Un pli soucieux se forma entre les sourcils de Thomas. Refermant son casier d'une main, il se précipita vers son amie et la stoppa dans sa course : « Eh, Brenda ! T'aurais pas vu Newt ? Je le cherche depuis au moins trente minutes !
— Si, il me semble qu'il est à son casier ! Il avait l'air pas super en forme, quand je l'ai vu. Tu ferais mieux de lui parler.
— Parfait ! Je t'aime, Brenda ! »
Pour toutes réponses, la jeune fille rit. Thomas s'enfuit aussitôt, galopant dans les couloirs en percutant plusieurs étudiants sur son chemin auxquels il s'excusa maladroitement. Lorsqu'il aperçut une chevelure blonde au loin, un sourire s'ancra sur ses lèvres. Newton se trouvait là, adossé contre son casier, les yeux mi-clos. Thomas se pressa de le rejoindre et le fit sursauter.
« Salut, amour ! T'étais où ? Tu faisais quoi ? Je t'ai cherché dans tout le bahut !
— Désolé, Tommy... Je trainais à la cafétéria... »
Son teint blême provoqua une once d'inquiétude chez Thomas, qui s'approcha de son amant et s'inquiéta : « Tu vas bien, chéri ? T'as l'air épuisé.
— Je... Je vais bien, ne t'en fais pas... »
Thomas eut un air dubitatif. Une de ses mains vérifia la température de son front et il s'exclama :« Newt, tu es brûlant ! Viens, je te raccompagne chez toi.
— Quoi...? Non ! Tu sais bien que j'ai une interro d'histoire, je ne peux pas la louper !
— Sois pas idiot, Newt. Tu couves forcément quelque chose. Je te raccompagne.
— Mais... et mon éval...
— Tu la rattraperas, mon cœur. De toute façon, tu peux pas passer un test dans cet état. Suis-moi, amour. »
Ses doigts enlacèrent les siens et le guidèrent jusqu'à la sortie. Une fois installé dans la Jeep de Thomas, Newt s'attacha dans un grognement plaintif. Ses paupières se fermèrent avec fatigue tandis qu'il s'attendait à ce que le moteur démarre. À la place, une paire de lèvres s'accapara les siennes, l'embrassant avec tendresse. Newt rouvrit les yeux et rit légèrement.
« Arrête ça, tu vas choper la crève !
— Ça vaut le coup. »
Lui adressant une œillade, il alluma la voiture dans un sourire à peine dissimulé. Durant l'entièreté du trajet, Newt avait posé sa tête douloureuse contre la vitre, luttant en vain contre ses maux. Il crut renaître lorsqu'ils s'arrêtèrent finalement. Thomas descendit le premier, se précipitant jusqu'à sa portière afin de l'ouvrir poliment. Newt lui offrit un sourire énamouré. Un baiser se déposa sur sa joue alors qu'ils regagnaient la maison du malade. Une fois entré, Thomas attrapa les cuisses de son amant et le souleva au-dessus du sol. Sans que Newt ne puisse souffler le moindre commentaire, il le transporta jusqu'à sa chambre, là où il l'allongea doucement sur son lit aux draps bleutés. Embrassant une dernière fois ses lèvres, il se redressa et sourit : « Repose-toi, Newtie. Je serai là vers quinze heures trente, d'accord ? Je préviendrai les profs de ton absence.
— T'es un véritable ange, Tommy...
— Dit-il. Allez, je t'aime ; à plus tard !
— Chéri, attends !
— Oui ?
— Tu... Tu ne veux pas rester avec moi ?
— Comment te sens-tu, mon ange ?
— J'ai... J'ai l'impression que je vais m'évanouir...
— Il m'en faut pas plus. »
Rebroussant chemin, il entoura le torse de son amant de ses bras et le serra contre son corps. Il sentit un profond soupir gonfler la poitrine de Newt. Attrapant une couverture, il la glissa sur lui et plongea sa tête dans son cou, le parsemant de doux baisers. Il huma son odeur vanillée et lui souffla : « Je t'aime... » Mais Newt ne répondit pas. Un pieux silence enveloppait la pièce et les emprisonnait dans un mutisme angoissant. Ne comprenant pas son absence de réaction, Thomas s'apprêtait à lui adresser la parole lorsqu'il le sentit s'agiter soudainement à ses côtés. Son corps se tortillait et ondulait contre le sien, comme s'il cherchait à se défaire de ses liens. Thomas fronça les sourcils alors que ses lèvres étaient encore fixées sur sa chair.