-"C'est quoi, ce truc ?"
Isabel le regarda, levant un sourcil, semblant peu impressionné. Il soupira, se massa les tempes.
-"Recule." Il la poussa en arrière et fixa le mur de briques face à eux.
Il se prépara, commença à fermer le poing, à relever légèrement les phalanges de son majeur.
-"Regarde et apprend."
Il tapa une brique, à droite, puis une autre à gauche, tapa deux fois sur une toute en haut et une autre au niveau de son ventre.
Il y eut un silence lorsqu'il arrêta.
Elle retint un rire, se racla la gorge.
-"Wow, c'était vraiment impre-"
Elle se tut lorsque le mur commença à gronder. Elle fronça les sourcils, s'avança, curieuse. Les briques commencèrent à s'embriquer les unes dans les autres pour lentement former une arche de pierre.
C'était curieux, elle n'avait jamais pensé à ce qu'il y avait derrière un mur de brique.
Elle ne pensait certainement pas voir une rue aux immeubles alambiqués.
Elle tourna la tête vers Draco, n'en revenant pas.
-"C'est un petit tour de magie." Il haussa les épaules, pas peu fier. "Retiens les briques qu'il faut taper, la moldue."
-"Pourquoi ? C'est quoi, cette rue ?"
Il la fixa, ne dit rien.
-"Une rue sûre. Si tu sens que tu as besoin de venir, viens."
Elle n'était pas sûre de comprendre.
N'était pas sûre de vouloir comprendre.Il ne sut pas quoi dire, pas quoi faire.
-"C'est tout ce que je voulais te montrer."
Le mur commença à se refermer, et la vision de la rue disparut, comme si tout n'avait été qu'un ridicule mirage, une illusion passagère.
-"Débrouille-toi pour rentrer."
Il fit demi-tour et partit aussi vite que possible comme pour fuir ce qu'il ne savait pas gérer.
Elle resta plantée là, fixa le mur puis l'impasse dans laquelle il l'avait emmené.
Eut un soupir, laissa tomber, commença à rentrer.
-"Excusez-moi."
Elle se tourna vers une femme aux cheveux ébène et à la peau de porcelaine.
Elle eut un sourire poli.
-"Je me suis perdue." Avoua la femme. "Je ne suis pas d'ici."
-"Vous souhaitez vous rendre quelque part ?" Isabel s'avança vers elle.
L'inconnue se racla la gorge.
-"A Élise, j'ai rendez-vous avec un ami."
Isabel eut un sourire.
-"J'habite juste à côté, laissez-moi vous accompagner."
L'inconnue ouvrit grand les yeux, la remercia chaleureusement. Elles commencèrent à faire le chemin ensemble.
-"Je m'appelle Isabel." Elle tenta de briser la glace.
La femme au tailleur serré hocha la tête.
-"Astoria. Ravie de vous rencontrer, Isabel."
-"J'aime beaucoup votre prénom."
Astoria ne répondit pas, la fixa, marchant plus lentement, légèrement en retrait pour fixer son dos, ses vêtements, sa façon de se tenir, de marcher, de parler.
-"Qu'est-ce que vous faisiez, si loin de chez vous ?" Demanda la curieuse Astoria.
Isabel se gratta le crâne.
-"Je ne sais pas, pour tout vous dire. Quelqu'un m'a emmené là-bas."
-"Et vous a laissé ?" Isabel hocha la tête. "Ce n'est pas poli."
-"Je suppose que j'ai des mauvais goûts, en matière d'amour." Elle haussa les épaules, se racla la gorge et Astoria se tut.
Elles arriverent enfin, des dizaines de minutes plus tard.
Isabel désigna le grand immeuble qui leur faisait face.
-"Voilà Élise. Vous avez rendez-vous dedans ou dans les alentours ?"
-"Dans son appartement." Astoria eut un sourire. "Mais je sais me repérer à partir d'ici."
-"Très bien." Isabel recula d'un pas. "Je vous souhaite une bonne fin de journée, Astoria."
-"De même, Isabel." La femme s'inclina légèrement. "Je suis certaine que nous nous reverrons."
Elle partit, sans un mot de plus, laissant Isabel la regarder s'en aller, tourner au coin de la rue, disparaitre.
-"Draco."
Draco ouvrit la porte, regarda Astoria qui se tenait sur le pas de la porte.
-"Je ne savais pas que tu étais sortie d'Askaban."
Son ton était morne, plat.
Elle se racla la gorge.
-"Je pensais que tu serais désolé." Elle leva la tête. "D'avoir fait enfermé ta fiancée à tort."
Il haussa les épaules.
-"C'était pas à tort quand je l'ai fait."
Elle contracta la mâchoire.
-"Tu ne vas pas me laisser entrer, Draco ?"
-"En quel honneur, Astoria."
Ce n'était pas une question.
-"Isabel semble être une moldue très gentille. Sans elle, tu n'aurais sans doute jamais douté d'Angelina. C'est grâce à elle que je suis là aujourd'hui, n'est-ce pas ?"
Elle n'était pas vilaine. Isabel semblait réellement être gentille.
-"Entre." Draco la tira par le bras, referma la porte derrière eux, violemment.
Et la voisine rouspéta dans son canapé, sa télévision tremblant contre le mur adjacent.
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𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanficLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...