Chapitre 91 : Jusqu'à ce que je meure.

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° partie finale.

ANTOINE

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ANTOINE.

Un an et sept mois plus tard, juin 2024.

           Je ne sais pas trop ce que je suis sensé ressentir en étant ici. Mon coeur est perdu entre les flammes qui le brûlent. Bientôt deux ans que je suis obligé de ressentir ce manque, deux ans que je suis obligé de vivre sans sa présence, sans son contact, sans sa chaleur et son amour — presque deux années d'enfer.

          Il y a deux ans de cela, je n'aurais jamais pensé me trouver en cet endroit pour devoir lui rendre visite. Ça m'était même inimaginable. Cependant, la réalité des choses est bien plus dure à faire face et à endurer que ce que notre coeur veut bien croire et espérer.

          Je ne peux retenir les larmes que je tentais tant bien que mal de contenir en moi, pour ne pas paraître faible, ou bien pour ne pas m'avouer que c'est toujours aussi dur de devoir faire face à sa mort soudaine. C'est ainsi que je dépose le bouquet de fleurs sur la tombe, ma main tremblant de plus belle. Ne pouvant retenir ma respiration haletante, je me laisse aller. Les larmes viennent envahir mes yeux avant de ne venir défiler le long de mes joues, venant déposer un goût salé sur mes lèvres lorsqu'elles entrent en contact avec ces dernières.

          Mon coeur bat la chamade, pourtant je n'ai jamais autant eu le sentiment que mon coeur ne fonctionne plus. La gorge nouée, je n'arrive guère à prononcer quelconque parole. Je suis comme paralysé dans le temps, face à cette tombe qui ne cesse de me hanter en sa vue. Je n'ose même pas regarder la photo qui y est apposée aux côtés de son prénom inscrit en lettres dorées.

         Le temps semble s'être suspendu dans le cimetière, comme si plus rien ne pouvait se passer, comme figé. Seule la brise venant ébouriffer les fleurs avant de venir s'abattre sur mon visage reste la clé pour me tenir en éveil. Je ne sais pas ce qui est le plus dur entre devoir venir ici pour combler le manque et tenter de passer, ou bien de faire tout ce chemin pour au final ne pas être capable de prononcer quelconque mot.

         Je passe une main dans mes cheveux qui ont bien repoussé, avant de venir renfiler ma casquette. Je retire brièvement les lunettes d soleil que je porte pour venir, d'un revers de main, essuyer les larmes qui ont pris d'assaut mon visage. Je renifle et les renfile.

— Je t'aime tellement... réussis-je à dire avec tant bien que mal. Je n'arrive pas à me dire que je suis en train de vivre une vie sans toi mais... mais j'aime penser que tu veilles sur moi.

          Je me redresse, jetant un dernier regard à la tombe. À la longue, et sans que je ne fasse vraiment attention, mes yeux finissent par se poser sur la photo. Je la regarde un bon instant, avant de ne venir faire le signe de croix sur mon torse.

          Je quitte le cimetière plus vite que je ne le voudrais. Être sur sa tombe, ce n'est peut-être qu'une stèle, j'ai l'impression d'être en sa présence, comme si le corps qui y est enterré reste encore une forme physique à laquelle je dois rendre visite.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant