II - Chapitre 28

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Le lendemain après-midi, Laura.

J'arrive à la maison, ça fait du bien de rentrer. Elea est à la maison, ça l'a déprimé quand le taxi la posé. Elle a bien profité de ce séjour à New-York, on va y refaire. C'était très cool de passer du temps ensembles, ça m'a fait du bien de retrouver ma petite sœur.

Enfin, je cherche Seb dans la maison après avoir posé ma valise dans la chambre, il est dans le bureau. Il travaille, je pose mes mains sur ses épaules, ce qui le fait légèrement sursauter.

-Salut chéri. Je ne voulais pas te faire peur.

-J'en doute pas. Ça c'est bien passé ton séjour à New-York ?

-Oui. J'ai adoré passer du temps avec Elea.

-Avec ton ex aussi ?

Son ton est sec, il se lève, se tourne vers moi et me fusille du regard.

-J'ai pas été avec Herman.

-Et tu oses me mentir ?

Il récupère quelque chose sur son bureau, ce sont des photos de d'Elea, d'Herman et moi. Il me les montre une par une, il y a beaucoup de photos d'Herman et moi dans la voiture, quand on a manqué de s'embrasser.

-Tu m'as fait suivre ? T'es sérieux ?! T'as pas le droit, c'est une atteinte grave à ma vie privée !

-Tu croyais sérieusement sur j'allais te laisser retourner là-bas sans te surveiller ? J'ai bien fait, tu allais embrasser ce chien !

-Mais je ne l'ai pas fait ! Et encore une fois, t'as pas à me faire suivre ! Merde ! Je me marie avec toi, pas lui !

-C'est pour ça que tu étais prête à monter sur ses genoux et à te faire baiser comme une salope dans une voiture ?

Il va trop loin, je lui colle une gifle et sors du bureau, mais il me rattrape dans le couloir. Seb me plaque contre le mur et pose sa main sur cou, ses yeux me terrifient. Jamais il n'a eu cette haine dans le regard, jamais.

-Écoute moi bien toi. Je fais ce que je veux de toi. Si j'ai envie de dire que tu étais prête à te faire baiser comme une salope, je le dis. Si j'ai envie de t'interdire d'aller à New-York, je le fais. Laura, tu vas devenir mon épouse, tu me devras obéissance au mariage. Alors un conseil, tu vas rester calme et la prochaine fois que tu me mets une claque, je te le ferais payer.

Il me donne deux petites claques et me lâche, je ne bouge pas. Je suis juste tétanisée. Seb quitte le couloir, la maison même. Je reste dans ce couloir quelques minutes, puis je réussis enfin à bouger. Je vais dans la chambre et prends mon portable. Je regarde les numéros d'Alex et Herman, mais je n'ose pas appeler.

Mon portable tombe au sol, je regarde mes mains, elles tremblent fort. J'essaie de me calmer, mais c'est impossible. C'est donc ça, la violence conjugale ? Quelque chose qui te paralyse tellement que tu ne fais rien, hormis essayer de calmer ton cœur ?

Je pensais que Seb était un homme doux, gentil, loyale, comme il l'a été pendant des années avant mon départ. Mais je me suis trompée sur son compte, sur qui il est. Si j'avais su ce qu'il allait être, jamais, mais jamais je ne me serais remise avec lui.

Mes mains se calment enfin, une nausée me prends. Je fonce aux toilettes et rends mon petit-déjeuner et mon déjeuner. Cette situation me rends malade.

Quand les spasmes s'arrête, je reste assise sur le carrelage des toilettes après avoir tiré la chasse d'eau et je regarde la bague que j'ai au doigt. Je peux pas me marier à lui, hors de question.

Je réussis à trouver la force pour me lever et je vais dans la chambre. Je fais un sac et regarde les hôtels disponibles, j'ai envie d'être seule. Je sors de la maison et file à l'hôtel que j'ai réservé pour la nuit.

Quand j'arrive dans la chambre, je pose le sac au sol et je m'allonge sur le lit. Je regarde la fenêtre, j'ai une vue de merde ici, mais je vais pouvoir me reposer ici et réfléchir.

Le lendemain matin, Laura.

Je suis au boulot, concentrée sur un tableau. Ça me permet de penser à autre chose, de me détendre un peu malgré la fatigue.

Hier soir, à l'hôtel, j'ai pleuré et très mal dormis. Chaque fois que j'arrivais a trouver le sommeil, je faisais des cauchemars. Je rêvais à chaque fois de l'enlèvement et c'était soit Nicolas, soit Seb qui me portait un coup fatale pour me tuer. Agréable comme rêve, non ?

En attendant, ces cauchemars étaient si violant que j'ai décidé de venir ici très tôt, j'étais présente à six heures et demi du matin. Je n'ai fait que le tour du musée pour vérifier l'état des tableaux, les dates des expositions et je suis ensuite venue à l'atelier. Ça fait donc trois heures que je suis là, à travailler mon tableau.

-Madame Tyler ?

La voix d'un jeune homme me sort de ma sorte de transe, je lève la tête. C'est Tommy, le stagiaire. Très gentil bonhomme et il apprends bien.

-Oui Tommy ? Que ce passe-t-il ?

-Votre fiancé vous attends dans votre bureau.

-Mon...? D'accord. Merci de m'avoir prévenu. Protège la toile, je la reprendrais après.

Je me lève et je file direction mon bureau, mon cœur battant tellement fort dans ma poitrine. J'arrive à mon bureau beaucoup trop vite, j'entre et laisse la porte ouvert. Seb est là, assis sur mon fauteuil.

-Salut Laura. Ferme la porte.

-Non. Avec ce que tu m'as fait hier, je la laisse ouverte.

-C'est pas bien de ne pas obéir.

-C'est pas bien de maltraiter sa compagne.

-Où as-tu dormis la nuit dernière ?

-Dans un hôtel. J'avais besoin de m'éloigner.

-T'as pas couru chez le toutou qui te servait de mec ? Étonnant.

-Si tu veux pas que je le fasse, ressaisit toi.

Seb se lève, ferme la porte à clé et se tourne vers moi. Je ne comprends pas pourquoi il me regarde avec méchanceté, jusqu'à ce qu'une claque m'arrive en pleine figure qui m'arrache un cri de douleur.

-N'oublie pas Laura. Tu me dois déjà obéissance. C'est à toi de te ressaisir, pas l'inverse. Tu le sais très bien qu'une femme doit tout faire pour satisfaire son homme.

-T'es un monstre. N'oublie pas qui j'ai dans ma famille. Alex ne va pas te louper, on touche pas sa petite sœur.

-Si tu en parles à Alex, ou n'importe qui d'autre, pas sûr qu'ils verront de nouveau tes beaux petits yeux. Obéis, et tout ce passera bien.

-Je suis pas ta chose. Je fais ce que je veux.

Je regarde ma bague, la retire et lui balance à la figure. Mauvaise idée. Il la ramasse et me prends comme hier, par le cou, mais il serre cette fois-ci.

-Tu vas remettre cette bague et on va se marier. Si tu fais la moindre chose pour fuir, t'es morte. Si tu parles, tu crèves. Compris ?

Je hoche la tête, juste pour pouvoir respirer. Il me lâche, remet la bague à mon doigt et passe sa main sur ma joue blessée.

-Voilà. C'est parfait quand tu es docile. Je te laisse déjà ton travail, alors soit un peu plus gentil avec moi. On se voit ce soir. Tu dors à la maison. Et maintenant, tu ne dormiras qu'à la maison. Plus de dodos chez tes parents. Ce soir, on va chercher tes affaires.

Il sort de mon bureau, je referme la porte et je m'écroule au sol. Mes jambes viennent de me lâcher. Je vais me marier à un enculé.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant