Elle ne se souvenait pas particulièrement de cette soirée là.
Simplement que Barbara et Henri avaient disparus assez tôt, dans la soirée, et qu'elle s'était bien vite effondrée sur le lit de ses parents, dans le calme.
C'était pour ça, qu'elle ne prenait pas d'alcool la semaine.
Elle ne le tenait pas.
Elle se souvient vaguement avoir vu Blaise sortir un bout de bois de sa poche et faire des tours de magie assez amusant avec des feux d'artifice qu'il avait certainement acheté avant de venir.
Puis il était monté, était venu dans la chambre où elle était en train de s'endormir, s'était allongé près d'elle mais elle l'avait poussé.
Et il avait fini par s'assoupir sur le fauteuil près du lit alors que tous les invités étaient déjà partis et que le jour commençait lentement à se lever.
Elle s'était réveillée tard.
Le garçon, Blaise, dormait encore sur le fauteuil, laissant couler un filet de bave sur sa chemise froissée.
-"Debout."
Elle le fit tomber du fauteuil et il se leva, à demi endormi.
-"C'est déjà l'heure, professeur ?" Il grimaça. "Je n'aime pas voler avec Bibine, elle me fait peur."
Isabel le toisa, se demandant s'il ne s'était pas cogné quelque part.
Puis, se rendant compte qu'elle s'en fichait, elle descendit les escaliers et alla chercher de quoi manger.
Il n'y avait que des bonbons et des chips restantes, alors elle en attrapa un paquet et commença à les manger, son ventre criant famine.
-"Les moldus ont de ces trucs." Murmura Blaise en regardant les bouteilles d'alcool vide. "C'est fou quand même."
Isabel ne l'écoutait pas, fixant tout ce qu'elle devait ranger, soupirant déjà.
-"Tu vas m'aider à tout nettoyer, puisque je t'ai logé pour la nuit." Elle se tourna vers Blaise qui s'assit sur une chaise face à elle.
Il leva un sourcil.
-"Certainement pas, je vais partir."
Elle claqua sa langue contre son palais.
-"T'as intérêt, Vakini."
-"Zabini." La corrigea-t-il mais elle le fit taire d'un regard.
Elle se leva, dans sa robe de soirée, se sentant serrée, et prit des bouteilles vides avant de sortir pour aller les jeter dans la grande poubelle.
Blaise leva sa baguette et l'agita légèrement, souriant.
Lorsqu'elle revint, elle s'arrêta sur le pas de la porte, fronçant les sourcils.
-"Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" Murmura-t-elle en regardant le sol parfaitement propre et la cuisine rangée.
Elle se tourna vers Blaise, assis au même endroit, et il haussa les épaules.
-"Il n'y avait pas grand chose à faire." fit le garçon.
Elle passa de son visage à la cuisine puis de la cuisine à son visage, encore dans les vapes, et hocha simplement la tête.
Lorsqu'elle sortit de la douche, une heure plus tard, il était déjà parti.
******
-"T'es encore là." Constata Draco en regardant Blaise rentrer.
Il écrasa sa cigarette sur le rebord de la fenêtre et la jeta, avant de s'écarter et de s'approcher du garçon.
-"T'as pas oublié ta baguette ?" Blaise hocha négativement la tête. "Bien."
Il se tut et Blaise ne parla pas, aimant le silence qui aidait son crâne à ne pas exploser.
Il s'avança comme passif vers le canapé et s'y affala nonchalamment.
-"J'espère que Henri est revenu." Soupira Draco en regardant le bar qu'il voyait de chez lui.
-"T'en as pas marre, sérieux ?" Blaise leva un sourcil. "On dirait un grand-père à la retraite qui passe ses journées dans son restaurant préféré parce qu'il n'a rien d'autres à faire."
-"Je n'ai rien d'autres à faire."
-"Faux." Blaise se releva, comme revigoré. "Tu as plein d'autres choses à faire."
Il lui donna sa veste et prit la sienne avant de lui faire un clin d'oeil.
-"Viens avec moi, l'ami."
C'était plus un ordre qu'autre chose, et Draco se surprit à le suivre, délaissant le confort de son fauteuil pour le troquer contre les magasins que Blaise voulait faire.
Le centre commercial de son quartier.
Rempli de moldus, et surtout de bambins que Draco haïssait plus que tout, sorciers ou non.Mais des bambins moldus dépassaient tout.
-"On rentre." Il tira Blaise vers l'arrière mais s'arrêta soudain, regardant la personne qui s'avançait dans l'allée principale.
La jeune femme enleva sa capuche et ses cheveux épais s'écoulèrent jusque ses épaules. Elle eut un léger sourire, regardant Draco qui avait lâché Blaise.
-"Draco Malfoy." Dit-elle alors en s'approchant.
Son sourire s'effaça soudain et elle tendit une lettre cachetée.
-"Hermione Granger." Murmura-il entre ses dents, attrapant la lettre.
Il déchira l'enveloppe et en lut le contenu, silencieux.
-"C'est urgent." Argua la jeune femme au service du ministère.
Draco la regarda, et déchira la lettre en la toisant.
-"Débrouillez-vous et laissez-moi tranquille."
Il fit demi-tour et avança vers les magasins au plus grand plaisir de Blaise qui le suivit non sans avoir fait un petit sourire à Hermione qui ne daigna pas le regarder.
Elle resta plantée la, la lettre déchirée à ses pieds qui brûla instantanément.
-"Tu ne peux pas être stupide au point d'ignorer un message du ministre lui-même, Draco !" Hurla-t-elle en sachant qu'il l'entendait. "Tôt ou tard, tu devras y aller."
Il ne répondit pas et continua d'avancer, décidant finalement entre la peste et le choléra.
-"Je suis content, mon pote." Blaise lui donna un coup d'épaule en souriant. "On va aller s'acheter des chemises assorties."
Draco le toisa et il déglutit.
-"Ou pas. C'est bien d'être différent aussi."
*****
-"Il a refusé."
Kingsley se massa les tempes et remercia vaguement Hermione, debout devant son bureau.
-"Alors je n'ai pas d'autres choix."
Il eut un soupir et claqua dans ses doigts, faisant venir un homme qui s'inclina en signe de respect.
-"Je veux que vous m'ameniez Draco Malfoy, de gré ou de force." L'homme hocha la tête. "Il est en état d'arrestation."
L'homme repartit et Hermione fronça les sourcils.
-"Qu'a-t-il fait ?"
-"Rien, ma chère." Kingsley eut un soupir de compassion. "S'il ne veut pas venir de lui-même, je dois le faire venir de force."
VOUS LISEZ
𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanfictionLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...