Traître

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« Je ne te comprends pas ! Tu m'avais promis !

— Que veux-tu que je te dise, Tommy ?

— Que tu me mentes !

— C'est pas vrai, tu déconnes ? Je te dégoûte, c'est ça ? La pédale t'effraie ?

— Raconte pas n'importe quoi...

— Tu viens de me sortir que je t'avais promis d'être hétéro ! Tu veux que je l'interprète comment ?

— Comme bon te semble ! Mais moi, j'en ai rien à foutre, de ton amour ! Je ne suis pas une tata !

— Après vingt ans d'amitié, tu me jettes à la porte pour ça ? Parce que je suis tombé amoureux de toi ?

— C'est de ta faute ! Tu n'avais pas qu'à me le dire !

— Tu n'avais pas qu'à m'harceler ! Mon orientation sexuelle t'obsède depuis des jours, je n'en pouvais plus ! Je veux qu'on me lâche avec ça !

— Et moi... je veux que tu t'en ailles.

— Tommy, sérieux ?

— Non, vraiment. Je... Je ne peux pas rester avec des gens comme toi.

— Tu te doutes bien que je n'en n'ai pas décidé !

— Peu importe.

— Alors j'avais raison ? Je te dégoûte vraiment ?

— Newton...

— Ok, ok. J'ai très bien compris. Tu sais quoi ? C'est moi, qui vais me barrer tout seul. Pas besoin de me jeter des pierres, je sais emballer mes affaires.

— Newt !

— Quoi, bordel ?! Tu vas te faire passer pour la victime, c'est ça ?! Tu vas me sortir que je t'ai mal compris ?! Ou que tu parlais sous l'emprise de la colère ?!

— Je t'aime énormément. Mais je ne peux pas. Je ne suis pas comme ces gens !

— Comme moi, tu peux le dire.

— Je ne dois pas être comme vous ! Je ne peux pas ! Je dois avoir des enfants, une femme !

— Tu noteras d'aller te faire foutre en chemin.

— Newton, reviens !

— Décide-toi, si tu veux me dégager ou non, la tarlouze a une vie, en dehors de ta manipulation !

— Arrête, avec tes scènes !

— Mes scènes, évidemment. Je suis le fautif.

— C'est pas ce que j'ai dit...

— Aucune importance, je me casse.

— Newton, c'est Noël ! Tu ne vas pas rester seul ! Je ne veux pas vraiment que tu partes !

— Je ne voudrais pas gâcher votre fête hétéro !

— De quoi tu parles, bon sang ?

— Tu penses que je n'ai pas remarqué les regards insistants de ta famille ?

— Tu délires !

— J'arrive pas à croire que tu leur ai dit... Je suis passé de fils de cœur à PD en l'espace d'une soirée, tout ça grâce à toi et ta maudite langue... Moi qui voulais que personne ne soit au courant... Merde, tu diras à Teresa qu'elle peut m'oublier, elle aussi.

— Attention, tes valises !

— Je gère parfaitement bien.

— Il neige, Newt ! Il y a du verglas, il fait nuit noire et extrêmement froid ! Tu n'as pas de voiture ! Tu ne vas pas rentrer seul en taxi, si ?

— Oh tu sais, tant que je ne te vois plus, je ne peux que passer un excellent Noël. »

Au même instant, une voiture masquée par la brume se fraya un chemin à travers le jardin gelé des Edison. Les yeux de Thomas s'exorbitèrent et il s'étrangla : « T'as appelé Minho ?!

— Dès que tu m'as dit que tu savais que je t'aimais, j'ai compris que ça allait tourner au vinaigre. Pas con la tafiole, n'est-ce pas ? »

Il ouvrit une portière et entra aussitôt dans le véhicule. Son ami se précipita jusqu'à lui, frappant contre la carrosserie.

« Newton ! S'il te plaît ! Je ne voulais pas dire tout ça ! Je ne le pense même pas ! Je suis désolé de l'avoir annoncé à ma famille !

— Tu sais quoi, Tommy ? Je me demande bien comment j'ai fait pour tomber amoureux de toi. T'es vraiment un bel enfoiré.

— Newt...

— Adieu, Tommy. »

Il cracha une injure et lui offrit un doigt d'honneur. Lorsque la mine de Thomas devint outrée et qu'il s'agita, Minho jugea bon de démarrer. Une fois sur la route, Newton s'autorisa finalement à pleurer. À présent, une page se tournait.

OS Newtmas & DylmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant