La fumée ne semblait pas vouloir sortir de la maison et les enveloppait tous dans un filet huileux et étouffant de mensonge.
Draco n'avait pas pu sortir, parce qu'il n'avait pas les clefs de la voiture d'Henri et que ce dernier avait préféré disparaître. Alors il s'était assis sur une chaise dans le fond du salon et regardait ces corps se coller et s'enlacer, suants et glissants, mêlant leurs membres en un spectacle pathétique de la médiocrité moldue.
Isabel avait disparu, ne se préoccupant pas du garçon du bar qui s'était fait arrêté, préférant aller voir ses amis.
-"Bois."
Il releva les yeux vers ladite moldue qui était la cause de tout ce bourbier.
Il toisa le verre qu'elle lui tendait.
-"Non."
-"Pour mon anniversaire."
Il détourna le regard, souhaitant terminer cette discussion.
De plus, et il ne souhaitait pas l'avouer, il tenait très peu l'alcool sorcier, et ne donnait pas cher de sa peau quant à l'alcool moldu.
-"Je vais te forcer, le malfrat." Elle poussa sa tête et tendit le verre.
-"Donne-moi ta voiture et on en reparlera."
Elle eut un ricanement et tira alors la chaise, le faisant tomber sur le sol.
-"Tu t'es si bien habillé, je pensais que c'était pour venir voir l'adorable moldue que je suis."
Si seulement elle connaissait la signification de ce mot. Il eut un ricanement, face à sa pathétique comédie. Il se releva, prenant le verre, et le versa sur sa robe émeraude, laissant le liquide dégouliner sur sa peau et se glisser dans les interstices.
Elle le regarda sans broncher, le fixant dans les yeux, souriant, ivre.
-"Bois." Murmura-t-elle et il leva un sourcil.
-"Je te l'ai renversé, ma réponse est claire."
-"Bois." Elle désigna sa peau mouillée et il grimaça, la poussant d'une main.
-"Ça suffit. Je m'en vais."
Il pouvait bien rentrer à pieds à cette allure, tant qu'il s'éloignait le plus possible de cette maison.
Soudain il se figea, regardant au loin les routes qui se séparaient.
Il n'avait aucune idée de laquelle emprunter.
Il sentit son sang bouillonner dans ses veines, et serra les poings avant de faire demi-tour et de rentrer dans le salon.
Il poussa tout le monde, se dégoûtant du fait qu'il devrait sûrement jeter son costume après avoir été souillé par autant de moldus.
Il cherchait Henri avec des yeux de chiens enragés, sentant sa baguette dans sa poche, ayant une soudaine envie de la sortir.
Il détestait les soirées. Que ce soit celles des mangemorts, de ses amis Serpentard, ou des moldus dans le genre stupide comme cette idiote brune.
Il du se rendre à l'évidence, alors qu'il avait déjà fait plusieurs fois la pièce : il n'était pas là.
Il jeta alors un coup d'oeil aux bouteilles alignées sur le passe-plat, certaines encore remplies.
Et en attrapa une, se dégoûtant de cette attitude si peu digne du sorcier qu'il était.
Mais il n'y pouvait rien. Si on le gardait prisonnier avec ces individus, se saouler était certainement la meilleure option pour ne pas avoir à affronter la dure réalité.
Il s'installa sur le canapé, grimaçant lorsqu'il sentit les boissons déjà renversés dessus et qui collaient à sa veste.
Il enleva le bouchon avec classe et renversa sa tête en arrière pour sentir le liquide couler dans sa trachée.
Immédiatement il se releva et cracha, la sentant le brûler soudain.
C'était immonde. Une vraie immondice, il ne pouvait même pas s'imaginer la boire en le voulant réellement.
Un moldu s'approcha, ricanant et lui tendant un soda.
-"Bois avec, ça passera mieux." Il l'attrapa et l'autre rit, se trémoussant sur la musique douteuse. "Amateur."
Il repartit et Draco le regarda se perdre dans la foule, la mâchoire contractée.
*****
Il voyait flou.
Légèrement, sans savoir si c'était le monde qui allait trop vite ou lui qui n'arrivait pas à suivre le rythme.Ou peut-être les deux.
Il voyait des gens passer devant lui sans les reconnaître. Que faisait-il ici ? Qu'avait-il fait pour se retrouver dans un tel état ? Ses souvenirs s'entrechoquaient et semblaient s'effacer, comme altérés.
-"Merde, désolée."
Quelque chose, sur sa peau.
Il baissa lentement les yeux, fronçant les sourcils pour tenter de mieux apercevoir ce qu'il venait de passer. Du jus, sans doute, coulant sur sa chemise. Où était sa veste ?
C'était tant mieux, il avait déjà trop chaud.
Il se leva, se faisant guider par la jeune femme qui lui désignait la salle de bain.
Elle le laissa alors, retournant s'amuser, et lui se retrouvait comme un idiot au milieu du couloir, ayant oublié ce qu'il était censé faire là.
Était-ce Poudlard ?
La salle de bain, il se souvenait vaguement devoir y aller. Quelle porte était-ce, déjà ?
Il regarda les escaliers, fronçant les sourcils. Oui, elle avait indiqué les escaliers.
Il commença à les monter mais les marches semblaient danser sous ses pieds. Ne voulaient-elles donc pas le laisser tranquille ? Il fallait vraiment que les sorciers cessent de les laisser faire ce qu'elles souhaitaient, ça devenait ingérable.
Il arriva finalement à la dernière marche, se retenant de vomir par-dessus la rambarde, sentant quelque chose se nouer dans son estomac.
La porte, en face, la blanche. Peu importait où elle menait, que ce soit la salle des Gryffondor où les cuisines, tant qu'il trouvait un endroit calme où se reposer.
Pansy.
Il avait besoin de Pansy pour l'aider à respirer.
Il ouvrit la porte, la referma, s'y adossa et prit sa chemise entre ses doigts, la serrant comme pour tenter d'arriver jusqu'à son coeur qui avait du mal à battre correctement.
-"Tiens donc."
Il releva lentement les yeux, sentant son regard se faire plus net à mesure qu'il fixait la peau nue de la jeune femme face à lui, ses sous-vêtements beige trempés.
Isabel eut un léger sourire moqueur, sa robe trempée dans une main, la propre posée sur son lit, les joues rouges sous l'effet de l'alcool.
-"Le malfrat."
Il fronça les sourcils. Qui était-ce, déjà ?
VOUS LISEZ
𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
Fiksi PenggemarLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...