~Fifty-eight

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Le mérite, c'était de rester debout malgré tout ce qui aurait pu nous faire tomber.

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-"Excusez-moi."

Isabel leva les yeux et sourit au jeune homme qui se tenait devant elle, devant à peine avoir la quinzaine.

-"Bonjour, que puis-je faire pour vous ?" Demanda-t-elle et il sourit, gêné.

-"Je viens d'emmener ma petite soeur, elle se fait opérer." Il se racla la gorge. "Est-ce-que vous savez où se trouve la banque, je dois aller retirer mais je ne suis pas de Londres."

Elle hocha la tête, regardant l'horloge.

-"C'est l'heure de ma pause, tu veux que je t'y emmène ?"

Elle vit son regard s'illuminer et eut un sourire avant de murmurer quelques mots à ses collègues et d'enlever sa blouse.

Elle alla chercher ses affaires dans son vestiaire et en ressortit, le garçon l'attendant près de la sortie.

-"Comment tu t'appelles ?" Lui demanda-t-elle pour faire la conversation.

Il hésita, attendant l'approbation de ses parents qui n'étaient pas là.

-"Moi, c'est Isabel." Se présenta la jeune femme pour le rassurer. "Tu peux me tutoyer."

Il hocha la tête, hésita encore un peu.

-"Collin." Dit-il alors. "Je viens des alentours de Liverpool."

Elle s'arrêta, devant un feu rouge, les yeux fixant le vague comme pour essayer de saisir les informations manquantes.

-"Colin ?" Demanda-t-elle d'une voix plus douce alors sans rencontrer ses yeux.

Il hocha la tête, à ses côtés.

-"Avec deux l." Précisa le garçon en souriant. "C'est assez peu courant, je sais."

Elle laissa échapper un léger rictus.

-"Oui, c'est assez peu courant d'avoir deux l." Souffla-t-elle.

Isabel sentit quelque chose se serrer, dans son coeur. Ses artères semblèrent se boucher car elle eut du mal à se sentir pleinement consciente, comme si soudain quelque chose n'allait pas, que les fils n'étaient pas tous branchés.

Elle se racla la gorge, s'excusa.

-"La banque est juste en face." Elle désigna le grand bâtiment de l'autre côté de la rue. "Je suis désolée de ne pas t'accompagner jusque là-bas."

Il hocha la tête, la remercia chaleureusement.

-"Je ne mérite pas autant d'aide, merci beaucoup." Il s'inclina légèrement, ne sachant que dire. "Merci." Répéta le garçon.

Elle se figea de nouveau tandis qu'il traversait, écoutant en boucle ses mots dans son crâne de moineau.

Oui, sans doute après tout n'avait-il pas mérité son aide. Ou peut-être que si, malgré tout.

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-"Je suis vraiment heureux pour toi, mec."

Blaise ébouriffa les cheveux de Draco qui lui fit immédiatement retiré sa main, assis derrière le comptoir.

-"Je suis sur que dans pas longtemps, tu reviendras chez les sorciers." Il lui fit un clin d'oeil et Draco ne daigna même pas le regarder.

-"Et toi ?" Il se tourna vers Pansy. "Tu as prévu de faire quoi ?"

Pansy fit mine de ne pas écouter mais il lui donna un coup d'épaule.

-"Je te parle." Crissa-t-il. "Qu'est-ce que tu comptes faire, pour Théo ?"

Elle haussa les épaules, ne répondit pas immédiatement.

-"Ce n'est pas mon problème."

-"Tu es sa fiancée, c'est ton problème s'il est accusé de meurtre."

-"C'est ton ami, ça devrait aussi être le tien, de problème." Elle fronça les sourcils et il claqua sa langue contre son palais.

-"J'aurai déjà fait quelque chose si je n'étais pas pu-"

La porte s'ouvrit, faisant tintinnabuler les clochettes.

Isabel entra, le visage pâle, n'eut même pas l'idée de lever les yeux pour saluer Henri, partit directement au fond.

Les autres la suivèrent du regard, se tournèrent tous vers Henri pour savoir mais il haussa les épaules. Déçus que leur émission télévisée soit sans réponse, ils retournèrent à leurs occupations.

Pansy eut un soupir, termina son café.

-"Il est temps de partir." Elle fit un signe à Blaise mais déjà Draco s'était levé et s'avançait vers la table d'Isabel.

-"T'as encore plus de rides que la semaine dernière." Fit-il pour attirer son attention.

Elle leva les yeux et il fronça les sourcils, remarquant ses cils trempés.

-"Laisse tomber." Elle détourna le regard, fatiguée. "Tu ne mérites pas que je t'explique."

Il fronça les sourcils encore plus, ne comprenant pas mais n'aimant pas ce qu'elle semblait dire, et Pansy passa sa langue contre ses dents, signe qu'elle était agacée.

-"Allons-y Draco." L'appela-t-elle mais il ne l'écouta pas.

-"Une simple moldue comme toi me dit ce que je mérite ou non ?" Il eut un rire. "C'est indécent. Je suis gêné pour toi."

Elle balaya l'air et il claqua sa langue.

-"Henri." Elle se leva avant que Draco ne puisse répliquer et s'approcha du comptoir. "Je voudrai un diab-"

Les clochettes s'entrechoquèrent, et Isabel se tourna pour voir Pansy sortir en trombe.

Sauf que Pansy était toujours dans le bar, les yeux rivés vers quelqu'un qui venait d'entrer, vêtu d'une tenue loufoque et d'une baguette à la main.

-"Je cherche Pansy Parkinson." Dit-il d'une forte voix.

Il y eut un lourd silence dans le bar, et Blaise attrapa le bras de Pansy pour la tirer en arrière. L'homme se tourna vers eux, fixa la jeune femme.

-"C'est vous, Pansy Parkinson ?" Il pencha la tête, attendit une réponse.

Isabel les fixa, tour à tour, son sang semblant glisser lentement dans ses veines. Le temps s'était arrêté, l'espace de quelques secondes.

Elle ne méritait pas d'être à leurs côtés. Elle, la moldue qui n'avait rien à faire dans un bar certainement rempli de gens comme eux.

Elle n'avait rien à faire avec lui, parce qu'elle ne méritait pas d'être avec eux. Avec lui.

-"C'est moi." Dit-elle alors bien fort et l'homme se tourna vers celle qui avançait d'un pas, ses cheveux bouclés flottant sur ses épaules, leur noirceur se détachant de la pâleur des murs.

Draco fronça les sourcils, regarda la jeune femme en attendant que l'information monte au cerveau.

-"Je suis Pansy Parkinson." Répéta Isabel et la véritable Pansy sentit son propre regard s'adoucir.

𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant