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Les joues de Newton rougissaient sous les perles qui salaient ses longs cils. Ses doigts tiraient le tissu de son pantalon de cette manière anxieuse, timide, presque honteuse, semblant comme excuser sa propre existence. Sa voix murmurait : « Je suis moche... » En face du garçon, Thomas n'en croyait pas ses yeux. La simple idée que cette critique frôlait l'esprit de son ami l'outrait. Il défendit, confus : « Tu te fiches de moi ? » Le petit être recroquevillé jeta un regard perdu dans l'ambre de ses iris. Thomas reprit, scandalisé : « Toi, Newton Isaac, tu te penses moche ?

— Ne joue pas à ça, Tommy... chuchota-t-il. Ne te force pas à me mentir. Je le sais, que je suis moche. Ça me fait très mal, c'est tout.

— Pourquoi penses-tu à ça ? Quelque chose ne va pas ?

— Eh bien... Comment pourrais-je attirer son attention, si je suis moche ? Lui qui est si... si... »

Pendant que les mots du blond se confondaient dans sa gorge, le cœur de Thomas se serrait si douloureusement sous son plexus qu'il dut se retenir de grimacer. Newton était déjà amoureux. Amoureux d'un autre.

« Lui...? bredouilla-t-il à voix basse. »

Les joues du blond se rosirent davantage et sa tête hocha doucement, de cette même timidité qui atténuait l'ampleur de ses gestes.

« Qui... Qui est-ce ? se risqua le brun.

— Tommy... soupira-t-il, embarrassé.

— Je le connais ? »

Sa tête hocha une seconde fois alors qu'une haine démangeante crispait le corps de Thomas, se tortillant légèrement pour ne rien laisser paraître. Newton sembla saisir sa jalousie et rougit, comme pour le rassurer : « Tu le connais très, très bien... » Son murmure fit hausser ses sourcils. Il sentit son cœur battre d'une délicieuse euphorie. Souriant un peu, il poursuivit : « Et... il est comment ?

— Brun, grand, aux yeux mordorés... énuméra-t-il, chevrotant. Il correspond à tous les critères de beauté possibles et imaginables. Si je ne l'aimais pas, je l'aurais jalousé.

— Et pourquoi n'est-ce tout de même pas le cas ?

— J'ai autre chose à penser, comme le fait qu'il s'intéresse à moi, par exemple... murmura-t-il.

— Et ? Est-il intéressé ?

— Il est mon ami. Rien d'autre n'est envisageable.

— Ah oui ? Pourquoi ?

— Tu m'as bien vu, Tommy... abandonna-t-il. Comment pourrais-tu me trouver beau ? Comment pourrais-je t'attirer de cette façon ?

— Sache qu'il te trouve magnifique, ton ami. Vraiment magnifique. Tu es le plus bel homme qu'il est jamais rencontré, en réalité. Un véritable ange. Le Ciel doit le haïr pour lui avoir volé l'un des siens. »

Newton se cacha dans ses mains et geignit, embarrassé : « Tommy...

— Tu es splendide, Newt. Je ne mens pas. Je ne le ferai jamais, ni même pour te faire plaisir. Tu es tellement, tellement beau. Et tu as tant d'autres qualités. Tu es putain de parfait, Newton. Je ne plaisante pas. Peu importe si tu as des défauts ou non. Tu es parfait. Tu l'es à mes yeux. Arrête de t'empoisonner avec ces conneries. Tu te trompes tellement à ton sujet. Ouvre les yeux, un peu. »

Le blond rougissait jusqu'à la racine des cheveux. Il observait Thomas de ses grands yeux noirs, le cœur gonflant d'amour et les lèvres pendantes.

« Je te plais...? fit-il d'un ton rendu aigu par la surprise.

— Et pas qu'un peu. sourit-il, rieur.

— Je ne comprends pas... bafouilla-t-il.

— Ne cherche pas à comprendre, Newton. Tu traverses une période difficile. Mais sache que moi, je te vois tel que tu es réellement. Et tu es splendide. »

Le blond sourit, les joues rutilantes et les mains tremblantes : « Merci, Tommy... Sincèrement... Je ne sais pas ce que j'ai fait pour te mériter. Merci. » Une lueur d'espoir luisit dans l'obscurité de ses prunelles. Il osa, se raclant la gorge : « Est-ce que... Est-ce que je peux t'embrasser ? » Il n'en fallut pas davantage pour Thomas pour fondre sur ses lèvres.

OS Newtmas & DylmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant