II - Chapitre 43

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Laura.

Herman vient de s'asseoir sur mon lit et je vais chercher ma trousse de premier secours dans la salle de bains. Je m'installe en face de lui, prends ses mains et les soigne.

-Pourquoi tu ne m'as pas dit que l'autre enflure t'avais violé ?

-Je n'avais pas envie de le dire. Quand je t'ai retrouvé, j'ai oublié mes mauvais souvenirs pour vivre avec toi. Et ce n'était qu'une fois.

-T'aurais du me le dire tout de suite. T'as pas à me cacher ce genre de choses.

-Je le sais. Ne m'en veux pas, s'il te plaît.

-Je ne t'en veux pas, rassure-toi. Mais j'aurais aimé que tu m'en parles. Je t'aime et tu sais que je ne te jugerais jamais.

-Heureusement. Je suis une victime dans cette histoire, j'ai pas à être jugé.

-Comme n'importe quelle victime de violences conjugales.

Je souris, j'aime beaucoup sa manière de pensées. Elle est juste et ancrée dans le vingt-et-unième siècle. C'est un homme moderne et ça ce voit.

Je finis de soigner ses blessures, entoure ses poings avec une bande et je pose deux petits baisers sur chaque mains. Ça le fait rire et il pose ses mains sur ma taille.

-Dis-moi, qu'est-ce que t'as dit tout à l'heure en espagnol ? J'ai compris le fils de pute, mais pas les autres mots.

-Voy a matarte veut dire je vais te tuer. Et si tu n'avais pas agis, il serait mort.

-Tu peux dire merci à ton frère, c'est lui qui m'a dit de t'arrêter.

-Il me sait que je ne parle quasiment jamais espagnol ici, que quand je suis avec la famille cubaine. Et il sait aussi qu'il n'y a que quelqu'un que j'aime fort qui peut m'arrêter.

-Donc moi.

-Donc toi. Ta voix m'a ramené à la réalité. Encore plus quand tu m'as dit que je te faisais peur. C'était vrai ?

-Je n'avais pas peur de toi à proprement parler, j'avais peur de te perdre, que tu ailles en prison pour homicide alors qu'on vient de se retrouver.

-Ce n'était pas mon intention. Je suis désolé d'avoir réagit de la sorte. Je n'aurais pas du.

-Je ne devrais pas le dire, mais te voir me défendre et défendre mon honneur...

Je me penche jusqu'à son oreille.

-C'est très excitant.

-Donc, éclater la gueule de quelqu'un t'excite ?

-Non, défendre mon honneur. Pas éclater la gueule de quelqu'un.

-D'accord, j'ai saisit.

On se mets à rire, je pose mes mains sur sa nuque et la masse.

-Je t'aime.

-Je t'aime.

J'embrasse Herman, puis Alex vient nous chercher. Nous le suivons quand j'ai rangé ma trousse de premiers secours, Seb est menotté mais pas encore partis avec les secours. Je me dirige jusqu'à lui, il me dégoûte avec son sourire niais. Même en sang il rigole.

-Laura, mon amour, ton mec est fort, mais pas assez. Il suffit que tu sois là et pouf, il s'arrête d'être un homme. Une guimauve. Une couille molle. C'est pas un homme, juste un canard.

Il imite le canard, je secoue la tête.

-Sebastian, tu veux que je te dise ? Herman est un homme, un vrai, avec des couilles et un cœur en or. Lui respecte les femmes, les traite comme son égal et tu sais quoi ? Il nous fait jouir pendant que toi, t'es naze. Je ne sais pas comment j'ai fait pour sortir avec toi, pour avoir eu l'idée de me marier avec toi alors que j'avais rencontré l'amour de ma vie. Alors je serais toi, je fermerais bien ma gueule et je ne ferais pas le fier. Les mecs comme toi qui tabasse des femmes, vous méritez même pas une petite pièce, ni ma moindre attention. J'ai hâte d'être au procès.

-T'es une femme forte Laura. Il te faut un homme à la hauteur.

-Et je l'ai trouvé. Et je suis très heureuse.

-Laura, laisse. Embarquez le.

Alex vient derrière moi et pose ses mains sur mes épaules. Je regarde Seb partir puis je me tourne vers mon frère, qui me serre dans ses bras.

-Bravo pour ce que tu as fait. C'était très fort.

-Merci.

Il me fait un bisou sur la tête et me laisse aller voir la famille. Elea me tape dans la main, ça me fait rire. Cette fois-ci, nous pouvons discuter tous ensembles, nous ne sommes pas coupés jusqu'à ce qu'on aille au lit.

Je prends une douche rapide après Herman, je le retrouve sur son ordinateur. Je m'assois à côté de lui, il regarde des destinations à faire pendant un tour du monde.

-Tu prépares déjà l'itinéraire de notre voyage ?

-Juste les vaccins et papiers qu'il faut. On fera l'itinéraire plus tard.

-On peut le faire maintenant si tu veux. Si on part la semaine prochaine, il faut attaquer tôt.

-D'accord, comme tu veux. Dis-moi les pays que tu veux absolument visiter et ceux qui ne te font pas rêver.

Nous commençons à dresser la liste des pays à visiter et à éviter, on est plutôt d'accord. Nous sommes d'accord sur les pays d'Europe que nous désirons visiter, ça va être comique dans les pays de l'est. Après, Herman souhaite aller en Asie, moi plus l'Afrique, mais nous trouvons notre équilibre. Trois pays de chaque continent, plus l'Australie, la Nouvelle-Zélande et des pays d'Amérique latine, qu'on fera en dernier sans doute. On doit encore déterminer pas mal de choses, mais on est déjà bien là.

Quelques jours plus tard, Laura.

Nous arrivons à l'aéroport de New-York, prêt à embarquer pour notre première destination. C'est étonnant, mais nous partons pour le sud de la France. On va à  Cannes pour démarrer ce tour du monde. Nous allons prendre un bon mois dans ce pays tant il y a des choses à visiter. La Bourgogne, les châteaux de la Loire, les plages méditerranéenne, les montagnes savoyarde, même si c'est pas la meilleure saison, nous sommes quand même en été. Il y a aussi Lyon, Grenoble, Strasbourg, Nantes, Rennes que nous souhaitons visiter, ce mois sera bien remplis.

Et je vais profiter de ce voyage pour prendre un peu des cultures locales pour les mettres dans mes compositions. Mon travail sera influencé par l'endroit où je vais être, j'ai hâte de voir le résultat finale déjà, dans sept mois.

Pour mon travail au musée, j'ai juste pris un congé sans solde, je peux rien faire de plus. Peut-être visiter les musées et trouver des idées pour des échanges culturels entre musées du monde entier. Mais je ne pars pas pour travailler dessus.

-Bon, bah on se dit au revoir.

Je me tourne vers ma mère, elle nous a accompagnés jusqu'à l'aéroport. Elle est émue, je vais lui manquer.

-Maman, ne pleure pas.

-Je ne pleure pas. Je sais que tu vas revenir, mais tu vas terriblement me manquer mon bébé.

-Tu me manquera aussi. Mais on rentre pour Noël.

-Je sais. Profitez bien de ce voyage vous deux. Vous le méritez amplement. Et Elea, pas de bêtises.

Je regarde ma petite sœur, elle vient avec nous juste pour le voyage en France. Herman tenait à lui offrir un beau cadeau avant qu'elle entre à la fac et pour son anniversaire.

-Je serais sage comme une image. Et de retour dans un mois.

-Bien. Je compte sur vous pour la surveiller.

-Fait lui confiance maman. Et on doit y aller. Le personnel ne va pas nous attendre mille ans.

-D'accord !

Je fais un énorme câlin à ma mère, je prends tout l'amour qu'elle m'offre. Elle me fait un gros bisou sur la joue et recule. Elle enlace aussi Herman et Elea, puis elle reprends sa contenance en reculant.

-Profitez bien et envoyez des nouvelles.

-Oui maman. Et fait un gros bisou à papa et Alex. Dommage qu'ils aient eu trop de boulots...

-Je les embrasserais à l'instant même où je vais rentrer à la maison. Et filez maintenant.

On rigole, Herman prends le chariot et nous y allons. C'est partis pour un superbe voyage autour du monde pendant sept mois.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant