Laura.
J'arrive à l'hôtel où je séjourne avec mon frère, cette matinée était... Perturbante. Revoir Herman, ça m'a fait un petit truc au cœur et mon corps a eu une réaction qu'il n'a qu'avec lui. Je mourrais d'envie de m'isoler avec lui pour qu'on profite d'un moment à deux. Mais on est tout les deux en couple, on s'est séparés, on peut pas faire ça.
Je vais dans ma chambre, pose mes affaires sur mon lit et m'assois dessus en respirant profondément. C'était si bizarre. Je reste un petit moment comme ça, à regarder le sol, puis je décide d'aller voir mon frère. Je sors de ma chambre et me dirige vers la sienne, j'ai envie de me changer les esprits.
Je toque, mais je n'ai pas de réponse. Je réessaie à de nombreuses reprises après avoir bien vérifié la numéro de la chambre, il n'est pas là. Fait chier, je me demande ce qu'il fout dans New-York.
Je retourne dans ma chambre, un peu triste de ne pas savoir quoi faire. Je réfléchis à ce que je peux faire, je me souviens de madame Miller ! On a eu quelques contacts bref après mon départ de New-York, mais je ne suis jamais revenu la voir. Elle l'a compris, je ne voulais pas revenir sans une ville où j'ai été terriblement blessée.
Je remets ma veste, reprends mon sac et je file. Je n'ai pas oublié le métro, alors je fonce et prends celui qui arrive tout juste. J'ai une correspondance, mais c'est pas grave. Je profite du trajet pour envoyer un message à Alex pour pas qu'il s'inquiète.
Le trajet est long jusqu'à mon ancien quartier, ça me fait si bizarre de revenir ici. J'ai l'impression d'être partie pendant des années alors que non, ça ne fait que quelques mois. Enfin, ça fait déjà un an que j'ai quitté mon immeuble.
J'arrive enfin devant le bâtiment, il a été rénové, c'est étonnant. J'entre dedans, ça sent le propre et le neuf, mais je reconnais parfaitement les escaliers et l'emplacement des boîtes aux lettres. C'est très joli, le proprio a fait un très beau travail. Je toque à la porte de madame Miller, pas de réponse, comme à l'hôtel avec mon frère. J'appuie donc sur la sonnette, personne ne vient répondre.
La porte d'entrée s'ouvre, je me tourne vers elle. Je vois le jeune homme qui a pris ma place, il a les bras chargés de courses. Il m'aperçois, je lui souris.
-Bonjour Laura. Que faites-vous ici ?
-Je suis venue voir madame Miller. Vous savez où elle est ?
-Madame Miller ? Elle est décédée il y a un mois.
-Quoi ? Elle peut pas être morte.
-Bah si. On l'a retrouvé dans son lit, déjà partie.
Madame Miller est morte. Ça me flanque un sacré coup au cœur, c'était une amie, une grand-mère d'adoption pour moi.
-Ça va aller Laura ? Vous êtes toute pâle.
-Ouais. Je suis juste sous le choc. Elle peut pas être morte.
-Venez avec moi, je vais tout vous expliquer. J'ai du frais.
-Je vais vous aider.
Je prends deux sacs et nous montons rapidement jusqu'à mon ancien appartement. J'arrive essoufflée, j'ai plus l'habitude. Le jeune homme ouvre la porte et m'invite à entrer. Je suis étonnée en voyant l'état de l'appartement, il est refait.
-Waouh, vous avez refait l'appartement ?
-Pas moi. Le nouveau propriétaire de l'immeuble.
-Oh !
Je pose les sacs prêts du coin cuisine, tout est au norme aujourd'hui.
-Qui est votre nouveau propriétaire pour tout refaire ?
-J'ai une quittance de loyer sur la table basse, vous pouvez regarder le temps que je range.
-Merci.
Je récupère l'enveloppe en m'installant sur le canapé et sors le papier. Je reconnais tout de suite le logo du bailleur, c'est celui d'Herman. Il a acheté le bâtiment.
-L'entreprise d'Herman Gomez a acheté l'immeuble ? L'ancien proprio a vendu ?
-Ouais. Et il a bien fait, on vit beaucoup mieux maintenant.
Le jeune homme, dont j'ai littéralement avalé le prénom, vient s'asseoir à côté de moi et me tends une bière. C'est pas dans mon habitude d'en boire une aussi tôt, mais pourquoi pas.
-Merci pour la bière.
-Au plaisir.
-Et je suis désolée, j'ai oublié votre prénom...
-Sam. Et pas besoin d'être désolé, ça arrive quand on ne voit pas une personne pendant longtemps.
-C'est gentil Sam. Et sinon, pour madame Miller ? Elle est décédée quand ? Comment ?
-Elle est morte dans la nuit du treize au quatorze février, arrêt cardiaque dans la nuit. Elle n'a pas souffert selon le médecin, elle est partie en douceur.
-Elle avait des problèmes cardiaque ?
-Quelques uns, ouais. Mais elle ne le savait pas depuis longtemps, ça faisait peut-être deux mois qu'elle était sous traitement.
-Elle ne m'en a jamais parlé de ses problèmes de santé, je me sens naze.
-Vous n'avez pas à vous sentir nulle. Vous savez comment elle est, elle déteste avouer une faiblesse. Et même ses enfants l'ont su tard.
-Ça a du leurs fair d'un choc énorme.
-Ouais. Mais ils étaient quand même rassuré en sachant qu'elle était décédée sans souffrance.
-Où est-elle maintenant ? Où l'ont-ils enterrée ?
-Un cimetière à quelques pas d'ici. Vous pourrez aller la voir.
-Merci. Et comme ça, vous avez un nouveau propriétaire ?
-C'est ça. Et c'est le meilleur propriétaire que j'ai jamais eu. Cool, pas prise de tête, ils nous a offert l'hôtel pour les rénovations. Franchement, top.
L'homme est génial, le chef d'entreprise aussi.
-Vous avez bien de la chance. Et je connais le nouveau propriétaire.
-Ah bon ?
-Ouais ! Il est génial, attentif. Pour lui, un bon appartement fait qu'il y a de bonnes personnes dedans. Et je suis prête à parier que le loyer a diminué.
-Un peu, mais oui, il a diminué. Comment vous le connaissez ?
-Secret.
Je souris puis éclate de rire avec Sam. On continue notre discussion un bon moment, à se remémorer l'état de l'appartement d'avant, à parler de madame Miller et de la vie qui passe. Je finis par déjeuner ici, il a insisté pour que je mange ici. Et franchement, si c'était pour manger seule, autant manger avec un ami.
Le début d'après-midi passe à une vitesse folle, comme quand j'étais avec madame Miller. Mais mon frère s'inquiète, il me harcèle au téléphone. Je finis par rentrer à l'hôtel après avoir fait un crochet par le cimetière. Je dis quelques mots à madame Miller quand je trouve sa tombe, j'ai étonnement pas envie de pleurer. Je suis triste, c'est sûr, mais elle m'aurait engueuler en me voyant pleurer.
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Une vie sous contrat
RomanceLaura Tyler est une jeune femme de 25 ans, qui a tout plaqué, famille, amis, copain, pour vivre la grande vie à New-York. Chanteuse, elle essaie de trouver sa place dans le monde de Broadway, mais elle va aller d'échec en échec. Elle a du mal à subv...