II - Chapitre 1

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Laura.

Cinq mois viennent de passer depuis la rupture, nous sommes déjà en mars. Je suis de nouveau sur pieds et je ne fais plus de cauchemar la nuit.

J'habite toujours chez mes parents, j'ai retrouvé un boulot dans un petit musée du coin, musée que j'aime beaucoup, et je suis de nouveau en couple.

Depuis qu'on s'est revu avec Seb, on a pris notre temps et on a finit par se remettre ensembles. Il ne me fera jamais oublier Herman, mais il me permet d'avancer.

Enfin, je suis au boulot, je fais le tour des tableaux du musée. Le bâtiment a fermé ses portes il y a quelques minutes, je vérifie si personnes n'a abîmé les œuvres. Je fais attention aux petits détails, les tableaux sont quasi tous parfait.

-Laura, quelqu'un souhaite vous parler.

La voix de mon collègue me stoppe dans mon travail, je me tourne vers lui.

-Qui souhaite me voir ?

-Des types de New-York.

Je fronce les sourcils et je le suis jusqu'aux bureaux. Nous y arrivons rapidement, il y a deux bureaucrates qui m'attende dans la salle de réunion.

-Messieurs, bonsoir.

-Mademoiselle Tyler. Nous sommes des agents du tribunal de New-York. Nous venons vous remettre ce courrier.

Le plus âgé me montre une enveloppe, c'est le courrier pour le jugement de mon kidnappeur et des personnes qui m'ont battus.

-Nous avons besoin de votre pièce d'identité et d'une signature.

-Très bien. Je vais chercher mon sac.

Je sors de la salle de réunion et me dirige vers mon bureau. Je savais que ce jour arriverais, mais je n'étais pas prête. Les revoir, me remémorer ces moments douloureux, j'ai pas envie. Je réussis à rester digne le temps d'aller chercher ma carte d'identité, je pleurerais plus tard.

Je retourne dans la salle de réunion, ils vérifient mon identité, je signe et je récupère mon courrier.

-Tout est bon. Passez une bonne fin de journée.

-À vous aussi.

Mon collègue les ramènent vers la sortie, je m'assois sur un siège et ouvre le courrier. Le procès s'ouvre dans quelques jours, le onze mars. Je vais devoir me préparer à retourner à New-York, à revoir mes bourreaux et mon ex. J'espère que le procès sera rapide et qu'ils ne me poseront pas trop de questions. J'ai pas envie de parler devant des jurés. Je pense aussi à Stéphanie, elle doit être contente d'avoir enfin une date pour le procès de ces enfoirés qui l'ont poignardé.

Mon portable sonne, je range le courrier et récupère mon téléphone. Je viens de recevoir un message de mon avocat. Il doit me voir avant que le procès ne commence, lundi. Je lui réponds que je serais là et je retourne dans mon bureau. Je me pose sur mon siège, range l'enveloppe et passe mes mains sur mon visage. Je regarde le boulot qui m'attends, j'ai deux tableaux en attente de rénovation et un qui doit arriver demain. J'aurais la journée chargée, tant mieux. Je ne penserais pas au procès.

Je range mes documents et j'y vais, j'ai hâte de rentrer à la maison. Je salus quelques collègues et je fonce à ma voiture. Ça, c'est mon petit bonheur d'être ici. Je peux conduire de nouveau et j'adore ça.

Quand j'ai pu reprendre le volant, j'ai fait le tour de la Caroline du Nord, c'était géniale. Revoir de mon pays m'a fait le plus grand bien. Je pense que c'est à ce moment là, seule, dans la nature, que j'ai réussis à tournée la page sur New-York.

Je rentre chez mes parents tranquillement, une délicieuse odeur s'échappe de la cuisine. J'y vais, mon père est derrière les fourneaux, on va se régaler ce soir.

-Tu fais quoi papa ?

-Un bon bourguignon.

-Ça sent très bon. On va se régaler ce soir.

-J'espère bien.

Je lui fais un bisou et je sors de la cuisine. Mon frère est dans le salon, je l'appelle.

-Alex, tu peux venir ?

-Ouais, bien sûr.

On monte dans ma chambre, je sors mon enveloppe et lui tends. Il le prends et ne lit que ce qu'il y a sur l'enveloppe.

-Un courrier du tribunal de New-York ? Il y a enfin une date pour l'ouverture du procès ?

-Ouais. Et je veux que tu m'accompagne là-bas.

-Pas Seb ?

-Je le préviendrais, mais je veux aller à ce procès avec mon frère. T'es celui qui m'a toujours soutenu, même quand je suis partie à New-York.

-Je viendrais avec toi. Je demanderais à mon chef des congés.

-En espérant que le procès soit court.

-Il le sera. Ton affaire a fait la une des médias.

-Merci.

Je lui fais un petit câlin puis il sort de ma chambre. Je pose mes affaires et je m'installe à mon bureau, avec mon ordinateur. Je jette un coup d'œil à mon ancien blog, que j'ai arrêté du jour au lendemain. Je reste dessus quelques minutes et je me mets à travailler. J'ai des mails à traiter, ceux que je n'ai pas pu faire pendant que j'étais à l'atelier.

Herman.

Je rentre chez moi, épuisé. Je pose mes affaires sur le canapé et je m'assois au comptoir. Stéphanie sourit en me voyant et pose un verre de vin devant moi.

-Vous avez passé une bonne journée Herman ?

-Ça allait. Mon avocat est venu me voir.

-Pour le procès ? J'ai reçu ma convocation aujourd'hui. J'ai hâte que ce soit réglé une bonne fois pour toute.

-Moi aussi.

-Et vous ne craignez pas de revoir Laura ?

-On va faire avec. Puis le procès, c'est pour vous mais aussi pour elle. Je ne vais pas jouer le mec blessé dans son égo, qui ne peut plus voir une femme qu'il a aimé. Je sais faire la part des choses.

-Ça va être différent quand vous allez vous retrouver en face à face.

Du bruit provenant des escaliers nous coupe dans notre conversation, je me tourne vers ce bruit. Ma petite-amie vient de descendre, j'allais me demander où elle est passé. Elle court vers moi et me saute dessus, ce qui me fait rire.

-C'est ce qu'il me semblait que j'avais reconnu cette voix. Comment tu vas mon cœur ?

-Ça va et toi ?

-J'étais impatiente de te revoir. Je suis rentrée tôt et sache que je me suis retenue d'aller te voir à l'entreprise.

-T'as bien fait, j'ai eu une journée assez chargée, j'aurais pas eu le temps de te voir.

-Tes journées sont toujours très chargées. Je trouve que t'as un peu moins de temps pour moi.

-Et j'en suis désolé. Mais je travaille pas ce week-end, j'aurais du temps à te consacrer.

-Alors on peut enfin partir en week-end en amoureux ?

-Je vais voir. Si je suis pas trop fatigué.

Elle soupire, il est vrai que je ne lui ai pas offert un vrai week-end digne de ce nom depuis que nous sommes ensembles. Mais j'ai très souvent l'esprit ailleurs, alors préparer un week-end romantique, c'est compliqué. Puis j'ai encore Laura dans la tête, alors on va encore attendre un petit peu avant de passer définitivement à quelqu'un d'autre.

Je tiens énormément à Ellie, c'est une femme exceptionnelle, mais aujourd'hui, je peux clairement pas dire que je l'aime fort. Je sors d'une relation intense, avec une femme que j'aimais plus que tout au monde, alors Laura va forcément mettre du temps à s'effacer. Elle sera toujours là en filigrane, mais je vais arriver à tourner la page.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant