C'était réellement étrange, l'alchimie qui se créait chez deux personnes qui venaient de monde complètement opposés.
Mais lorsque quelque chose altère le coeur et les pensées, il peut arriver que ces deux personnes en viennent à se rencontrer et, peut-être, à se lier.
-"Tu vas devoir me repayer ma robe." Elle la posa négligemment sur le sol et attrapa l'autre avant de lever un sourcil et de fixer celui qui ne bougeait pas. "Tu as fini par boire, on dirais."
-"T'es qui, toi ?"
Elle resta coi un instant avant d'éclater de rire et de s'approcher, laissant sa robe retomber sur le lit bordé.
-"La jolie jeune fille du bar." Murmura-t-elle en lui faisant un clin d'oeil. "Celle qui t'as vu te faire arrêter. Je suppose que ta famille a payé ta caution, le malfrat."
-"Ne m'appelle pas comme ça." Il attrapa soudain son bras, serrant son poignet en soupirant.
Il se souvenait enfin d'elle.
La moldue. Les souvenirs remontaient, lentement, mais flous. Il s'était apprêté, avait attendu cette soirée.
Était-ce pour elle ? Il releva les yeux, sondant les siens. Qu'avait-elle, cette stupide moldue, pour qu'il veuille venir chez elle ? Il ne comprenait pas. Quelque chose manquait au tableau.
-"Je ne savais pas que tu m'appréciais autant." Elle mit sa main sur sa bouche d'un air faussement choquée. "Mais peut-être devrais-je te vendre à la police, qui me dit que tu n'es pas en cavale ?"
Il grinça des dents.
-"Ferme-la, moldue."
Mince. L'avait-il dit à voix haute ? Il avait l'impression qu'il n'aurait pas dû, mais il s'en fichait un peu.
-"Moldue ?" Elle claqua sa langue contre son palais et approcha son visage du sien, souriant. "Ne m'appelle pas comme ça, ou on va avoir un problème."
Elle plia sa jambe nue et lui donna un coup de genou entre les jambes, le faisant grimacer. Il lâcha sa main et elle s'éloigna, voyant soudain sa vision devenir floue.
Comme d'habitude, elle avait trop bu. C'était marrant, cette façon qu'elle avait d'oublier ses problèmes dès qu'elle prenait quelques gouttes d'alcool. Était-ce normal ? Elle avait l'impression que tout était plus léger.
Elle trébucha, se tenant la tête en grimaçant, et s'écrasa sur le lit, près de sa robe.
Était-ce un rêve ? Le plafond semblait soudain magnifique, maintenant qu'elle le regardait de plus près. Ses moulures, comme pour cacher les secrets qu'il renfermait.
Qu'aurait dit son frère, s'il l'avait vu dans cet état ? Sûrement qu'elle était pathétique. Il aurait aussi renvoyé l'idiot de blond chez lui.
Quel était son nom, déjà ? Elle ne s'en souvenait plus. Et qui l'avait invité ? Certainement pas elle, elle avait même oublié qu'il existait.
-"J'ai une réelle envie de te tuer."
Elle soupira, se souvenant qu'il était toujours là.
Il s'approcha et elle sentit ses jambes contre les siennes tandis qu'il apparaissait dans son champ de vision, cachant le plafond.
-"Mais Kingsley va m'emmener à Askaban si je le fais."
Il semblait réfléchir tout seul et elle le trouvait réellement stupide à parler pour rien dire.
-"Alors tue-moi." Elle haussa les épaules, ne comprenant pas elle-même ce qu'elle disait.
Sans doute était-ce les effets de l'alcool. Qui était-ce, déja, ce blond devant elle ?
Elle ne s'en souvenait pas.
Après tout, ce n'était qu'un garçon parmi les milliards d'autres sur Terre, ça n'avait pas tellement d'importance.Elle eut un léger sourire et écarta ses bras sur le lit en signe de résiliation.
-"Je t'en prie, blondinet."
Il se figea, la fixant de ses yeux cendrés.
-"Ne m'appelle pas comme ça." Murmura-t-il.
Il détestait les moldus. Qui était-ce, déjà, cette stupide fille brune ? Elle ressemblait un peu à Pansy. Était-ce une Serpentard ?
Après tout, il s'en fichait de qui c'était. C'était une fille parmi des milliards d'autres sur Terre, quelle importance ?
Il posa ses mains sur le lit, approchant son visage du sien et mettant sa jambe entre les siennes.
Oui, il avait une envie irrépressible d'étouffer cette fille. Était-ce à cause d'elle qu'il se retrouvait dans cet état ? Il ne savait plus.
Et puis comment osait-elle rester aussi peu prude devant lui ? C'était indécent. Indigne d'une noble, ce qu'elle n'était certainement pas.
Elle eut un rire et attrapa sa main avant de la déplacer, le faisant basculer vers l'avant.
Son visage à quelques centimètres du sien, il pouvait sentir son souffle sur son nez.
-"Alors c'est quoi ton prénom, blondinet ?" Murmura-t-elle au creux de son oreille.
Il fixa ses yeux bleu acier.
-"Ferme-la."
Il tenta de se relever mais elle attrapa son col de chemise et l'attira de nouveau, posant ses lèvres humides sur les siennes.
Quelque chose sembla l'enivrer, à son tour. Il ferma les yeux, sentant son corps se mettre à trembler, comme animé par un désir plus violent que tout ce qu'il aurait souhaité faire en cette soirée de septembre.
Il se releva soudain, ses jambes de part et d'autres de siennes, assis sur son bassin, et déboutonna sa chemise. Dieu qu'il avait chaud.
Qui était-ce, sous lui ? Il n'arrivait pas à distinguer son visage.
Tout était flou, il savait seulement qu'il devait enlever cette chemise qui l'étouffait.
Cette fille l'attrapa, par les bras, et les passa ensuite derrière sa nuque, l'enfermant.
Elle avait quelque chose, sur le corps. N'avait-elle pas chaud ? Peut-être avait-elle chaud.
Enlève-lui. Cet instinct primaire prit soudain le dessus. Il passa ses mains dans son dos, détachant ce qu'elle portait, le jetant près d'eux.
Il s'assit, la souleva, la colla à son corps, la reposa au milieu du lit, se reposa sur elle.
Elle baissa ses mains baladeuses jusqu'à son bassin, déboutonna son pantalon, le déchira presque, l'aida à l'enlever. Il enleva ce qu'elle portait en bas, elle enleva ce qu'il portait en-dessous.
Leurs corps, nus comme leurs âmes, se lièrent en un déchaînement de violence, passant leurs mains partout sur leurs corps suants et glissants, enlaçant leurs mains jusqu'à enfoncer leurs ongles dans leurs peaux, passant leurs langues là où la sueur était déjà passer, laissant leurs cordes vocales dériver sur le plaisir que leur procurait ce moment de vengeance envers le monde qui les avait accueilli.
Elle n'avait aucune idée de qui il était, il n'avait aucune idée de qui elle était.
C'était simplement deux âmes qui, brisées par un même sort tragique, se faisait mal pour finalement tenter d'oublier ce qui les déchirait le plus.
Et lorsque, des heures plus tard, après s'être déchiré encore et encore en espérant oublier le passé, ils s'endormirent, l'une posant sa tête sur un torse brûlant, l'autre enlaçant la frêle feuille tremblante qui tentait de se recroqueviller près de lui.
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𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanfictionLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...