Chapitre 102

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Herman.

Katrina est partie il y a quelques minutes et je viens de raccrocher avec Henry. Laura est à la maison, je sais qu'elle est en sécurité là bas. Je soupire en posant mon portable sur le bureau et me tourne vers ma baie vitrée. Je regarde la ville, me demandant où est ce connard. Ça m'énerve de ne pas savoir s'il est là, à New-York, ou s'il est partis. Et savoir Laura en danger m'énerve encore plus.

Je décide de sortir de mon bureau et de rejoindre les collaborateurs, eux sauront me faire changer les idées. Je vais dans l'open space, tout le monde est concentré sur ses tâches. Les jeunes se débrouille bien, sachant que eux sont les employés les plus récents. Je regarde ce qu'ils font, vérifie leurs travail et je les corrige. Normalement c'est le rôle du chef des collaborateurs et des jeunes recrues, mais puisque je suis là, autant y faire.

Certains sont impressionnés de me voir ici, ils ne m'avait encore jamais vu. Et ils écoutent mes conseils attentivement, obligé s'ils veulent avancer vite ici. Je ne suis pas très exigent, mais mes règles doivent être respectées.

Je passe un bon moment ici, à les aider et aussi à me rappeler à quel point j'ai évolué en quelques années. Je me rappelle mon premier jour ici, j'étais stressé comme jamais. Mon chef de l'époque, qui est partis depuis, enfin, qui a été viré, nous faisait si peur ! Certains de mes amis avaient démissionnés quelques jours après leurs arrivée parce qu'ils se faisaient méchamment remonter les bretelles.

J'étais partis pour suivre la même route, mais j'ai rencontré le grand patron et il est devenu mon mentor en voyant mon travail. C'est grâce à lui que je suis resté et je lui serais redevable toute ma vie.

Quand j'ai eu un poste à responsabilité ici, j'ai demandé à ce que mon ancien chef soit licencié. C'était ma première action et quand il est partis, tout a mieux fonctionné. Une personne beaucoup plus douce a pris sa place et elle est toujours au même poste. Les collaborateurs vivent beaucoup mieux maintenant, même si on reste très dur. Mais on sait faire la part des choses, on ne va pas les ridiculiser devant toute la promotion.

Les collaborateurs partent les uns après les autres, c'est l'heure de rentrer à la maison. Je fais quand même un tour dans les bureaux, signe des papiers que j'aurais dû signer demain et je retourne à mon étage. Je croise le second de l'entreprise, lui souhaite une bonne soirée et j'entre dans mon bureau.

Je regarde mes dossiers, j'ai tout laissé en plan. Je jette un coup d'œil à mon ordinateur, c'est trop tard pour me remettre au boulot ici. Je ferme tout, range et je m'en vais. J'envoie un message à Laura pour la prévenir que je rentre et que je passe prendre à manger. Je n'ai pas de réponse, elle doit être à fond en train de lire ou d'écrire.

Son blog fonctionne plutôt bien, elle est toute fière. Elle a dépassé les mille lecteurs, elle était très heureuse. Et je dois dire que je prends aussi un certain plaisir à la lire. Son écriture est parfaite, on sent son amour pour New-York et qu'elle adore écrire. Elle fait aussi de la traduction puisqu'elle a pris pas mal de cours de français, ça attire encore plus. Je suis heureux qu'elle ai trouvé un truc pour s'occuper et si ça fonctionne vraiment bien, elle aura peut-être des partenariats.

Enfin, Henry vient de me déposer devant le restaurant, j'entre et récupère ma commande que j'ai passé dans la voiture. J'ai commandé français, je sais que ça va faire plaisir à ma compagne, elle adore cette nourriture. Je retourne à la voiture et on rentre tranquillement.

L'ascenseur arrive à mon étage et s'ouvre, je verrouille mon portable et lève la tête. La maison est très silencieuse et en bordel. Je m'avance dans le salon, je comprends qu'un truc c'est passé chez moi. Je vais poser les sacs sur la table basse, j'entends un gémissement de douleur.

Je tourne la tête vers l'îlot de la cuisine, je vois Stéphanie couchée et blessée.

-Stéphanie !

Je cours m'accroupir devant elle et sort mon téléphone pour appeler les secours, elle a besoin de soins en urgence.

-Stéphanie, vous m'entendez ?!

Un couinement me répond, elle va vraiment pas bien. Elle se mets légèrement plus sur le côté, elle a une putain d'entaille sur le ventre. Je pose ma main dessus et ai enfin quelqu'un au téléphone. Je donne mon adresse et explique la situation. La personne m'indique qu'un véhicule arrive, je donne des indications pour arriver facilement à l'appartement et je raccroche. J'appelle la police et leur dit que mon employée s'est faite agresser et qu'elle est blessée. Je raccroche quand je le peux et je me concentre sur Stéphanie après avoir envoyé un message à Henry.

-Stéphanie, les secours sont en route, tenez bon. J'ai pas envie de recruter une autre personne.

Elle se contente de gémir de douleurs, j'espère qu'elle va tenir. Le bruit de l'ascenseur me fait me redresser, j'entends quelqu'un marche rapidement.

-Henry, c'est vous ?

-Ouais.

Je lève la main pour lui indiquer ma position, il apparaît devant moi en quelques secondes.

-Merde, Steph !

Il s'agenouille face à elle et dégage ses cheveux de son visage.

-Vous vous occupez d'elle ? Je dois voir où est Laura.

-Pas de soucis.

Je laisse Henry prendre ma place et je cherche Laura en l'appelant. Je n'ai pas de réponse, l'inquiétude me prends le ventre. Je regarde mon bureau, la buanderie, les chambres du rez-de-chaussée et je monte. Je vérifie ma chambre, ma salle de bains, le dressing, rien. J'entre dans sa chambre, c'est un bordel sans nom.

-Laura, t'es où putain ?!

Je hurle, mais je suis tellement inquiet pour elle. Je fais un tour dans le dressing, la salle de bains, rien. Pas de trace de la femme que j'aime. Et je suis même étonné de voir la porte de la chambre du bébé ouverte, j'entre dans la pièce. Tout a été défoncé, le lit est démolit, le contenu des tiroirs de la commode est au sol, piétiné.

Je donne un coup de pied dans un tiroir qui traîne au sol et je sens la rage monter. Je sais parfaitement qui a fait ça, c'est ce fils de pute de Nicolas. Il a démolit une chambre que j'ai adoré préparé et le pire : il a enlevé la femme que j'aime. S'il ose lui faire du mal, je ne suis pas sûr de pouvoir retenir ma colère.

J'entends du bruit venant du salon, je descends en courant. Je vois les secours et deux policiers, je les rejoins. Le flic le plus âgé me voit débarquer, je m'arrête devant lui.

-Monsieur Gomez ?

-C'est moi.

-Vous nous expliquez ?

-Bah quelqu'un est venu chez moi, a blessé gravement mon employée et a enlevé ma compagne.

-On a enlevé votre compagne, vous êtes sûr ?

-J'ai vu sa chambre et une autre pièce en bordel, jamais elle n'y aurait fait.

-On va en discuter. Vous avez une photo d'elle ?

-Heureusement.

-Alors je vais prendre votre déposition. Apportez sa photo et je m'occupe de vous.

Je vais dans mon bureau et récupère une photo de Laura dans un tiroir. Je retourne dans le salon et je m'installe avec le policier sur mon canapé. Je regarde les secours s'occuper de Stéphanie avant de commencer ma déposition, j'irais la voir quand j'aurais tout finit ici. J'espère que tout ira bien pour elle. Et j'espère aussi que Laura n'est pas en danger de mort imminente.

Si je venais à la perdre, je ne sais pas si me relèverais. Elle est tellement tout pour moi, je ne peux pas perdre.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant