Ma lumière se retrouvait petit à petit coincée dans tes ténèbres.
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Isabel se tourna pour être face à lui, s'apprêta à répliquer et le pousser, ne comprenant pas ce qu'il faisait, mais se tut en sentant son torse se coller à sa poitrine tandis que sa respiration se faisait plus forte. Elle sembla soudain en pleine possession de tous ses sens et ressentit la moindre parcelle de sa peau en contact avec la sienne. Ses lèvres sous sa main, sa jambe entre les siennes, ses cheveux bruns posés sur ses clavicules pâles.
Elle détestait l'effet que son contact lui faisait.
Il détestait l'effet qu'il lui procurait.Il sembla s'en rendre compte lorsque leurs regards se croisèrent, car il la lâcha en soupirant.
L'air se refroidit immédiatement et elle se racla la gorge, incapable de formuler le moindre son.
Lui détourna le regard, vérifia que la rue était déserte, en profitant pour calmer ses battements de cœur effrénés.
-"Henri était là." Elle leva un sourcil, passant sa main sous son haut pour laisser passer de l'air sur sa peau suante. "Pourquoi ne pas l'avoir appelé ?"
Draco ne répondit pas immédiatement, collé au mur.
-"C'est l'allée des embrumes." Fit le garçon en se tournant finalement vers elle. "Le quartier le plus sombre des sorciers. C'est là que se retrouvent souvent les Mangemorts."
Elle fronca les sourcils.
-"Qu'est-ce qu'il faisait là ?" Demanda-t-elle alors.
Draco haussa les épaules.
-"Tu es sûre que c'était lui ? Il fait sombre ici."
Elle en était certaine. Et pourtant, elle ne pouvait le lui dire, parce qu'il l'avait attrapé trop vite pour que sa vision soit certaine d'avoir vraiment vu la bonne personne.
-"Tu voulais venir ici pour ?" Questionna Isabel en changeant de sujet. "Je préférais l'autre quartier."
Mais l'autre quartier ne te préférait pas, voulait-il répondre mais il ne le fit pas.
-"Je voulais simplement revenir visiter." Dit le garçon. "Les bons et les mauvais quartiers."
Il sentir sa marque le tirailler et commença à relever sa chemise pour la gratter, se mettant à vérifier que personne n'était aux alentours.
Il sentir alors deux mains chaudes se poser sur son avant-bras et releva les yeux vers Isabel qui regardait autre chose, fixait les toitures, les mains posées de part et d'autre de sa marque, avec une tendresse qui lui enleva toute idée de la repousser.
Il laissa son bras en suspens dans les airs pour qu'elle ne le lâche pas et ils restèrent ainsi, à fixer les rares passants qui rasaient les murs.
-"Draco ?"
Ce dernier se tourna vers Hermione, qui s'avançait dans l'allée, retirant sa capuche noire de son visage.
Draco enleva immédiatement son bras et se redressa, se mettant devant Isabel pour la cacher.
-"Qu'est-ce que tu fais ici ?" Demanda le garçon d'une voix morne.
Hermione baissa le regard vers les quatre pieds et eut un léger sourire avant de les relever vers les siens.
-"Je passais récupérer quelque chose ici. Et toi ? Ce n'est pas sur d'emmener quelqu'un comm elle ici, tu le sais."
Il déglutit, eut un soupir avant de finalement s'adosser de nouveau au mur pour révéler Isabel qui ne comprenait décidément rien.
-"Ne le dis pas à Kingsley."
-"Ne t'en fais pas." Elle sourit. "Je n'ai absolument rien vu. De toute façon, tu passes la journée avec moi pour récupérer mon colis. N'est-ce pas ?"
Il leva un sourcil, hocha la tête sans rien dire et Isabel s'avança légèrement.
-"On s'est déjà vue." Dit-elle en reconnaissant Hermione. "Devant mon hôpital."
-"Effectivement." Elle sourit. "Je suis une collègue de Draco."
-"La née moldue." Se souvint Isabel et elle sentit Draco se tendre près d'elle.
-"La moldue." Fit-il sans daigner la regarder. "Attend-moi près des chevaux."
-"Tu me prends pour qui ? Ton esclave ?" Elle leva un sourcil.
-"Isabel." Répéta Draco soudain et sentant qu'il le pensait réellement, elle soupira et fit demi-tour non sans lui jeter un regard noir.
Il y eut un silence, dans l'allée des embrumes.
-"Ne t'approche pas d'elle." Dit-il d'une voix complètement changée en fixant Hermione qui ne bronchait pas.
-"Je ne lui veux aucun mal, Draco. Je lui ai parlé."
-"Ne lui parle pas."
-"Pourquoi ?" Elle leva un sourcil, amusée. "Est-ce-que tu éprouves réellement quelque chose, pour elle ? Ou est-elle simplement quelque chose que tu useras jusqu'à la jeter lorsque ta punition sera levée ?"
Il ne dit rien, la toisa.
-"Je me demande qui ferait mieux de ne pas l'approcher, Draco." Souffla-t-elle, sûre d'elle. "Toi, ou moi ?"
-"Laisse-la en dehors de ça. Ce qui est chez les sorciers reste chez les sorciers."
-"Et pourtant, c'est toi qui l'a amené ici."
-"Je n'ai pas besoin de me justifier."
Il s'approcha, s'avança, posa son doigt sur sa clavicule sans quitter son regard.
-"Je te préviens, Granger." Sa voix ne fut plus qu'un murmure. "Je m'abaisse à bosser avec toi pour être libre, ne m'oblige pas à le regretter."
Elle ne dit rien, le fixa avant de lentement attraper son doigt pour le retirer de sa peau.
-"Dit-moi, Malfoy." Susurra-t-elle de la même manière. "Lequel de nous deux s'y abaisse vraiment ?"
Elle eut un sourire satisfait et recula d'un pas.
-"Isabel." Elle désigna l'endroit où elle était partie. "Elle m'a l'air d'être une jeune femme très intelligente. Et pourtant, elle ne peux pas comprendre le quart de ce qu'il se passe, dans notre monde." Elle haussa les épaules. "Si tu t'ouvres à elle, Draco."
Elle se tut un instant, admira le garçon, les veines dans son cou, son regard perçant.
-"Si tu t'ouvres à elle, réellement." Continua Hermione. "N'ais pas peur de la perdre, parce que rien au monde on ne lâche, nous, les moldus, la seule chose qui nous fait sortir du morne quotidien de nos vies."
Elle plissa le nez comme elle aimait tant le faire.
-"Mais si tu continues de rester aussi loin qu'un vague mirage, elle ne s'épuisera pas, et finira par changer de paysage."
Elle attendit qu'il saisisse le sens de ses mots, puis fit demi-tour, et partit, ses talons claquant sur les dalles.
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𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanfictionLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...