Mais il était plus fort que tout. Plus fort que toi, même.
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-"Reste avec moi."
Draco commença à frapper sa poitrine, tapant de toutes ses forces, désespéré, oubliant sans doute qu'il avait des pouvoirs.
-"Hé, la moldue, tu m'entends ?"
Il attrapa son visage, ses joues, ouvrit sa bouche pour souffler dedans de toutes ses forces, encore et encore, souffla comme on soufflerait pour faire envoler un cerf-volant.
Il laissa ses mains au-dessus de ses blessures encore saignantes, ne sachant que faire, les laissant sans rien faire. Finalement, il reprit ses sens, attrapa sa baguette, referma ses plaies, appuyant fermement dessus, passant son bras sous sa nuque pour la relever sur ses genoux, reniflant peu élégamment.
Il ne prit pas attention à ses mains pleines de sang, regarda sa poitrine, attendit qu'elle bouge, qu'elle se soulève, qu'elle fasse le moindre soubresaut.
Ce fut le silence le plus long et le plus douloureux de son existence entière.
-"Je vais rester à Londres, d'accord ?" Il tapota son corps. "Tu as gagné, je vais rester. Alors reste aussi."
Il se mordit la lèvre, jura, reprit sa baguette pour soigner ses multiples blessures, même les plus infimes, comme espérant que ça la ramène.
Le désespoir le rendait stupide.
-"Bordel, tu ne m'écoutes jamais ? Je t'ai dit de rester !" Cria le garçon et alors que le bâtiment se mit à trembler, encore, il entoura le corps frêle de ses bras, pencha son corps en avant pour protéger le sien, regarda le plafond à moitié détruit, de peur que le reste ne parte aussi.
-"Réveille-toi."
Il entreprit finalement de poser ses lèvres sur les siennes, souffla, encore et encore, boucha son nez, continua, prit sa baguette, la posa au-dessus de son coeur, tenta tout et n'importe quoi, sentant sa vision se brouiller.
Avait-il déjà été aussi faible, aussi naïf ? La magie ne ramenait pas les morts.
-"Ne m'abandonne pas." Souffla-t-il comme s'il révélait son plus grand secret. "Isabel, s'il te plaît. Ne m'abandonne pas."
Mais elle n'entendait pas, lâche qu'elle était, elle avait préféré fuir.
Il grimaça, tordu, ne sachant que faire, que dire pour calmer l'ardente brûlure qui faisait flancher son coeur et son âme.
Il frappa sa poitrine, encore, et encore, de toutes ses forces, sentant ses os sous ses poings, espérant qu'elle se réveille, qu'elle lui revienne.
Étaient-ils aussi facile à tuer, finalement, ces moldus ? Un bâtiment écroulé et s'en était fini d'eux.
C'était injuste. N'avaient-ils pas le droit, eux aussi, d'avoir de quoi se protéger ?Et voilà qu'il en venait à penser ces stupides idées qui le faisait vomir.
Il essuya violemment ses yeux, ses joues, son nez.
-"T'es vraiment une stupide et égoïste moldue." Souffla-t-il.
Il reprit sa baguette, continua, sur sa poitrine, tenta de faire rebattre le coeur qui s'était tut, se pencha en avant, le corps usé.
Finalement, comme si la réalité semblait l'épuiser, il se laissa tomber, la tête sur sa poitrine, la main se balançant sur ses jambes.
-"Je t'aime." Susurra-t-il en une dernière supplication qu'il n'avait jamais avoué, honteux d'y avoir pensé. "Je t'aime tellement."
Il resta ainsi, des heures, des millénaires peut-être, son souffle sur le tee-shirt ensanglantée de la jeune femme.
Il ouvrit les yeux, sentant son coeur lui faire mal.
Puis il le vit.
Son doigt, bouger presque, trembler dans le vent mort.
Il se releva, fixa sa main, son index qui se recroqueviller petit à petit.
Il leva les yeux vers son visage.
Aperçut un tremblement de paupière.
Et alors qu'il cherchait sa baguette d'une main, les yeux rivés vers son visage : la tour nord s'écroula, les emportant tous deux dans sa tombe.
*****
L'homme regarda avec délectation le spectacle qui s'offrait à lui.
Les cendres des deux tours s'effondrant en même temps en une symphonie presque divine s'écartèrent sur son passage, effleurent à peine son tailleur, et il sourit, fier.
-"Elle est morte."
Il ne daigna pas se tourner vers le sorcier qui s'approchait.
-"Et Draco ?" Demanda alors l'homme en admirant la désolation et les hurlements de ceux qui subsistaient.
-"Il n'a pas pu survivre."
L'homme ne dit rien, croisa les bras.
-"Il survit à tout." Finit-il par dire en soupirant.
Puis il disparut dans une vague de fumée noire.
*****
-"Elle va s'en sortir."
Pansy alla se laver les mains dans le lavabo et retourna voir Draco et Blaise dans le canapé.
Elle s'accroupit, tapota les éraflures du blondinet.
-"Je n'ai pas les pommades adéquates, mais ça partira tout seul d'ici quelques jours."
Sans un sourire elle se tourna vers Blaise et lui donna une tape sur le crâne avant de nettoyer ses blessures.
-"La prochaine fois, transplane plus vite, crétin." Souffla-t-elle et il eut un sourire piteux.
-"Merci Cissy." Répondit le garçon et elle leva un sourcil sans rien dire.
-"Tu es sûre qu'elle va bien ?" Furent les premiers mots de Draco et elle se tourna vers lui depuis la cuisine, étant allé chercher de quoi boire.
-"Tu ne me fais pas confiance ?" Demanda-t-elle en leur apportant de l'eau.
Draco ne répondit pas. Il se leva, les vêtements pleins de sang qui n'était pas le sien - ou du moins presque pas- et s'avança jusqu'à sa chambre fermée.
Il ouvrit lentement la porte, s'enfonça dans la pièce plongée dans le noir, s'arrêtant devant le lit.
Elle dormait, dans ses draps, Pansy ayant enlevé ses vêtements pour lui enfiler une chemise du garçon.
Il détestait la voir dormir.
Il retira le drap, posa sa main sur sa poitrine, attendit.
Puis lorsqu'il la sentit se soulever à rythme plus ou moins régulier, il la retira, tourna sa tête vers la sienne, accroupit au bord du lit.
Ses cheveux étaient éparpillés autour de son visage si calme, si serein.
Savait-elle, idiote qu'elle était, combien elle l'avait éprouvé, avec ce visage clos ?
Il voulait revoir ses yeux. Ses iris bleus pales, ou simplement entendre sa voix.
Il détestait la voir dormir parce qu'il ne savait pas si elle dormait ou si elle était morte. Froide comme quand il l'avait tenu, fébrile, ridicule chose dans ce monde de brute.
Il se releva, dégagea ses mèches brunes de son front chaud, puis sortit de la chambre et referma la porte.
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𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanfictionLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...