II - Chapitre 29

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Laura.

Je réussis enfin à me relever, j'ai du rester au sol une bonne dizaine de minutes. J'essuie mes larmes et m'installe à mon siège, je dois me ressaisir, donner bonne impression et pas montrer ce qu'il se passe. Je prends mon sac et sors ma trousse à maquillage, j'ai bien fait de la prendre.

Je prends ma poudre et regarde ma joue, elle est rouge, tout comme mes yeux. J'essaie de cacher la rougeur avec mon maquillage, c'est galère mais j'y arrive. Je mets aussi des gouttes dans les yeux, j'en ai toujours avec moi depuis que j'ai mes lunettes.

J'attends un peu ici que les rougeurs se calme et je retourne à l'atelier. Tommy s'occupe d'un tableau, je contrôle son travail et je retourne au mien.

* * *

J'arrive chez mes parents avec Seb, je viens récupérer mes affaires. Je rentre dans la maison et vais dans ma chambre après avoir salué la famille. Je commence à tout emballer, j'entends la porte être fermée. Je me tourne vers elle, c'est Elea.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Mes cartons. Il est grand temps que je déménage d'ici pour aller chez moi, mon vrai chez moi.

-Pourtant tu as dit que tu gardais cette chambre pour pouvoir travailler ta musique tranquille.

-Je reviendrais. J'ai juste envie de vivre avec mon fiancé.

Mytho ! Gros mensonge ! Elea plisse les yeux, elle ne me croit pas.

-Vraiment ? Laura, t'as toujours voulu ton indépendance et cette liberté de dormir où tu le souhaite. C'est bizarre que tu partes d'ici, surtout après notre week-end.

-Et ce week-end m'a permis d'ouvrir les yeux sur le fait que je vais me marier, mais je n'habite pas en plein avec mon fiancé.

-C'est bizarre ce changement si soudain.

-C'est un changement nécessaire. Il est normal dans un couple qui s'apprête à se marier.

-Il n'y a rien d'autre ? Tu peux me parler, comme tu peux parler à Alex. On ne fera rien qui te mettra en danger ou quoi que ce soit.

-J'ai juste envie d'être tranquille avec lui. Et je sais que vous êtes toujours là pour moi.

Elea s'approche et vient me fait un câlin, ça me fait beaucoup de bien.

-Je t'aide à ranger ?

-Non, je me débrouille. Mais merci de proposer.

-OK.

Elle me fait un bisou et elle sort de la chambre, je réussis à retenir mes larmes et je finis mes cartons. Seb vient m'aider à les descendre avec papa, je vois Elea en train de discuter avec Alex à l'extérieur. Je pose mon dernier carton dans la voiture et je vais les voir. Ils se taisent en me voyant arriver, je comprends que le sujet me concerne.

-Alex, Elea, vous parliez de moi ?

-De ton départ soudain, oui, réponds Alex.

-Comme je l'ai dit à Elea, il est temps que j'habite avec mon fiancé.

-Mais t'as toujours dit que tu voulais te garder un avre de paix ailleurs.

-Je sais, mais à ce moment là, je n'étais pas fiancée. Et on avait ce projet d'acheter une maison.

-Oh !

Alex me sonde du regard, je crois qu'il commence à reconnaître des femmes qui n'osent pas parler. Je réussis quand même à sourire, il ne doit rien savoir.

-Bien. Je dois y aller, j'ai encore du travail qui m'attends à la maison. Je repasserais plus tard, quand je serais moins chargée.

-OK. Et Laura, si t'as le moindre soucis, tu m'appelles, tu vas au poste, tu viens ici ou chez moi.

-Ou bien tu peux m'appeler. On sera toujours dispos pour toi.

-Merci, mais je vous assure que tout va bien.

Mais ça me rassure d'avoir des points d'encrage où aller si ça va trop loin. Nous rentrons dans la maison, Seb finit sa discussion avec mes parents quand il me voit.

-Seb, je peux te parler deux secondes ? Demande Alex.

-Ouais.

Je regarde les deux hommes sortirent, je m'inquiète. Si Alex parle de ses doutes, il va aggraver la situation. La discussion est très courte, c'était un avertissement, ça me mets dans la merde.

Seb revient vite avec un sourire de façade, tout comme le mien, nous saluons la famille et nous partons. Un vent glaciale règne dans la voiture, je me demande ce qu'il me prépare.

Nous arrivons rapidement à la maison, Seb m'interdit de détacher ma ceinture en posant sa main dessus.

-Qu'est-ce que tu as dit à Alex et Elea ?

-Rien. Juste qu'il était temps que je déménage avec mon fiancé.

-Alors pourquoi ton frère m'a mis en garde sur mon comportement avec toi ?

-Tu sais qu'il me protégera toujours.

-Sauf qu'aujourd'hui, c'est à moi que reviens ce rôle. Si tu dis le moindre mot, je te l'ai dit, t'es morte.

-Il est flic, spécialisé dans la violence conjugale. S'il voit que je change trop, il s'inquiétera et cherchera à savoir si tu me fais du mal ou non. Ce qui est le cas.

-Je ne te fais pas du mal. Je te protège de toi-même et de tes envies farfelues.

Un rire jaune sort, c'est la meilleure.

-Tu me protèges ? Me mettre une claque sur mon lieu de travail, c'est me protéger ? Me menacer, m'insulter, c'est me protéger ?

-C'est ce qu'il faut. Tu as parfois des comportements étranges, dangereux, j'essaie juste de te remettre les idées en place.

Je secoue la tête, je dois faire quelque chose. Seb lâche la boucle de ceinture, je me détache, sors de la voiture et essaie de quitter la résidence le plus vite possible. Mais il est plus rapide que moi, il me rattrape avant même que je puisse quitter le parking.

-Voilà de quoi je dois te protéger, mon amour.

Il réussis à me traîner à l'intérieur de l'immeuble, il plaque sa main contre ma bouche quand je crie à l'aide.

-Tu vas te la fermer oui ?! Tu vas inquiéter tout le voisinage.

C'est le but, connard ! Je me débats fort, j'espère croiser un voisin, mais personne jusqu'à ce qu'on rentre dans l'appartement. Seb ne me lâche qu'une fois dans la chambre, il me lance un regard noir et me gifle quand je crie. Ça me calme, j'arrête.

-Laura, c'est simple ce que je te dis, non ?! T'es conne ou tu le fais exprès ?! Tu as la chance de m'avoir, je te protège de toute dérive, tu devrais me remercier.

-Jamais.

J'essaie une nouvelle fois de partir en le poussant, je finis coucher sur le ventre sur le lit.

-Maintenant tu vas te calmer ! Demain, je vais t'emmener voir quelqu'un pour qu'il te donne des calmants. Tu es devenue ingérable. T'étais plus calme avant ta folie de partir à New-York.

J'aurais du y rester à New-York... Je sens les mains de Seb remonter doucement ma robe, je bouge pour le dégager.

-Bah voyons Laura, le sexe ne t'intéresse plus ? Tu adorais ça pourtant.

-Plus avec toi.

-C'est méchant. Je croyais que j'étais un bon amant. On va voir ça. Te voir comme ça, ça me fait bander.

Il se frotte à moi, il est effectivement en érection. Il récupère quelque chose dans le tiroir de sa table de nuit, je sens que ce sont des menottes.

-Ne bouge pas mon amour. Je vais bien m'occuper de toi.

Il se redresse, je suis comme hier. Tétanisée. Seb remonte ma robe, retire ma culotte et je l'entends se déshabiller dans mon dos. Il joue avec son sexe contre le mien, je n'ai jamais été aussi sèche de toute ma vie. Seb y va quand même, je n'arrive même pas à crier alors qu'il me fait mal. Je sens juste une larme couler. Une seule.

La larme de la honte et du dégoût de soi-même.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant