Chapitre 5

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Laura.

Je rentre chez moi, la journée a été crevante je trouve. Ma sensation d'être observée est partie, mais j'ai un mauvais pressentiment.

En arrivant sur mon palier, je suis surprise de voir un homme en costume  devant ma porte, mains dans les poches. Je me racle la gorge, l'homme se retourne et je reconnais celui qui m'a bousculé l'autre jour.

-Mademoiselle Tyler ?

-Oui, c'est moi.

-J'ai un courrier à vous remettre.

Il fouille dans sa veste et me tends une enveloppe.

-De qui vient-elle ? Et en quel honneur ?

-Je vous laisse la lire, vous aurez les réponses.

Je récupère le courrier, je m'interroge vraiment sur ce qui m'arrive et mon mauvais pressentiment était bon.

-Je dois y aller. Au revoir mademoiselle.

Je n'ai même pas le temps de réagir qu'il part. Je me retrouve comme idiote, devant ma porte avec une enveloppe à la main qui proviens d'un inconnu. Je secoue la tête et reprends mes esprits. Je rentre chez moi, pose mes affaires et je m'assois sur mon canapé pour lire ce courrier.

Sur l'enveloppe, il n'y a que mon nom et mon prénom, très joliment écrit, très jolie calligraphie. Je l'ouvre et récupère le papier. Je le déplie et le lis ce qu'il y a décris. C'est une invitation pour boire un verre demain soir, à 20 heures, dans le bar d'un grand palace de Manhattan, de la part d'un certain monsieur Gomez. C'est carrément bizarre. Il n'y a pas de numéro pour dire que je refuse.

C'est juste hors de question que j'aille boire un verre avec un homme que je connais pas du tout. Je range le papier dans son enveloppe et je la pose sur ma table basse.

Je file ensuite me faire à manger, j'ai super faim ce soir. Je regarde ce que j'ai au frais, j'ai pas grand chose et mon compte ne me permet pas de faire de grosses courses avant la prochaine paie.

Je trouve quand même de quoi manger, du poulet et des haricots. Je me prépare une assiette et je m'installe directement devant la télévision. Je me mets devant un talk-show, j'ai besoin de rire et me vider l'esprit. Je profite de ma soirée, à bien rigoler devant la télévision.

Quand j'éteins la télé, je me cale contre mon canapé et je regarde l'enveloppe. Je l'avais oublié pendant une bonne heure et demi, maintenant, elle me revient en pleine tête.

Mais non, je n'irais pas ! Je ne connais pas la personne qui m'invite, c'est sans doute cette même personne qui m'observais. J'ai pas envie d'aller à un rendez-vous avec une personne qui pourrait être psychopathe.

Je secoue la tête, me lève avec mon assiette que je dépose dans ma cuisine et je vais me doucher. Je prends mon temps sous l'eau, j'ai mal au dos. La chaleur plus le jet sur mon dos fait du bien.

Je ne tarde quand même pas trop sous l'eau, la fatigue arrive. Je me lave donc rapidement, attends de sécher un peu et je me sèche les cheveux. J'enfile mon pyjama et je vais m'allonger. Je branche mon téléphone et m'effondre en quelques minutes.

Le lendemain matin, Laura.

Je sors de chez moi, je vais chez ma voisine. J'ai envie de passer quelques minutes avec elle, ça fait un petit moment que je ne suis pas allée la voir. J'ai juste mis une veste en laine, je ne travaille qu'à midi aujourd'hui. De midi à 17 heures. Et j'ai aussi envie de lui demander conseil.

Je toque à sa porte, elle vient me répondre rapidement.

-Oh ! Bonjour trésor !

-Bonjour madame. Je ne vous dérange pas ?

-Non, ça me fait plutôt plaisir de te voir. Tu viens boire un café ?

-Exact.

-Alors entre.

Elle se décale et me laisse passer. J'aime beaucoup être chez elle, c'est très cosy. Ancien, mais cosy.

Je me dirige vers son salon et m'installe dans le canapé quand elle me dit que je le peux. Madame Miller me rejoint avec un plateau, elle sert deux tasses et m'en donne une. Je rajoute un peu de lait et du sucre, mélange le tout et j'en prends une petite gorgée. Il est toujours bon le café ici, je l'aime trop. Il est pas trop fort, parfait.

On se mets à discuter de tout et n'importe quoi, j'adore parlé avec elle et écouter ses histoires. Elle a vécu tellement de choses, j'espère que je pourrais raconter autant d'histoires quand j'aurais son âge. Sa vie était palpitante.

Quand un silence s'impose dans le salon, je me rappelle de la lettre. Elle n'a pas bougée, elle est toujours à la même place sur ma table basse. Je n'ose pas la touchée.

-Madame Miller, puis-je vous demander un conseil ?

-Bien sûr que tu peux ma grande.

-Voilà, hier soir, en rentrant, il y avait un homme devant ma porte. Il connaissait mon nom et mon visage. Il m'a donné un courrier, qui est une invitation à boire un verre dans un grand palace à Manhattan et j'hésite à y aller. Qu'est-ce que vous feriez à ma place ?

-Le jeune homme qui t'as donné le courrier, c'est celui qui t'invite ?

-J'en sais rien. Il ne m'a rien dit. Juste qu'il devait me remettre le courrier.

La vieille femme baisse les yeux sur sa tasse vide, je fais la même chose. Je suis paumée et j'y ai beaucoup réfléchis dans la nuit. Je me suis réveillée à même pas quatre heures à cause de ça

-Ton rendez-vous est dans un lieu public, c'est ça ?

-Oui, un bar à Manhattan.

-Alors tu devrais y aller. C'est dans un lieu ouvert, avec du monde. Ce sera compliqué de te faire du mal en toute discrétion.

C'est vrai, elle n'a pas tord. Le rendez-vous est dans un bar, pas dans une chambre du palace. Je dois encore y réfléchir, mais Madame Miller m'a aidé.

-Merci pour le conseil. Je verrais ce soir si j'y vais ou pas.

-Je serais à ta place, j'irais, juste pour avoir ce droit d'entrer dans un palace.

J'éclate de rire, c'est vrai que c'est un bon point ça ! Aller dans un grand palace, ce sera sans doute qu'une seule fois dans ma vie.

Je me calme doucement et regarde mon amie. Elle a un tendre sourire, ce qui me touche.

-Profite donc de ta vie trésor. T'en a qu'une et elle est déjà bien entamée. Ce rendez-vous sera sans doute le départ d'une grande histoire.

-Ou d'une grande déception.

-Tu ne le sauras jamais si tu n'y vas pas. Je peux comprendre que tu aies besoin de réflexion, mais dis-toi que tu n'as que 25 ans. Tu dois vivre des aventures.

C'est une chose que j'aime chez cette femme. Elle a tellement vécu de choses qu'elle donne d'excellents conseils.

Cest vrai que j'ai que 25 ans, mais pour le moment, j'ai pas connu le grand frisson, la grande histoire. Je sais que je vais encore cogiter quelques heures, mais je sens déjà que l'appel à ce rendez-vous sera plus fort que tout.

Je reste encore un petit moment chez elle, puis je retourne chez moi pour commencer à me préparer. Je passe un jean noir, tout simple, un gros pull gris, j'ai vu qu'il fessait très froid aujourd'hui et je pose mes bottes devant mon canapé.

Je prends l'enveloppe dans les mains, sort le papier et le déplie pour le relire.

Monsieur Gomez, vous m'intriguez fort. Je vais venir à votre rencontre ce soir, j'espère que je ne vais pas regretter...

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant