Je peux bien lui laisser la soirée, je vais vraiment me commander à manger, mais pas maintenant. Une fois la porte fermée, je vais m'allonger sur le lit et regarde le plafond en caressant doucement mon petit ventre.

Cette journée a été un ascenseur émotionnel. J'étais contente avec madame Miller, heureuse à en pleurer avec ma mère et inquiète en rentrant. Je ne sais pas pourquoi, mais avec ce qu'il c'est passé, je sens un danger sur ma figure. Je sais qu'Herman a des ennemies, que je me suis exposée avec lui, mais est-ce que des personnes vont chercher à me faire du mal pour ça ? Je n'en doute absolument pas. Je connais les risques d'être avec un homme intègre, bon, juste et loyal dans le monde de l'immobilier.

Je vais en parler à mon compagnon de cette méchante sensation et j'espère qu'il me dira la vérité, même si elle n'est pas réconfortante. Je préfère une vérité blessante ou terrifiante à un mensonge à demi rassurant. S'il me ment, je le saurais, il ne peut pas me mentir. La preuve, il me cache quelque chose depuis une semaine et je le sais très bien.

Je finis par soupirer, ici je ne suis pas en danger en attendant. À l'accueil, ils ne laisseront jamais passer un inconnu, sauf mon frère qui a bien du prouver qu'il était de ma famille, et le parking est inaccessible pour les autres. Je suis en sécurité. Je me redresse, prends mon portable et décide de commander mon repas, dans un restaurant français. J'ai plus le droit au sushis, je me rabat donc sur la délicieuse nourriture française.

Je commande un bon bourguignon, j'ai le droit puisque l'alcool s'évapore pendant la cuisson, avec un dessert du jour : un délicieux chou à la crème. Ça, j'y ai goûté il y a quelques semaines et j'en suis tombée amoureuse. Ils sont gros, bien remplis. Ce sont les meilleurs chou à la crème de la planète !

Une fois ma commande faite, je vais prévenir Stéphanie et lui donne de la monnaie pour le pourboire puis je vais prendre une douche bien mérité, bien longue. Je prends soin de mes cheveux, ils en ont besoin.

Je remets la même tenue : mon bas de pyjama, un tee-shirt à Herman et mon sweat. Je descends ensuite au salon, Stéphanie sort tout juste de l'ascenseur avec mon repas, je la remercie, m'installe dans le canapé et lance ma série. Je passe ma soirée ici, je finis même par m'endormir sur le canapé.

Je me réveille légèrement quand je sens qu'on me porte, c'est Herman. Il me dépose sur son lit et je me rendors comme une masse.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant