Draco grimaça, sentant quelque chose chatouiller sa peau.
Il se retourna dans son lit, soupirant en se collant contre son doux oreiller fait de soie et importé de France. Oui, c'était vraiment le seul oreiller sur lequel il pouvait dormir correctement.
Il rêvait à moitié, comme encore plongé dans les bras de Morphée.
Il se retourna une nouvelle fois mais sentit quelque chose le bloquer dans sa traversée jusqu'à l'autre côté.
Visiblement à cran, il fronça les sourcils et entrouvrit les yeux lentement.
La lumière éblouit soudain ses rétines et il les ferma presque aussitôt, son mal de crâne n'arrangeant rien.
Finalement, après avoir grimacer encore et encore, il les ouvrit de nouveau, à demi cette fois.
Là. Quelque chose bloquait effectivement le lit, collé au garçon.
Il baissa lentement les yeux, tentant de reconnaître l'amas de peau qui s'y trouvait. Son bras semblait coincé sous la tête de la fille, dont les cheveux ébène s'éparpillaient sur toute la surface de leur lit.
Et, après un rapide regard, il n'était pas chez lui.Il passa légèrement au-dessus d'elle pour tenter de la reconnaître, étonné de se retrouver dans une telle situation, sentant sa peau nue sur la sienne.
Et se figea soudain en même temps que son sang se glaçait.
*****
Isabel grimaça, s'étirant lentement dans son grand lit.
Elle ouvrit les yeux, bâillant à grande bouche, et baissa les yeux étonnée vers son drap, unique tissu recouvrant sa peau nue. Où était sa chemise de nuit ?
Elle ne se souvenait plus de la veille. Peut-être avait-elle juste oublié de la mettre.Elle se leva, espérant que certains soient encore là pour l'aider à ranger.
La jeune femme attrapa une chemise qui se trouvait là, grimaçant en trouvant deux boutons qui avaient disparu, et ne prit pas la peine de se demander à qui elle appartenait.
Elle descendit finalement les escaliers, bâillant aux corneilles, les pieds nus, la chemise lui arrivant juste en-dessous du bassin.
-"Bonjour." Hurla-t-elle en espérant voir quelqu'un.
Elle n'aurait pas dû autant boire. Elle souffla, cherchant une trace de vie, en vain.
Après s'être résolu à ranger seule, elle attrapa toutes les bouteilles et les jeta dans la poubelle dédiée, elle rangea le canapé et les fauteuils avant de nettoyer le sol et les murs, puis ouvrit les volets et laissa entrer l'air par les fenêtres ouvertes.
Finalement elle s'affala sur le canapé, sentant des gouttes de sueur perler.
Elle avait tellement mal au bassin qu'elle pensait avoir ses règles - ce qui n'était pas le cas.
Elle décida finalement de prendre une douche, vérifiant que personne n'était dans sa demeure et avait simplement voulu se cacher.
Elle enleva son seul vêtement - la chemise de l'inconnu- et laissa l'eau glisser sur sa peau et rouler sur ses muscles.
Elle se sentait revivre, sentant son esprit se faire plus clair.
Finalement elle en sortit, attrapant son peignoir et se regardant dans le miroir sans réellement le vouloir.
Elle se figea alors, les yeux écarquillés.
Des bleus.
Une lèvre fendue, un bleu sur son épaule, un autre sur son bras.
Elle regarda alors sa main, fixant les traces de griffures d'ongles dans sa paume.
S'était-elle battu avec Émeline après tout ? Était-elle à sa fête ? Elle ne s'en souvenait plus.
Elle grimaça, se rendant compte que la douleur dans son dos était une immense bosse qui finirait sans doute par devenir un hématome.
Les fêtes étaient finis pour au moins deux mois, et sa tête qui menaçait d'exploser ne pouvait qu'approuver.*****
-"Je vais te trancher la gorge et de donner à manger au chien de ta copine moldue."
Draco referma violemment la porte du bar, n'ayant aucune envie de s'asseoir au comptoir.
Henri eut un léger sourire et termina de servir les deux seuls clients avant de retourner derrière ledit comptoir.
-"Comment ça s'est passé ?"
Draco se figea, essayant de ne pas se souvenir des évènements qu'il avait éventuellement fini par se souvenir.
-"J'ai du demander à un moldu de me raccompagner, il m'a demandé de l'argent."
-"Un taxi."
Draco claqua sa langue contre son palais, les yeux sortants presque de leurs orbites.
-"T'as pas honte ? Qu'est-ce que ça te rapportait, de me ramener à cette- cette fête ?"
Henri eut un rire.
-"Ose me dire que tu ne t'es pas amusé."
Non, il ne s'était pas amusé. Rien que se souvenir des évènements lui donnait envie de se jeter du haut de Gringotts.
Il voulu faire demi-tour, s'éloigner de cet endroit immonde, mais soudain se figea lorsqu'il la vit entrer, marchant en grimaçant.
-"Henri." Isabel lui sourit et referma lentement la porte avant de s'accouder au comptoir. "Alors, comment ça s'est terminé hier ?"
Le garçon haussa les épaules.
-"Je suis parti assez tôt avec Barbara."
Isabel eut un sourire moqueur et il lui envoya de l'eau à la figure.
Alors qu'elle riait, Draco se faisait le plus petit possible, n'ayant aucune envie de lui faire face. Il venait de remarquer sa lèvre et l'état de ses épaules qui dépassait dans sa chemise trop grande pour elle.
D'ailleurs elle ne portait que cette dernière et un cycliste noir, ce qu'il trouvait vraiment ridicule et de mauvais goût.
-"Ça va ?" Henri désigna son épaule et elle rehaussa sa chemise.
-"Ouais, j'ai du me battre avec quelqu'un." Elle rit. "Je suis assez incontrôlable après une bonne bouteille."
Il leva les mains en l'air comme pour se dédouaner et elle sourit avant de remarquer le blond qui tentait de sortir.
-"Tiens, le malfrat."
Oui, maintenant qu'elle y réfléchissait, lui aussi était venu.
-"Tu t'es bien amusé, au final ?" Elle leva un sourcil.
-"Ne me parle pas." Il détourna le regard, sa main le démangeant et sa joue n'étant qu'à quelques centimètres de lui.
Elle ricana.
-"Bon, faut que j'aille trouver Barbara, je te laisse."
Elle fit demi-tour et, alors qu'elle s'en allait, Henri lâcha un verre qui se brisa sur le sol, tandis que Draco se mordait la langue inférieure.
Et finalement, Isabel partit, l'emblème des Malfoy en bas de sa chemise.
VOUS LISEZ
𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanficLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...