Chapitre 71

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Herman.

Je joue avec mon stylo dans mon bureau, ça me détends et me calme. Le frère de Laura a débarqué comme ça chez moi, a été à la limite de l'insulte envers ma personne et a osé dire que je ne prenais pas soin d'elle. Laura est précieuse à mes yeux, jamais je ne lui ferais du mal.

Un coup contre la porte me sort de mes pensées, Laura vient de rentrer. Elle vient se caler contre la tranche de mon bureau.

-Ça va ?

-Ouais. Je suis juste déçue de voir que mon frère a eu une telle réaction. Il n'avait pas à faire ça. Je suis désolée pour ce qu'il a fait.

-T'as pas à t'excuser. C'est pas toi qui lui a dit de venir.

-Je sais, je peux avoir un câlin ?

-Bien sûr.

Je me lève, je tends mes bras vers elle, Laura vient contre moi. Je souris en glissant mon nez dans ses cheveux et en caressant doucement son dos. Elle n'a pas à s'en vouloir pour l'attitude de son frère, je ne lui en veux pas. Ce n'est pas elle qui l'a invité à venir ici.

Je la sens sangloter, je recule et lève son visage vers moi. Elle pleure, je n'aime pas la voir comme ça.

-Hé, Laura, ne pleure pas.

-Excuse-moi. C'est juste que c'est la première fois que je rejette aussi violemment un membre de ma famille, ça me fait du mal. En plus, j'ai les hormones en vrac à cause de la grossesse. C'est pas les meilleurs jours que je vis.

-T'as pas à t'excuser parce que tu pleures. Et vraiment, tu ne vis pas tes meilleures journées ?

-J'ai encore des nausées, mes hormones sont en vracs, je me sens frustrée et je ne peux pas mangée ce que je veux parce que je peux être dégoutée. Alors non, je ne vis pas la meilleure période de ma vie.

-Rassure moi, tu ne regrettes pas ?

-Non. Je ne regretterais jamais d'être avec toi. Je ne suis juste pas au top de ma forme.

-Malheureusement, je ne peux pas comprendre la fatigue que tu ressens. Mais tu te sens frustrée ?

-Bien sûr ! Depuis que Pablo nous a cramés dans la piscine, on a plus rien fait ensembles ! Tu ne m'as pas touché depuis.

Je pouffe de rire, elle n'a pas tord. Depuis mon anniversaire, on a rien fait ensembles. Entre le boulot et le fait qu'on s'endorme comme des masses, on a rien fait.

-C'est pas drôle, dit-elle en me donnant un coup sur l'épaule. Je déteste être autant frustrée. Et la grossesse rends les choses plus fortes.

-Je le sais qu'on n'a rien fait depuis longtemps, on profitera ce soir si tu veux. J'ai rien de bien spécial à faire, tu auras toute mon attention.

-J'espère bien. Nos moments intimes me manque.

-Il me manque aussi. Mais on va les retrouver. Promis.

-T'as pas besoin de promettre. Je sais que quand tu dis que je vais prendre du plaisir, j'en prendrais.

Je souris et l'embrasse. Elle reste quelques minutes de plus dans mes bras, puis elle me laisse travailler. Je m'assois sur mon siège, mais je ne me remets pas à travailler. Je joue une nouvelle fois à mon stylo. Je sais que je n'arriverais pas à me concentrer sur mes dossiers, la venue du frère à Laura m'a remué.

Me dire que je ne prends pas soin d'elle m'énerve et me blesse. Laura est une femme importante pour moi, non seulement parce qu'elle porte mon enfant, mais aussi parce que mon attachement grandit.

Je ne vais pas faire l'aveugle, ni nier ce que je ressens pour elle. Ouais, je commence à tomber amoureux d'elle, et c'est étonnant, mais ça ne me fait pas chier. Je me suis rendu compte que j'avais des sentiments amoureux pour elle hier, alors qu'on était tout les deux dans le salon, elle assise par terre devant son ordinateur à travailler avec sérieux sur ses cours de français et moi je travaillais.

Je l'ai regardé à un moment où je ne trouvais pas d'inspiration pour un document important. En la regardant comme ça, je me suis bien rendu compte que je ressentais quelque chose en plus pour elle, quelque chose de plus fort que de l'attachement lié au bébé et de l'amitié. Je savais que c'était de l'amour, c'était une évidence.

On passe tout notre temps ensembles, nos caractères, bien que débordant parfois, s'accorde, on a beaucoup de choses en commun. Elle est la femme qu'au fond, je cherchais. Je n'ai jamais rêvé du grand amour, je n'ai jamais voulu une grande histoire digne des plus grands romans romantique, mais Laura me donne envie de cet effort.

Du coup, est-ce que mes sentiments font que je veux la garder après l'accouchement ? Totalement. Je n'ai pas, plus envie qu'elle parte, j'ai envie qu'on éduque notre enfant tout les deux, qu'on lui offre tout l'amour nécessaire.

-Waouh, ça c'est être plongé dans ses pensées.

Je secoue la tête et me redresse, je suis surpris de voir Dan.

-T'es là depuis longtemps ? Demandai-je en me levant et me dirigeant vers lui.

-Assez pour voir que tu étais tellement dans tes pensées, que ça m'a rappelé l'époque où tu pensais à ta chère Tess. T'es amoureux ?

-Non, j'étais juste en train de pensées à des trucs pour le boulot.

-En rougissant ?

-Raconte pas de connerie.

-Tu rougis comme un ado. Ou un type amoureux.

-Arrête.

-Quand tu agis comme ça, c'est que j'ai raison. T'es amoureux de ta belle Laura, c'est ça ? Chuchote-t-il.

Je soupire, il m'énerve à aussi bien me connaître.

-Ouais, c'est ça. Mais s'il te plaît, n'en parle pas plus et explique moi pourquoi t'es là.

-Je voulais te voir et savoir si tu pouvais me donner un coup de main pour un petit truc.

-Ouais, pas de soucis. Entre, on va en discuter tranquillement.

-Merci.

Je le laisse entrer dans mon bureau, nous nous installons et j'écoute son problème. Il a envie d'acheter une belle maison en bord de mer et je suis sans doute le meilleur pour le conseiller. Je connais ses goûts et ses envies, alors je cherche dans mon catalogue ce que j'ai, dans son budget. Il mets les moyens pour cette maison, il a envie de faire plaisir à sa femme. Je trouve ça très mignon.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant