Chapitre 23

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Quelques jours plus tard, Laura.

Nous sommes jeudi, déjà. Ça fait 6 jours que j'ai commencé le traitement, je vais donc chez le gynécologue pour voir si le traitement fonctionne. En tout cas, il a bien des effets chez moi. Je suis nauséeuse et j'ai des maux de têtes réguliers depuis lundi. Ce sont des effets normaux, le gynécologue m'avait prévenu.

Herman est avec moi, on s'est réconciliés depuis dimanche. Il a compris mon envie de voir la chambre et de respirer et j'ai compris pourquoi il avait eu une telle réaction.

Je ne suis pas allée voir la chambre dans la nuit de dimanche à lundi, je me suis endormie comme une masse et ma curiosité n'était plus présente lundi matin. En même temps, j'étais trop mal, c'est pour ça que c'est rendez-vous chez le gynécologue aujourd'hui.

J'entends quelqu'un m'appeler, ce qui me sort de mes pensées. Je me tourne vers la personne qui a dit mon nom, c'est justement mon gynécologue qui m'appelle. Je me lève et me dirige vers lui, un peu stressée.

Une main prends la mienne, je tourne la tête vers Herman, qui m'accompagne. Je souris et nous y allons.

Encore une fois, on me laisse entrer en première, je m'installe et attends que les deux hommes soient assis. Le rendez-vous commence, j'explique rapidement les maux que j'ai qui sont horribles, puis il décide de me contrôler, pour savoir si je suis prête à être prélevée. Vue les douleurs que j'ai aussi en bas du ventre, je pense que mes ovaires s'éclatent et sont sur les starting-blocks.

Je vais donc m'allonger et on est partis pour une petite échographie pour voir comment mon utérus se porte. Herman sort, il a un appel et il doit y répondre. Je suis donc seule pour l'examen, mais c'est pas grave.

Le gynécologue pose la sonde avec le gel froid sur mon ventre quand j'ai remonté mon pull, je déteste cette sensation. Il commence son examen, il vérifie scrupuleusement ce qu'il ce passe dans mon ventre, puis il m'annonce que le traitement a fonctionné. Mes ovaires sont prêts à expulser des ovules.

Il me prévient que je vais aller dans une chambre, recevoir la piqûre qu'il faut et il n'y aura plus qu'à prélever. Ensuite, ce week-end, on est partis pour la première tentative. Je croise les doigts pour que ce week-end sera fructueux. Si bébé peut se loger là, en cette fin mars, ce sera génial !

J'essuie mon ventre, contente.

-Bon, puisque nous sommes que tout les deux. Vous n'êtes pas stressée à l'idée d'attendre un bébé que vous ne verrez pas ?

Je me tourne vers le docteur, surprise par cette question.

-Non, tout vas bien. Je sais pourquoi j'ai été ''recrutée", je sais ce qu'il m'attends. Pourquoi cette question ?

-Pour être sûr de savoir dans quoi vous vous engagez. C'est pas rien de devenir mère porteuse.

-Ne vous inquiétez pas, je sais ce que je fais. Merci quand même de vous souciez de ma santé mentale.

-C'est mon boulot. Et si vous savez dans quoi vous vous engagez, c'est très bien.

C'est vrai, il fait juste son boulot. Moi, j'ai acceptée ce travail avec plaisir, parce que l'idée de la maternité me disais quelque chose et que j'ai envie, besoin plutôt, d'argent. Mais combien de femmes doivent être sans doute forcée à ce genre de pratique ? Combien sont dans des prisons et ne peuvent rien faire sans autorisations ?

Je m'estime chanceuse d'être tombée sur un homme comme Herman. Même s'il a ses règles, il est très doux, il prends soin de moi et il ne veut pas qu'il m'arrive la moindre chose. Je ne suis pas enfermée, je ne subis pas de violence psychologique. Tout va bien avec moi.

Je finis d'essuyer mon ventre, je remets mon pull comme il faut puis je sors du bureau. Il a demandé à une infirmière de venir me chercher, je l'attends donc près des sièges. Je vois Herman, il semble finir son appel. Il vient vers moi, j'ai envie de rire un peu.

-Alors ? Qu'est-ce qu'il t'as dit ?

-Que le traitement n'a pas fonctionné. Je dois recommencer mes piqûres après mes prochaines règles. Il m'a prescrit de quoi calmer mes douleurs au ventre aussi.

-Merde.

Je déteste comment je suis quand je mens. Je peux rire trop facilement et là, c'est mon cas. Herman fronce les sourcils, ne comprenant pas mon éclat de rire.

-Laura, tu peux être sérieuse deux minutes et me dire la vérité ?

Son ton est enjoué, il a compris.

-Oui, je te dis la vérité. Le traitement fonctionne, je dois aller en chambre pour ravoir une piqûre, qui lancera l'ovulation, on va me prélever et d'ici 2 jours, on mettra l'embryon dans mon utérus. Tout va bien.

-Sérieux ?

-Très. Et d'ici début avril, on sais si je suis enceinte ou pas, il me donnera la date d'échographie.

-Super !

Là, il n'est plus enjoué, il est content. Et si la grossesse prends, il sera très heureux ! Moi aussi, parce que les choses sérieuse commenceront réellement !

Une infirmière vient me chercher après quelques minutes, je la suis jusqu'à une chambre, où je me change rapidement et elle me fait la piqûre. Ça devait agir dans les deux heures qui suivent, Herman se libère pour être avec moi. Au moins, je sais qu'il sera toujours là.

On discute tranquillement, le temps que le produit agisse. Et il agit plus vite que ce qu'on m'a dit, en une heure j'ai très mal en bas du ventre. Herman appelle l'infirmière, pour faire le prélèvement et calmer cette fichue douleur.

J'espère vraiment que ça va fonctionner dès la première fois, parce que je ne supporterais pas de telles douleurs encore une ou deux fois.

L'infirmière arrive avec mon gynécologue, ils s'installent, moi aussi, puis le prélèvement commence. Il est assez rapide, je me rallonge sur le côté, jambes repliées, c'est la seule position qui me va. Je sens une nouvelle piqûre, le gynécologue vient devant moi et me dit que c'est pour calmer mes douleurs et que je risque de somnoler quelques heures.

Je les entends sortir, Herman revient à ma hauteur, il était sortis le temps du prélèvement, et il prends ma main.

-Ça va aller ?

-Maintenant que j'ai quelque chose pour me calmer, oui, ça va aller. Mais je te le dis, j'espère que ça va fonctionner du premier coup, je ne supporterais pas ces douleurs longtemps.

-J'espère aussi que ça va fonctionner du premier coup.

-Toi ça va, tu prends un peu de plaisir pour faire ce bébé !

-Pardon ?

-Herman, t'as juste à t'astiquer pour faire ce bébé.

Il éclate de rire, le médicament me fait vraiment dire des bêtises et pensées n'importe quoi. Il a beau rire le con et son sourire est beau. Il est très mignon comme ça cet homme.

-J'ai juste à m'astiquer, tu me fais bien rire. C'est quand même dur hein.

-Effectivement, c'est dur. Après c'est mou.

Je me mets à rire, je me glisse sur le dos et regarde le plafond en me calmant.

-Bon sang, le calmant te fait vraiment dire des bêtises.

-C'est sûr.

Je me sens légèrement somnoler, le médicament agit vraiment, calme mes douleurs et me donne envie de dormir.

-Bon, je te laisse te reposer. À tout à l'heure.

Je ne réponds pas, je me contente de me couvrir et je ferme les yeux. J'entends au loin la porte être fermée, mes yeux se ferment tout seuls et je m'endors en moins de temps qu'il faut pour le dire.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant