~Fifty-four

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Des fois, ça ne suffit pas. L'amour, ça ne suffit pas.

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Isabel se leva, alla se faire son café, se prit un carré de chocolat pour se calmer, éviter de penser à ce qui c'était passé la veille.

Elle aurait souhaité oublier. Tout oublier, tout recommencer, ne pas rentrer dans ce bar miteux, des mois auparavant.

Elle avait oublié certains évènements de la veille. Avait oublié les discussions, sauf celle qui lui revenait en tête sans cesse.

Draco n'était pas comme eux.

Elle s'approcha de ses fenêtres, ouvrit les volets, fixa un homme en bas qui la regardait, les mains dans les poches. Elle fronça les sourcils, n'y pensa pas outre mesure, partit se laver. 

Elle revint, les cheveux encore mouillés, alla appeler Barbara sur son téléphone fixe mais elle ne répondit pas - sans doute n'était-elle pas encore rentrée.

Elle passa devant la fenêtre, croisa le regard de l'homme qui n'avait pas bougé.

Quelqu'un toqua, à la porte.

Elle se figea, sentit son sang se glacer dans ses veines froides. Peut-être était-elle trop paranoïaque. Peut-être était-ce Barbara, peut-être était-ce son père ou un autre ami, venu lui dire la surprise.

Peut-être était-ce un sorcier.

Elle ne bougea pas, arrêta de se brosser les cheveux. La personne continuait de toquer, encore et encore. Et, finalement, entra, brisa la porte.

Elle attrapa sa chaussure mais il la réduit en cendres d'un claquement de doigt. Encore.

Quand cela finirait-il par cesser ? Elle ne supportait plus de savoir.

Elle courut dans la chambre, attrapa son oreiller, chercha autre chose, se rendit compte qu'elle aurait du rester à la cuisine mais elle n'arrivait pas à gérer ses peurs et ses sens tournaient à mille à l'heure, l'empêchant de respirer, de réfléchir, de se sauver.

-"Je t'avais dit que ça ne servait à rien de fuir." Elle reconnaissait la voix, c'était celle de la veille.

Il était là, de nouveau, le cauchemar recommençait. Mais cette fois-ci, personne n'était là pour l'aider.

Elle sentit son corps se faire emporter vers le salon, et elle ne put rien faire d'autres que de se sentir projeter contre le mur, son corps s'effondrant sur la table basse en un bruit sourd.

Elle attrapa sa lampe, la lui jeta à la figure mais il s'écarta et elle brisa la fenêtre, allant se briser sur les voitures du quartier.

Il la regarda de haut, pauvre chose tandis qu'elle grimaçait, gémissait, ses jambes flageolantes refusant de s'enfuir.

-"Je n'ai rien pour vous." tenta Isabel en reculant vers la salle de bain. "Prenez mon appartement, fouillez-le : je vous donne tout, mais je n'ai rien pour vous."

-"Nous n'attendons rien d'une moldue telle que toi." Il fit la moue, leva sa baguette, projeta Isabel contre le plafond, s'écrasant sur son lustre. "Ne t'en fais pas, tu nous es très utile comme cela."

-"Ne me tuez pas." supplia-t-elle.

Ses larmes s'écrasèrent sur le plancher, piteuses.

Sa voix mourut, dans sa gorge. Que pouvait-elle faire, face aux forces de la nature, à part s'agenouiller et quémander clémence ? Elle n'était rien. Il était tout.

𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant