Et j'ai lutté de toutes mes forces contre ce désespoir qui me gagnait.
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-"Isabel !"
Sa voix fut brouillée par les halos de fumée qui remontait, froid, glacé, qui quittaient les corps enfouis pour aller chercher d'autres contrées, d'autres ciel plus brillants.
Il souleva les pierres d'un revers de baguette habile, trouva des corps, les fit léviter jusqu'à un endroit sur en espérant que quelqu'un vienne les chercher car lui n'était pas là pour eux.
Il mit sa main au-dessus de ses yeux pour les protéger de la lumière tamisée par les cendres noires.
-"Isabel !" Hurla-t-il de nouveau.
Sa voix semblait emplie de trémolo tant le désespoir semblait l'atteindre.
Allait-ce se finir ainsi ? Allait-elle partir ainsi, sans lui ?
Non, elle n'avait pas le droit. Si elle pensait s'en sortir indemne, partir comme si de rien n'était, c'est qu'elle était réellement une stupide moldue et ne connaissait rien de lui, Draco Malfoy.
Parce qu'il n'allait pas laisser ça impuni.
-"Isabel !" Il n'avait qu'à se déchirer les cordes vocales, peu lui importait.
Son coeur tambourinait dans ses tempes, son crâne semblait ne répéter inlassablement qu'une seule chose qui tournait en rythme comme une mélodie au refrain cassé.
Chaque pas, chaque souffle, chaque mot, chaque regard.
Tout n'était rien que pour elle.
Avait-il jamais ressenti cette empressement, cette peur qui le prenait aux tripes ? Il semblait n'avoir jamais eu à supplier son coeur de cesser ce supplice même lorsque le seigneur des ténèbres avait reparu.
C'était tout autre chose, une toute autre forme que d'avoir peur pour soi-même.
Avoir peur pour elle.
Et étrangement, ironiquement presque, ça lui faisait encore plus mal. Cette peur l'effrayait encore plus.
Il enfonça une porte, entra, faillit tomber dans l'énorme fossé.
Le bâtiment trembla de nouveau, prêt à succomber à tout instant, et le sentiment d'urgence bloqua sa trachée, ses tympans.
Tous ses sens n'était utile que pour une seule chose ; la trouver, la récupérer.
-"Isabel !" Reprit-il alors plus fort, poussant les pans de murs, les vitres brisés.
*****
-"Tout va bien."
Elle ne voyait pas Raphaël mais sentait son torse frôler ses poils de bras.
-"Respirer doucement." Murmura Isabel et elle sentit son souffle sur son visage.
-"Lâche." Murmura-t-il alors péniblement. "Tu vas te faire mal."
Les faibles rayons du soleil qui passait au travers des morceaux de murs sur eux laissaient entrevoir le bras d'Isabel au-dessus de son cousin, qui servait de barrière pour ne pas qu'un pan de plafond qui était tombé ne puisse écraser le garçon qui peinait à respirer.
Elle tenait de toutes ses forces, son bras tremblait, blessé, elle ne ressentait plus la douleur tellement elle l'avait enfoui depuis plusieurs heures déjà, et il semblait que cela faisait des décennies.
Il reçu une goutte salée sur sa joue crasseuse et esquissa un sourire, déchirant ses lèvres gercées.
-"Mint." Toussa le garçon mais elle lui intima de se taire.
-"Tout va bien." Elle plissa le nez. "Ils vont venir nous chercher."
-"Je suis désolé."
-"Ne dis pas ça, tout va bien."
Cela semblait être une discussion de sourd où ils se parlaient à eux même sans savoir à qui était destiné ces tendres mots de testament.
Tentait-elle de convaincre son tendre cousin et ami, ou bien elle-même, qui sentait son bras redescendre lentement sous le poids qu'elle ne pouvait plus supporter ?
Elle avait mal. Mal partout et pourtant mal nulle part.
Elle sentait son ventre se tordre, gelé sur le carrelage de l'endroit où ils étaient, bien qu'ils ne savaient pas où ils avaient atterris.
Ils avaient miraculeusement survécu. Était-ce sa volonté ? Était-ce Dieu, qu'elle appelait parfois dans ses plus tendres prières ? Était-ce sa mère, son frère ?
Ou était-ce lui, bien qu'elle savait que son mince espoir n'avait pas lieu d'être ? Lui, le garçon aux cheveux blonds qui rentrait chez lui, enfin, après des dizaines de mois enfermé avec les gens comme elle ?
-"Mint, tu saignes."
Elle baissa le regard vers Raphaël qui désigna sa tête, incapable de lever le bras pour lui montrer l'endroit.
-"J'ai du me cogner le crâne." Elle sourit. "Je ne sens rien."
-"Et ce n'est pas pire, que tu ne sentes rien ?"
Si, ça l'était.
-"Non, tout va bien." Elle tenta de paraître rassurante. "Ils vont venir nous chercher."
Elle avait peur. Elle était terrorisée, elle, la petite londonienne.
C'était de sa faute. C'était ce qu'elle se répétait depuis le tout début de leur chute aux enfers, et ce parce qu'elle était certaine de l'avoir vu, ce Mangemort, sourire, fier de ce qu'il venait d'accomplir.Si tout ces gens étaient morts, c'était à cause d'elle bien qu'elle ne savait pas pourquoi. Était-ce simplement parce qu'elle savait ? Qu'elle connaissait leur existence ?
Ou bien était-ce une revanche ? Mais aucun Mangemort ne savait qui elle avait tué.
Les seuls dans la confidence était des gens de confiance.
C'était pour autre chose. Et quoi que ce fut, elle avait tué. Des gens, des enfants, des amis de Raphaël, Raphaël lui-même peut-être.
-"Mint."
Elle sortit de ses pensées, vit son bras sur le torse de Raphaël, le pan sur lui, le garçon se forçant d'inspirer lentement, commençant à suffoquer, à supplier l'air de venir.
Elle grimaça, puisa dans ses dernières forces pour relever le mur, lui permettre de respirer et elle commença a user de tout son corps, les jambes coincées sous autre chose de lourd, elle releva son torse, poussa le mur.
-"Mint." Murmura alors Raphaël et elle sentit à son intonation que c'était différent.
Elle baissa le regard, suivit le sien jusqu'à la mare de sang sous elle.
Elle déglutit, ne comprit pas, pencha la tête vers son ventre.
-"Ho." Souffla-t-elle en sentant un sanglot de détresse s'échapper de ses lèvres.
Et la barre métallique coincée dans son ventre se mit à s'enfoncer plus encore tandis qu'elle relevait le mur de toutes ses forces.
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𝕯𝖎𝖆𝖇𝖔𝖑𝖔 𝖒𝖊𝖓𝖙𝖍𝖊 [TERMINÉ]
FanficLa guerre, destructrice, laisse derrière elle un goût amer de vengeance inachevée. Et si pour certains la victoire se fête, d'autres préfèrent se terrer pour ne pas montrer l'humiliation que la défaite leur avait causé. Un petit bar, entre Élise et...