Je ne pense qu'à ses yeux. Je ne regrette que sa présence. Je me lève pour le voir, je parle pour qu'il m'entende. Je lui offre le moindre de mes gestes. Je ressens le vrai bonheur lorsqu'il me sourit ou encore lorsque Minho me souffle qu'il me scrute du coin de l'œil. Je l'aime tant et je doute. Je doute de ce qu'il éprouve. Je doute de mon obsession pour lui. Minho me dit que je dois me laisser tranquille, que je dois accepter le fait que ce soit réciproque. Mais il ne comprend rien. Et si je me trompais ? Que ce soit sur ces signaux ou ses rougeurs. Peut-être interprète-je trop. Mon esprit est envahi par son visage et en fatigue. Mais mon corps est pris d'une pulsion intensément agréable lorsqu'il m'adresse la parole. Ne serait-ce qu'un minuscule petit mot, une toute petite syllabe. Il est une drogue impossible à avaler, une passion qui brûle et dévore. Il me dévore. Je le sens un peu plus au fil des jours. Ou bien mon amour pour lui s'en charge à sa place ?
« Bon, stop. Ça suffit. m'arrête Minho. »
Il se balance sur la chaise de mon bureau et me fixe de ses yeux vicieux.
« On stoppe les pensées. développe-t-il. Tu te fais trop de soucis, Newt.
— Tu ne comprends pas. réponds-je de ma voix rêveuse. Je serai détruit s'il ne m'aime pas.
— Il t'a fait coucou de la main !
— Parce que je le fixais.
— Il rougit dès que tu le regardes !
— Je le gêne.
— Il semble aux anges à chaque fois que tu lui dis un mot !
— Il doit se moquer de moi.
— Ses potes se foutent de lui lorsqu'il te regarde !
— Ils se moquent tout autant.
— Il te fixait pendant qu'il se lavait les cheveux à la piscine ! T'as une explication, à ça ?
— Il était intrigué par ma dispense. Peut-être qu'il a repéré mon boitement.
— Il regarde tes story insta alors qu'il n'est même pas abonné à toi !
— Il ne le fait plus.
— Il t'a répondu dans la minute quand tu lui as envoyé un message ! Dans la minute ! Alors que moi, il a mis six heures à le faire !
— Car je parlais de notre travail en duo. Tu connais Tommy et les cours.
— Tiens, il n'a même pas osé te passer votre évaluation en cours tant tu l'intimides !
— Il ne doit pas m'apprécier.
— Mais ! Il te taquine sans arrêt et essaye de te faire rire !
— N'est-ce pas ce que tout le monde fait ?
— Quand on parle, il ne fait attention qu'à toi et m'ignore complètement ! Et puis, il écoute toutes nos conversations dès qu'il le peut pour s'incruster dedans !
— Je ne vois pas en quoi c'est un argument. »
Minho soupire entre ses mains et secoue la tête : « T'as réponse à tout, toi...
— Je suis réaliste.
— Ah oui ? Réaliste ou stressé de la vie ?
— Ça ne peut être réciproque. C'est tout. Je dois l'accepter.
— C'est ça... »
Il se lève et attrape son sac.
« Je dois faire les courses avec ma mère, on se voit demain. D'ici là, j'espère que tu auras bien réfléchi à la manière dont tu vas l'aborder. »
Il quitte ma chambre et je pense. Encore et encore. Je devrais certainement m'y mettre.