Un hurlement éclata dans l'obscurité de la nuit. Armé d'une batte, Scott brandit l'objet dans les airs, prêt à attaquer. Alors qu'il se préparait à affronter une terrible bête, son plus grand ami s'écrasa subitement du toit dans un gémissement de douleur. Les yeux de l'adolescent s'écarquillèrent tandis qu'il se précipitait jusqu'à lui.
« Thomas ?! Qu'est-ce que tu fiches ici, bordel ? Je t'ai pris pour un voleur ! T'aurais pu m'appeler, au lieu de te pointer chez moi en pleine nuit !
— Dé... Désolé ! On a une urgence !
— Une urgence ? »
Tendant une main salvatrice, Scott le remit sur pieds. Aussitôt, son ami bondit hors des haies dans lesquelles il avait sombré.
« J'ai réceptionné un appel de mon père !
— Encore ? Je croyais qu'il t'avait défendu de le faire !
— C'est le cas !
— Et tu t'es pas dit qu'il serait plus sage d'obéir ? Je veux dire... on devrait éviter de fouiller dans les affaires du commissariat...
— On devrait mais, si j'avais obéi, je ne serais pas venu t'annoncer cette incroyable nouvelle !
— Ah oui, ton urgence...
— Écoute, cette fois-ci, c'est pas une blague ! Tiens-toi prêt !
— Je t'écoute, je t'écoute...
— Deux joggeurs ont trouvé un corps dans les bois !
— Un corps humain ?
— Nan, un cor de chasse !
— Hein ?
— Mais oui imbécile, un corps humain !
— Un corps ? Ici, à Beacon hills ?
— Et c'est pas tout ! Les témoins ont assuré avoir vu un loup rôder dans les alentours ! Un loup !
— Oui, et ?
— Et ?! Comment tu peux être aussi inculte ? Il n'y a plus de loup en Californie depuis plus de soixante ans ! C'est un scoop !
— Mais... quel est le rapport ?
— Imagine que le coupable soit ce loup !
— En quoi ça me concerne ?
— À ton avis ! T'aimerais pas partir à la chasse au loup ?
— La chasse au loup ? C'est la rentrée, demain !
— Et alors ? On cherchera deux petites heures !
— Et si le shérif nous trouve ?
— Le shérif est mon père ! Il ne nous enverra pas en taule !
— Mouais, si tu le dis...
— Allez, Scott ! T'es partant ? »
Un soupir lui répondit. Les yeux sombres de l'adolescent se fixèrent dans ceux mordorés qui leur faisaient face. Puis, avec une moue dubitative, il souffla à contre cœur : « Partant. »
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Le vent fouettait les arbres, la pluie tournoyait et les tonnerres grondaient. Les acolytes menaient leur enquête depuis plus d'une heure déjà. Leurs chaussures avaient été inondées, leurs habits dégoulinaient d'eau. Découragé, Scott perdait patience et s'agaçait : « Thomas, y'a aucun loup ici ! Et quand bien même, jamais il ne se montrera ! C'est pas suffisamment con !