« Tu sais que tu hypnotises. Tu m'hypnotises toujours. Tu me fais sentir plus de choses que je n'ai jamais senti auparavant. Tu es comme une drogue impossible à avaler. Mais tu me complètes. Moi sans toi n'a aucun sens. Comme du sang sans veines, de l'amour sans douleur. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de ton aide et de ton amour. Je pense que je suis en train d'abandonner. Abandonner de souffrir pour une vie sans toi. Tu m'as autant appris que mes chagrins. Je ne suis plus rien sans tes mots. Plus rien sans ta voix et ton corps. Pardonne-moi de t'aimer. Mais aime-moi si tu peux. » Newton acheva sa lecture et remonta lentement son regard dans celui de Thomas, demandant : « Qui est-ce, à ton avis ? » Son ami se rétracta un peu, la gorge nouée, et répondit : « Je ne sais pas... Peut-être que tu le connais ?
— Ça me parait évident... Je dois certainement être très proche de lui, pour qu'il ressente autant de choses envers moi...
— Certainement... répéta-t-il doucement. »
Newton écarquilla les yeux et s'exclama en fermant son casier : « Je sais ce que je vais faire.
— Ah-Ah oui ?
— Je vais interroger mes amis les plus proches. Si cette personne se confie à moi, c'est qu'elle est prête à me le dire en face, non ?
— Certainement... dit-il encore. »
Newton rangea minutieusement la note dans sa poche et sourit : « Tu viens ? » Thomas bredouilla : « Faire quoi ?
— Passer quelques interrogatoires. »
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Ils avaient questionné près de huit personnes, sans qu'aucune ne sache rien à propos de cette mystérieuse lettre. Ils s'étaient même séparés pour faire avancer leur enquête un peu plus vite. Newton comptait rejoindre son ami Lucas pour l'interroger lorsqu'il aperçut Thomas là, allongé dans l'herbe du parc du lycée. Il s'étonna : « Eh bah, Tommy ? Tu as arrêté d'enquêter ? » Le garçon sursauta et rougit, balbutiant : « C'est... C'est parce que, um... Je sais que Winston, Gally et Ben ne savent rien...
— Ah oui ? Comment ?
— Eh bien... J'ai croisé Gally et... il me l'a dit.
— Oh... acquiesça-t-il en s'asseyant à ses côtés.
— Et... Et toi ? Tu en es où ?
— Max, Eliot et Sony n'en savent rien non plus... soupira-t-il. On m'a peut-être fait une farce...
— Non ! contredit tout de suite Thomas. Je veux dire... Ce mot me semblait plutôt sincère...
— C'est vrai... Ça m'a beaucoup touché...
— Ah oui ? rougit-il un peu plus.
— Oui... J'aimerais vraiment savoir qui est prêt a m'écrire de tels mots... souffla-t-il, songeur.
— Tu finiras bien par le savoir... »
Ils se sourirent doucement et Newton s'exclama : « Bon, je dois filer en cours. On se voit plus tard ? » Thomas hocha la tête avec des joues rouges.
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Newton sortit de sa salle de classe lorsqu'il percuta brusquement quelqu'un. Il comptait s'excuser mais une voix le devança : « Oh, Newt ! Tranquille ? » Le blond sourit aussitôt : « Hey, Gally ! Je suis toujours un peu préoccupé par cette histoire, mais ça va bien... Et toi ?
— Quelle histoire ? s'étonna-t-il.
— Tu sais, ce dont Tommy t'a parlé... rougit-il.
— Thomas ? Je ne l'ai pas vu de la journée ! Pourquoi ? Que se passe-t-il ?
— Quoi ? Mais il m'a dit que... »
Sa phrase s'évanouit entre ses lèvres alors qu'il écarquillait les yeux, l'esprit éclaircit. Il balbutia : « Excuse-moi, Gally... Je dois filer. » Il se précipita dans les couloirs jusqu'à tomber sur Thomas, occupé à ranger quelques affaires dans son casier. Il l'attrapa par le poignet et le garçon réagit : « Oh, Newton... Que t'arrive-t-il ? » Le blond ne répondit pas et l'entraîna dehors, à l'abris des oreilles indiscrètes. Il le fit assoir dans l'herbe et déclara : « J'ai une piste. » Le brun déglutit : « Ah oui...? » et Newton hocha vigoureusement la tête, poursuivant : « Je sais qui m'a écrit ce message.
— Qui... Qui donc ?
— Émilien. Il se comporte très bizarrement quand je suis autour de lui et ne cesse de me complimenter. C'est forcément lui. »
Thomas fronça les sourcils et entrouvrit la bouche, bredouillant timidement : « Émilien ? Non... Je ne pense pas que ce soit lui...
— Ah bon ? Pourquoi ça ?
— Je... le sens, c'est tout...
— Alors peut-être Damien ?
— Non, non... Ça ne peut pas être lui...
— Pourquoi ? Tu lui as demandé ?
— Non, mais... je le sais... »
Newton agrandit son sourire et lui sauta au cou. Thomas bascula à la renverse et gémit de surprise alors que son ami le chevauchait et lui murmurait à l'oreille : « J'espérais tellement que c'était toi, Tommy. » Le brun rougit de plus belle et fit, perdu : « Quoi ? » avant que les lèvres du blond s'écrasent contre les siennes. Ils s'embrassèrent tendrement, les yeux clos et le touché léger. Thomas se recula pour respirer et interloqua : « Comment as-tu su ?
— Tu mens terriblement mal. »
Ils s'embrassèrent dans un rire et Newton confia : « Je t'aime, Tommy. Je t'aime, et je peux t'aimer. »