~Sixty-six

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Tu sais pourquoi le mot âme-soeur n'a pas d'antonyme ? Parce que deux âmes ne peuvent se haïr éternellement.

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-"Bonjour, que puis-je faire pour vous ?"

Isabel leva les yeux vers la femme qui se mit à lui sourire.

-"Je ne viens pas vous voir en qualité de patient, Isabel Leigh."

L'intéressée pencha légèrement la tête, perdue, avant de finalement comprendre, ses paupières s'abaissant en un las sentiment. Elle se racla la gorge, prévint ses collègues et sortit de son bâtiment avec la silencieuse femme face à elle. Elles s'avancèrent vers un banc et Isabel s'y assit la première, attendant qu'elle parle.

-"C'est à propos de Draco ?" supposa Isabel.

C'était toujours à propos de lui, ces temps-ci.

La femme hocha la tête, ses taches de rousseurs se confondant avec sa peau mate.

-"En réalité, pas tant que ça." Elle sourit. "Je suis une née moldue, vous savez ce que ça signifie ?"

Isabel l'ignorait, le lui fit savoir.

-"Je suis une sorcière issue de parents moldus."

-"Alors vous avez été adopté ?" Elle fronça les sourcils, ne comprit pas où elle voulait en venir, suivait le rythme, la danse.

La femme rit.

-"La magie se retrouve en n'importe qui, Isabel. Mes parents n'en ont pas eut, mais moi si. C'est comme une mutation."

Alors elle aurait pu, elle aussi, peut-être, en être dotée. De magie.

-"Je m'appelle Hermione." se présenta-t-elle enfin. "Je suis venue vous parler de vous."

-"Tutoyez-moi." Isabel eut un sourire crispé.

Elle détestait quand les sorciers venaient lui parler. Elle avait l'impression de n'être qu'un tout petit animal qu'on venait admirer.

-"Ce que tu dois savoir, Isabel, c'est que tu es au milieu de quelque chose de bien trop gros pour toi."

Elle avait cru le comprendre, effectivement.

-"Tu as déjà rencontré Harry, n'est-ce pas ?"

Oui, elle s'en souvenait vaguement, un garçon aux lunettes rondes et au front rougie par une cicatrice qui semblait s'être effacée avec le temps.

-"Bien." Hermione se racla la gorge. "Je ne veux pas que tu sois effrayée par moi, ni par lui. Nous sommes là pour te protéger, toi, les autres."

-"Nous protéger des mangemorts ?" Isabel leva un sourcil. "Ça ne m'a pas l'air très réussi."

-"On fait du mieux possible."

La moldue eut un ricanement amer.

-"Ce n'est pas suffisant." répéta-t-elle alors. "Moi, je suis infirmière, j'en vois passer des corps à la morgue, avec écrit cause indéterminée alors que je peux la déterminer. Ils arrivent, chaque jour, deux, trois, parfois dix lorsque c'est un bon jour." Elle plissa les yeux, la fixa. "Vous ne voyez que les chiffres, les vies de petits animaux comme nous, sans défenses, vous ne voyez pas les âmes, les gens, les corps."

-"Nous avons combattu." Hermione la toisa. "Nous avons perdu des gens, nous aussi."

-"Mais c'est votre guerre." conclut doucement Isabel comme en essayant d'expliquer quelque chose à un enfant. "Pas la nôtre. Pourquoi devrait-on payer pour ce qu'on ne peut même pas comprendre ?"

𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant