Laura.
Je suis dans une chambre d'hôpital, triste. J'ai perdu mon bébé, ça me déprime. Je commençais à mieux vivre la grossesse, les inconvénients commençait à disparaître. J'étais bien, heureuse. Je retrouvais un semblant de vie et on m'a enlevé mon enfant. La vie est vraiment mal foutu.
Quelqu'un toque à la porte et entre, c'est Herman. Je m'assois sur le lit et je le regarde. Il pose le sac d'affaires à côté de moi, je fouille directement pour trouver une tenue bien plus confortable. Je prends un bas qui est très confortable avec un sweat et des sous-vêtement, puis je me lève.
-Merci.
J'embrasse rapidement Herman et je vais me changer. J'enfile ma tenue qui est bien plus confortable et je retourne dans la chambre. Je m'installe sur le lit, Herman était déjà à moitié allongé. Il me prends dans ses bras, ça me fait du bien, je me sens un peu mieux. Savoir qu'il est avec moi me rassure sur notre avenir. On va y arriver, j'en suis sûr.
-Au fait, je t'emmène en vacances.
-Quand ?
-Cette semaine. J'ai pris une semaine pour qu'on passe du temps ensembles.
-Oh, c'est gentil ! On part où ?
-Là où tu souhaites. J'ai pas d'endroit précis prévu.
-Je veux aller à la mer, ou voir l'océan sans avoir trop de touristes.
-En restant proche de New-York ou pas ?
-Comme tu veux. On va là où ça te chante.
-Si je te demande, c'est que j'ai pas trop d'idées.
-Pourquoi pas aller en Floride ? J'y suis que très peu allée là bas, ça pourrait être intéressant.
-Ouais, c'est une bonne idée. Je suppose que tu veux éviter Miami et Orlando ?
-Oh que oui. Je veux un hôtel calme, avec un accès à l'océan. Je veux vraiment me détendre une bonne semaine.
Je me rends compte de ce que je dis, je grimace et me tourne vers Herman en me redressant.
-Désolée, je suis peut-être trop demandeuse ?
-C'est moi qui te propose de partir en vacances. T'as le droit d'imposer quelques petites choses.
-Merci.
-Je vais voir ce qu'il y a comme hôtel sur la côte et je réserve ça. J'espère juste qu'il y en aura encore.
-J'espère aussi. Encore merci pour ta proposition, ça me touche beaucoup.
-T'as pas eu une nuit facile, j'ai envie de te faire oublier tout ça quelques jours.
Je souris, pose mes mains sur ses joues et je l'embrasse. Il sourit contre mes lèvres puis passe ses bras autour de moi en répondant à mon baiser. On s'allonge en cessant ce baiser, puis on profite simplement d'un bon moment ensembles. Herman récupère son téléphone et commence à chercher des hôtels, je le laisse faire en fermant les yeux. J'ai besoin de me reposer.
Dimanche après-midi, Laura.
Je suis de retour à la maison, ça fait du bien ! Je déteste l'hôpital, c'est officiel. Je ne veux pas y retourner si ce n'est pour la dernière insémination et l'accouchement.
Au niveau de la fausse couche, j'ai encore du mal. La première nuit, celle de vendredi à samedi, était assez horrible. J'étais seule, j'ai passé mon temps à pleurer jusqu'à ce que je reçoive un somnifère. J'ai parlé à un psy samedi et étonnement, ça m'a quand même soulagé.
C'était une femme, qui elle aussi avait subit un traumatisme pareil. Elle a été très cash, elle ne m'a pas caché que je risquais d'en chier pour me relever mais que, bien entourée, cette période allait être beaucoup moins dure. J'ai Herman avec moi, je sais que j'ai aussi Stéphanie et Henry. En somme, je suis bien entourée et je vais partir quelques jours en Floride.
La psy m'a également dit que je ne devais surtout pas me renfermer. Je dois parler, exprimer mes sentiments, ma tristesse. Je dois faire un deuil correct de cette grossesse pour pouvoir en vivre une autre avec sérénité, sans cette peur bleue de perdre l'enfant.
D'ailleurs, mon gynécologue a su d'où venait le problème. Ce n'était pas dû à un décollement, ni au fait qu'on a fait l'amour avec Herman. L'embryon a dévoilé tout ses secrets. Il avait une malformation, il n'aurait pas grandit normalement. Si cette grossesse avait été à son terme, j'aurais eu un bébé avec un handicap. Sans doute un très lourd handicap.
Savoir que Mère Nature a évité à mon enfant des souffrances inutiles m'aide dans ce deuil. Ce bébé aurait eu des problèmes de santé grave. Et je préfère encore le perdre maintenant que dans sept mois, alors qu'il est là. Même si je l'aimais, je n'avais encore rien senti, pas de coups, pas de sensation de papillon dans mon ventre. Je ne sentais que cette petite vie grandir en moi. C'était particulier.
Enfin. Je monte dans ma chambre et je vais préparer ma valise. Je récupère deux maillots de bains, quelques tenues légère, c'est-à-dire des robes, jupes et débardeurs. Je prends aussi mes sandales, des tongs, mes produits, mes sous-vêtements, et j'y fourre tout dans ma valise. Sachant qu'elle est plutôt grande, elle fait assez vide. Je regarde ce que je peux prendre, il y a trois livres que je n'ai pas encore lu, alors je les prends. Je mets aussi un sac de plage avec quelques serviettes et un sac à dos, là elle est prête !
Je prends mon sac à main, j'y glisse mon ordinateur, mes écouteurs et tout le bordel que j'ai habituellement dedans. Je regarde mon livre de français, puis je décide de le laisser ici. J'ai pas envie de m'encombrer de mes cours.
Je vérifie à trois reprises que j'ai bien tout puis je sors de la chambre. Je pose ma valise à côté de ma porte et je vais voir Herman, qui lui aussi ferme sa valise. Il la pose au sol et me regarde, souriant.
-Prête ?
-Oui. On peut y aller.
-Alors allons-y.
-Je dois juste prendre un petit truc avant qu'on parte. Tu peux prendre ma valise ?
-Qu'est-ce que tu veux prendre ?
-Stéphanie m'a préparé un petit truc, je dois y récupérer.
-Et bah va. Je m'occupe de ta valise.
Je descends rapidement à la cuisine, Stéphanie m'attends avec un Tupperware.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Vos collations préférées, faites maison.
-Oh merci ! Vous n'auriez pas du !
-Je sais que ça vous réconforte. Si vous êtes un peu déprimée, mangez en un ou deux, ça vous fera du bien.
Je souris en prenant la boîte en plastique, elle est beaucoup trop gentille. Je la remercie une nouvelle fois, pique une bouteille d'eau et on y va. Herman m'attends déjà dans l'ascenseur, il retient la porte avec son bras. En passant à côté de lui, je ne peux pas m'empêcher de le chatouiller, c'était plus fort que moi.
-Laura, sache que je déteste les chatouilles.
-C'est pas ce que tu dis habituellement.
-J'aime les papouilles, pas les chatouilles.
-Vous êtes ronchon monsieur Gomez.
-Et vous, vous n'arrêtez pas de me chercher, mademoiselle Tyler.
-Et t'adore ça.
Il éclate de rire, on part bien pour ces vacances. Depuis vendredi, il me permet d'oublier un peu la douleur qu'on a eu. Il ne me parle pas trop de ça, de ce qu'il ressent, mais je sais parfaitement qu'il a été blessé. J'espère qu'il s'ouvrira un peu plus à moi cette semaine.
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Une vie sous contrat
RomanceLaura Tyler est une jeune femme de 25 ans, qui a tout plaqué, famille, amis, copain, pour vivre la grande vie à New-York. Chanteuse, elle essaie de trouver sa place dans le monde de Broadway, mais elle va aller d'échec en échec. Elle a du mal à subv...