Oublier fait rêver

260 23 2
                                    

Les néons éblouissants l'aveuglaient à peine. Le front luisant de sueur, la tête basculée vers l'arrière, les lèvres béantes et la respiration pantelante, tout ce qui l'intriguait jusqu'ici était ce corps, mouvant encore, encore et encore contre le sien. Cette peau de porcelaine, cette chevelure dorée, ses iris profondes... tout chez cet ange rebelle frôlait la perfection. Absolument tout. Ces caresses félines et voluptueuses enivraient son être, consumé par un désir inextinguible. La danse endiablée et érotique qu'il interprétait sur ses genoux était divine. Jamais il n'aurait cru ressentir un plaisir si ardent dans un lieu si honteux. « Quelle inconvenance ! Tu payeras cette offense ! » marmonnait son père d'un ton lointain. Aucune de ses critiques ne parvint à le perturber. Au contraire, il s'en délecta, il en jubila. Il était ce qu'il voulait. Un bourdonnement sourd le rappela au réel. Il avait tant été transporté par les mouvements jouissifs du garçon qu'il en avait oublié cette musique, chantonnant sensuellement dans la pièce close qui débordait de chaleur. Sa gracieuse mélodie rendait l'instant davantage exquis, davantage osé, davantage dangereux. Il sentait leurs corps vibrer sur ses ondes. Un jappement rauque lui échappa en contemplant cette scandaleuse scène avec ferveur. Les lèvres dédaigneuses et goulues de l'ange baisèrent son torse cambré, ses hanches roulèrent langoureusement contre son bassin, ses doigts fins taquinèrent le renflement qui s'imposait sous son vêtement. Il traduisit cet acte impur par une provocation sans nom. Il voulait jouer ? Ils joueraient. Un sourire malsain s'empara de ses lèvres férocement mordues par son agresseur, observant l'érection du danseur taquiner la sienne de cette caresse outrageuse. Il saisit sa cravate noire et le tira brusquement à lui. Sa voix gutturale susurra aux creux de son oreille : « Je te paye le double si tout ça va plus loin. » Les yeux étincelants de désir de l'ange plongèrent solennellement dans les siens. Thomas y trouva une envie sauvage, un air de défi, de luxure. Scrutant son visage coloré par l'ombre et la lueur des leds, il tournoya le tissu sombre entre ses doigts, provocateur et avide de réponse, de chair, de gestes. Le blond eut un rictus et Thomas sourit mesquinement. Il l'aurait.

« Tout le plaisir est pour moi. Tu n'auras pas besoin de me payer, beau brun. répondit alors la voix suave de l'ange. »

Ils quittèrent le club de strip-tease en un regard passionné.

OS Newtmas & DylmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant