Chapitre 72

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Quelques jours plus tard, Laura.

Je suis à l'hôpital, à attendre mon gynécologue. Je joue avec le grigri de mon porte-clés, je m'ennuie. Herman est à côté de moi, sur son téléphone. Je comprends totalement qu'il travaille d'ici et je sais qu'il saura décroché quand le gynécologue me prendre dans son bureau.

-Mademoiselle Tyler ?

J'entends mon nom être prononcé, je relève la tête en même temps qu'Herman. Je me lève et me dirige vers le bureau, Herman prends ma main quand on entre dans le bureau. On s'installe, le gynécologue entre dans le vif du sujet en me demandant comment je me porte, si j'ai encore des symptômes, des nausées et tout ça. J'ai toujours des nausées et je ressens beaucoup de fatigue.

Je ne suis pas vraiment ko, je suis juste fatiguée et j'ai des nausées les matins, rien de bien grave. Sauf si un manque de libido est grave. La semaine dernière j'étais frustrée, aujourd'hui j'ai plus envie de rien. J'espère que l'arrivée du second trimestre changera tout ça.

Nous discutons un petit moment, puis le gynécologue me demande d'aller m'installer sur la table d'auscultation. Je file m'y installer, Herman s'assoit à côté de moi et on attends le docteur, qui s'installe rapidement. Je remonte mon tee-shirt, baisse mon jean, qui est un taille haute, et je le laisse faire.

Il pose du gel froid sur mon ventre et commence l'échographie. Il vérifie que l'embryon soit bien implanté et si il grandit bien. Il a la taille d'un petit haricot, je trouve ça trop chou. Je regarde l'écran, il n'y a pas grand chose de visible, mais le gynécologue semble bien comprendre. Je tourne quand même les yeux vers le médecin, il fronce les sourcils.

-Quelque chose ne va pas ?

-Non, tout va bien. Jai juste cru qu'il y avait un décollement placentaire, mais non. Rien de bien grave.

-Vous êtes sûr ?

-Oui. C'était juste une impression, mais tout va bien. Rassurez-vous.

-C'est plutôt à vous de nous rassurer.

-Monsieur Gomez, faites moi confiance. Je connais mon boulot. J'ai eu un doute, je vous en fait part et je vous rassure. Ne vous inquiétez pas, tout va bien.

-S'il le dit, on peut lui faire confiance, dis-je en me tournant vers Herman. Je lui fais confiance.

-D'accord.

Le médecin finit son examen, puis il me laisse m'essuyer le ventre après m'avoir donné du papier et m'habiller. Je regarde Herman, on va devoir discuter. Il ne doit pas douter du gynécologue, il connaît son métier et il connaît le corps des femmes. Je n'ai aucun doute sur lui, Herman doit avoir le même sentiment.

Nous retournons nous asseoir, le docteur finit son speech puis nous laisse y aller. J'ai une ordonnance pour avoir des vitamines et ce qu'il me faut pour la grossesse, nous allons rapidement les prendre à la pharmacie de l'hôpital.

Durant l'attente qu'on a pour avoir les médicaments, je regarde Herman. Je le sens bien tracassé.

-Hé, quelque chose ne va pas ?

-Non, tout va bien. Je repense juste à ce que le doc a dit.

-Sur le décollement ? Herman, il a dit que ce n'était qu'une impression et que tout allais bien. Dans huit mois, un petit bébé sera dans tes bras.

-J'espère bien.

-Ne t'inquiète pas. Tout va bien pour le gynécologue et tout va bien pour moi. Je la sens bien cette grossesse, ça va fonctionner.

Je prends sa main et la caresse doucement, il n'a pas à s'en faire. Mon instinct me dit que tout est bien partie, que cette grossesse sera belle et qu'on aura un magnifique bébé à la fin. J'ai confiance en mon corps, Herman doit bien comprendre ça.

La pharmacienne revient avec mon sachet de médicaments, je le prends et laisse Herman régler les détails. Ensuite, on part d'ici. Henry nous attends à la voiture, il ouvre la portière droite en nous voyant arriver. Herman me laisse m'installer en première, il s'installe à son tour et on sort de l'hôpital. Je regardais plus en profondeur les médicaments tout à l'heure, à la maison.

Je me retourne vers Herman, il est déjà de nouveau concentré sur son téléphone. Je sais qu'il doit retourner à l'entreprise, il a pas mal de choses à faire. Je sens que je vais dîner seule ce soir, mais ça ne me dérange pas. Je comprends sa charge de travail, je ne peux pas lui en vouloir.

Je repense à ma dispute avec mon frère, on a toujours pas repris contact. Cette situation m'attriste, je déteste quand on fait la tête. Je sais que c'est moi qui ai voulu cette séparation et qu'Alex attends simplement un message de ma part, mais je tiens à laisser un peu de temps pour tout digérer. Je lui reparlerais, c'est évident, mais laissons le temps faire les choses.

Je repense aussi à ce que je lui ai dit, et à mes sentiments pour Herman. Je déteste cette idée d'être amoureuse du seul type qui m'est interdit. Je ne suis là que pour lui offrir un bébé, après je pars d'ici. Je devrais lui en parler de cette envie que j'ai de rester ici, près de lui et de l'enfant. Je ne peux pas laisser un homme que j'aime et un bébé auquel je m'attache énormément.

Je réussis à cacher mes sentiments pour lui, bien que je pense qu'il sais que je ressens quelque chose pour lui. Je suis beaucoup plus câline que d'habitude, j'ai besoin d'être proche de lui tout le temps. La grossesse doit sans doute empirer les choses, mais j'étais comme ça aussi avant. Les hormones me trahissent, mais c'est pas grave.

La réflexion dure jusqu'à ce qu'on arrive à la maison, j'embrasse rapidement Herman et je file. Je monte à l'appartement, retire mes chaussures, pose mes affaires dans ma chambre et je m'assois sur mon matelas. Je ne sais pas pourquoi, mais la curiosité me prends. J'ai envie de revoir la chambre, que je n'ai jamais visité de nouveau.

Je me décide à y aller, j'ai quand même le droit d'y aller. Herman ne m'a pas interdit d'y aller. J'ouvre la porte qui est dans la salle de bains et j'entre dans la chambre. Elle est aussi belle que dans mes souvenirs. Je touche au petit lit, je vois bien mon bébé dormir sereinement dedans. Je regarde le mobile au dessus et l'allume, il produit une petite musique et les animaux commencent à tourner, je trouve ça très mignon. Mon bébé seez bien là, dans un mobilier de qualité, entouré d'amour.

Une vie sous contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant