Les garçons riaient aux éclats, assis sur les tribunes du terrain de basket de leur lycée. Ils prenaient un malin plaisir à se lancer des divers paris, les uns tout aussi défiants que les autres. Minho avait dû sortir ses quatre vérités à son plus grand ennemi, Chuck avait dû s'abstenir de tout commentaire lorsqu'ils avaient conversé à propos de certains potins croustillants, Frypan avait quant à lui dû glisser une lettre d'amour dans le casier d'une jeune femme qu'il convoitait et Winston avait été obligé de chanter le refrain d'une musique qu'il haïssait tout autant que cet art. La seule victime qui n'avait pas encore souffert restait Thomas, qui jusqu'ici se moquait de ses amis d'un sentiment à peine concerné.
« Tom-Tom, brisa Minho, je te défie d'aller rouler une pelle à Newton ! »
Le sourire du brun fana rapidement.
« T'es taré ?! Jamais !
— Mais si ! Il te plaît en plus, c'est ta chance ! Et en parlant de chance, il est juste en train de faire une pause dans son entraînement de basket !
— Oui ! rejoignit Chuck. Profites-en ! Va le rejoindre, allez !
— Hein ?! Hors de question ! Vous êtes timbrés !
— Comme tu veux, mais t'aurais été le seul à ne pas affronter tes peurs... commenta Winston.
— J'avoue, j'ai bien tout avoué à Rachel, moi ! rajouta Frypan.
— Mais Newton, c'est différent ! Il est méga populaire, il fait partie de l'équipe de basket, toutes les meufs le veulent, il a deux ans de plus, il est hyper sarcastique, il se fout de la gueule de tout le monde et il traîne qu'avec les rebelles du bahut ! Rachel, elle, c'est l'élève modèle sympa avec tout le monde !
— Ok Tom, tant pis pour ta poire...
— J'avoue, il aurait très bien pu tomber sous ton charme, qui sait... sourit Chuck.
— C'est ça...
— Mais si ! Tu as toutes les cartes en main ! Aies confiance en toi !
— Et puis, s'il te fout une baffe, tu auras essayé ! argumenta Winston.
— Voilà qui est encourageant... ironisa Thomas.
— Allez ! s'exclamèrent-ils.
— Je ne le sens pas du tout...
— Et alors ? Vas-y ! Tu le regretteras, sinon ! insista Frypan. »
Thomas se mordit les lèvres et quitta les gradins sous les cris euphoriques de ses amis. Il observait le grand blond essuyer la sueur qui dégoulinait le long de son front avec des joues rouges et un cœur douloureux. Newton n'était pas seul. Deux autres sportifs se tenaient à ses côtés et se moquaient bruyamment de l'équipe adverse. Thomas l'approcha timidement et s'éclaircit la gorge, le regard fuyant. Les grands yeux noirs du jeune homme le dévisagèrent lorsqu'il demanda : « T'es qui, toi ?
— On se connaît de loin, je suis... je suis un seconde, en réalité... répondit simplement Thomas.
— Ton nom ?
— Thomas... Thomas Edison.
— Qu'est-ce qui t'amène ici, Tommy ? T'es perdu ?
— Non, non, je... je te cherchais, à vrai dire...
— Ah ouais, tu me cherchais ? sourit-il de son ton narquois. Et pourquoi, Edison ? Tu sais bien que les secondes, c'est pas forcément mon kiffe, nan ?
— Je sais, je sais, mais... mais...
— Mais ?
— Euh... Je...