II - Chapitre 11

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Laura.

Ma soirée chez Sam ce passe plutôt bien, on parle de tout et n'importe quoi. Ça fait beaucoup de bien de discuter aussi simplement, sans se sentir jugée sur ce que j'ai fait. On a également commandé à manger, italien.

Je prends mon portable, c'est déjà onze heures et j'ai des SMS de la part de mon frère et de Seb. Je soupire et me lève, Sam fait la même. Je récupère mes affaires et je vais devant la porte.

-Tu t'en vas déjà ?

-C'est onze heures, alors oui, j'y vais.

-Ou tu peux rester ici, c'est pas forcément une bonne idée de traverser New-York aussi tard.

-Je vais appeler un taxi, ne t'inquiète pas. Et mon petit-ami doit m'attendre.

-Petit-ami qui n'accepte pas tes choix.

-Il était surtout surpris, il faut que je discute avec lui. En attendant, je te remercie pour cette soirée, ça m'a bien fait du bien.

-De rien. Si jamais t'as besoin, je suis dispo.

-C'est gentil. Mais tu sais que je suis à New-York que temporairement ? Si je peux avoir le jugement demain, dimanche je pars.

-Pourquoi tu ne restes pas ?

-Parce que j'ai un boulot à Durham et que j'aime ma vie là-bas.

-D'accord.

-Bon, je file. J'essaie de passer te voir plus tard, avant dimanche.

-Pas besoin de me le dire. À très bientôt.

Sam ouvre la porte, j'enfile ma veste et commence à y aller, mais il me retient par le poignet. Je me retourne, surprise qu'il fasse ça, je me retrouve plaquée contre son torse.

-Sam, qu'est-ce que tu fais ?

-Un truc que j'ai envie de faire depuis notre première rencontre.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Je fronce les sourcils et le dégage rapidement. Je manque de lui flanquer une claque, mais je me retiens.

-Sam ! Mais ça va pas la tête ?! Dois-je te rappeler que je suis en couple, toi aussi ?! T'as pas à m'embrasser comme ça ! Merde !

-Je... Désolé Laura, c'était plus fort que moi. J'en avais trop envie.

-Et bah il fallait te retenir. Surtout que t'as une copine, ça ce fait pas. Au revoir Sam.

Je descends rapidement les escaliers, je veux pas être plus longtemps avec lui. Quand je sors de l'immeuble, j'essuie ma bouche et je commande un taxi. Il arrive en quelques minutes, je lui donne l'adresse de l'hôtel et je rentre. Putain, je pensais pas que Sam serait capable de m'embrasser, je ne savais même pas que je l'attirait.

J'ai pas envie de devenir une de ses femmes dans les romans et films à l'eau de rose qui a quelques prétendants à ses pieds. J'ai Seb, il est parfait pour moi et je l'aime. Mais ce n'est pas pour autant que je vais lui parler de ce qu'il vient de ce passer. C'était un égarement, j'ai pas répondu à ce baiser et je suis partie en quatrième vitesse. Pas besoin qu'il le sache.

Le taxi se gare devant l'hôtel, je paie la course et monte tranquillement à la chambre. J'entre, Seb est sur le lit, avec juste un pantalon de pyjama et son ordinateur sur ses cuisses. Il lève la tête en m'entendant et se lève en voyant que c'est moi.

-Laura ! Enfin !

Il vient me serrer dans ses bras, je souris contre son torse en le voyant comme ça, inquiet. Même si on se dispute, Seb reste un homme qui m'aime et qui tiens énormément à moi. Il recule rapidement et prends mon visage entre ses mains pour vérifier que tout aille bien.

-T'étais où pendant tout ce temps ? Je me suis inquiété !

-J'étais en sécurité, ne t'inquiète pas. Et je me suis rendue chez un ami, j'avais besoin de souffler cinq minutes.

-T'aurais pu m'envoyer un SMS pour me le dire, j'étais mort d'inquiétude !

-Et j'en suis désolée. Mais je suis là, en pleine forme.

-Heureusement. Plus jamais tu me fais ça !

Je lui caresse doucement la joue et je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Je sens que ça le réconforte et je comprends ses craintes. Je suis partie sans me retourner il y a bientôt deux ans, il a peur que ça me reprenne. Mais ça ne m'intéresse plus de fuir, je suis très bien où je suis.

Notre baiser est long, réconfortant et pleins de sentiments. Mais je finis par reculer, ce qui surprends Seb.

-Je dois aller prendre ma douche. On pourra en rependre où on en étais après.

-C'est pas mieux avant ?

-Qui te dit que j'ai envie de coucher ? J'ai peut-être juste envie de passer du bon temps avec mon chéri.

-OK, file avant que je te retienne.

J'éclate de rire et je file à la douche après avoir posé mes chaussures, ma veste, mon sac et après avoir pris ma tenue pour cette nuit. Je prends une douche rapide, j'ai envie de me poser dans les bras de mon homme.

Une fois propre et habillée, je le rejoins. Il ferme sur ordinateur et me prends d'à ses bras, ça fait du bien. Je récupère la couverture et me blottis bien confortablement.

-Laura, on peut parler de ce que j'ai appris tout à l'heure ?

-Si c'est pour me dire que c'était une mauvaise idée, qu'Herman m'a exploité, non. J'ai trop entendu ce discours.

-Et si je te disais que tu avais bien le droit de le faire ? Ça m'a surtout surpris que tu fasses ça, sachant que tu voulais être dans une bonne relation pour avoir un bébé.

-Avoir vécu à New-York m'a un peu changé. Et j'avais l'occasion de me faire de l'argent facilement, j'ai sauté dessus.

-Tu vivais vraiment si mal ?

-Bah, je travaillais comme serveuse, je touchais pas des millions. Alors oui, la vie était vraiment compliqué. Je n'arrivais pas à manger à ma faim. Et je n'avais que l'essentiel !

-Je n'arrive pas à t'imaginer pauvre et souffrant de la faim. Je t'ai toujours connue gourmande, c'est dur de savoir que tu t'es frustrée.

-C'est comme ça mon chéri. Je me suis adaptée à la situation. J'ai voulu vivre ma grande vie, mais je me suis complètement loupé.

-T'étais surtout seule. Franchement Laura, t'aurais dû nous parler. On t'aurais aidé.

-Vous n'auriez pas pu. Et je n'aurais pas voulu qu'on m'assiste.

Je me redresse et le regarde, je vois un peu de déception dans ses yeux.

-Hé, c'était comme ça.

-Pourtant t'as accepté d'être mère porteuse.

-Parce que j'avais perdu tout espoir. Pour te dire la vérité, si je n'avais pas trouvé Herman, je serais sans doute rentrée plus rapidement.

-Et j'aurais préféré ça.

-Seb, j'ai fait ma vie comme je le sentais et regarde, je suis avec toi. C'est pas un signe ça ?

Il grimace, ça me fait rire.

-Je t'aime Seb, je suis presque sûr que le destin nous avait réservé une telle relation.

-Je t'aime aussi.

Il m'embrasse rapidement et nous continuons de parler de tout et n'importe quoi. Je suis contente qu'il ai changé d'avis sur ce que j'ai fait. De toute façon, il n'a pas à m'en vouloir.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant